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An. i 151. honoroient encore des bois 8c des fontaines. Vice-
lin s’en fit aimer , 8c ils écoutoient avec étonnemfint
ce qu’il leur prêchoit des biens du fiecle futur 8c de
la réfurreCtion : une multitude incroyable eut recours
à la penitence, 8c fa prédication fe fit entendre dans
tout le pais des Nordalbinques. Il commença a vifitet
les églifes circonvoifines, inilruifant les peuples, corrigeant
les pécheurs, terminant les différends, detiui-
fant les bois profanes 8c toutes les cérémonies payen-
nes. Sa réputation lui attira plufieurs difciples^, tant
clercs que laïques, qui firent une fainte focieté : promettant
de garder le célibat, s appliquer a la priere
8c au jeûne, vifiter les malades , nourrir les pauvres,
travailler à leur propre faluc 82 a celui du prochain.
Ils prioient fur tout pour la converfion des Sclaves ;
mais Dieu ne les exauça pas fi-tôt.
»■ 54. L’empereur Lothaire par le confeil de Vicelin , fit
bâtir le château deSigeberg fur laTrave, 8c y fonda
une églife dont il lui donna la conduite 8c de celle de
Lubec. Son deifein étoit de foûmettre tous les Scla.-
ves a la religion chrétienne, 8c leur donner Vicelin
f*5i- pour évêque. Mais la mort de ce prince arrêta les
fuites de cet établiifement, 8c les guerres qui fuivi-
rent entre Henri le fuperbe 8c Albert l’Our s , obli-
t. 5c.- gerent Vicelhi a retourner a Falderen, avec fes compagnons,
8c ils faifoient plufieurs miracles, particu-
¡2 5?. I Herement fur les poifedez. Quelque tems après Dit-
mar ancien difciple de Vic e l in, 8c alors doyen du
chapitre de Brème , quitta tout pour fe joindre à lui 8c
à fa communauté de Falderen, ôc lui fut d’un grand
fecours pourfon zele 8c fa vertu. Tel étoit le pi erre
Vicelin , quand Hartvic archevêque de Brème, l’or-
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donna évêque d’Oldembourg le dimanche neuvième
d’OCbobre 1149. Mais parce qu’il l’avoit fait fans la
participation de Henri de Lion duc de Saxe , ce prince
lui ôta toutes les dîmes de l’année : toutefois le
nouvel évêque l’étant allé trouver , le duc s’appaifa
8c lui promit fa protection, à .la charge qu’il rece-
vroit de lui i’inveftiture. La propofition parut dure
à Vicelin, parce qu’il étoit contre la coutume do
recevoir l’inveiliture de la main d’un autre que de
l ’empereur. Un feigneur ami de l’évêque lui con-
feilla de fe rendre â la volonté du duc , pour le bien
des églifes de Sclavie: lui repréfentant que la protection
de l’empereur ni de l’archevêque ne lui fer-
viroient de rien, fi le due qui étoit le maître du pais
lui étoit contraire. L’évêque demanda du tems pour
délibérer, confulta l’archevêque Hartvic , qui le
détourna fortement de recevoir l’inveiliture du duc,
difant qu’il n’y avoir que l’empereur qui fût feigneur
des évêques, dont les autres feigneurs s’em-
preffoient à devenir les vaflaux- Mais comme le duc
de Saxe continuoit a traiter durement Vicelin, lui
retenant les dîmes 8c lui refufant tout ce qu’il de-
mandoit, il céda enfin 8c reçut de lui l’inveiliture
par la croife. Mais peu de tems après il reçut une
fenfible affliction par la perte de Dithmar fon cher
difciple, qui mourut la veille de la Pentecôte dix-
feptiéme de Mai 115 t.
A Gonilantinople le patriarche Nicolas Mufalon
fut obligé de fe retirer en i i j i . Dès qu’il commença
a gouverner les affaires de cette églife, il s’attira les
reproches de tout le monde, comme ayant régulièrement
ufurpé le fiege de C. P. après avoir renoncé
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A n. 1 i 51.
c . 70.
c. 7 û
c. 74»
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Patriarches de
C . P. -
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c. 18.
Sup. n. 11«