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par le confeil des feigneurs, déclara qu’il iroic à Rome,
02.. & qu’il y aflembleroic un concile vers le premier jour
.717. de Février, pour y examiner fa caufe Si celle du pape,
& rétablir l’union entre l’empire Si le facerdoce.
Toutefois il ne tint point fa promeife , Si n’envoïa
point témoigner fa foumiifion au pape , au contraire
on fçut qu’il avoit voulu faire élire un autre pape que *
Pafcal, mais qu’il n'y avoit pas réuffi. .
Après la mi-carême, c’eft-à-dire vers la fin du mois
de Mars iio z . le pape tint à Rome un grand concile,
où fe trouvèrent tous les évêques de Poüille, de Campanie
, de Sicile, de Tofcane , en un mot de toute
l ’Italie, Si les députez de plufieurs Ultramontains.
On y drefla cette formule de ferment contré les fchif-
matiques : J’anathématife toute heréfie, & principalement
celle qui trouble l’état préfent de l’églife , Si
qui enfeigne qu’il faut mépriferl’anathême Si lescen-
fures de l’églife ; & je promets obéiiïance au pape
Pafcal Si a fes fucceffeurs en préfence de J. C . Si de
l ’églife -, affirmant ce qu’elle affirme, Si condamnant
ce qu’elle condamne. O n y confirma l’excommunication
prononcée contre l’empereur Henri par Grégoire
V I I . Si Urbain II. Si Pafcal la publia defa bouche le
jeudi-faint troifiéme d’Avril dans l’églife de Latran,
en préfence d’un peuple infini de diverfes nations :
déclarant qu’il vouloit qu’elle fut connue de tous,
principalement des Ultramontains , afin qüils sabf-
tinfient de fa communion.
On rapporte au ferment dreffé en ce concile , une
lettre de Pafcal II. adreffée à l'archevêque de Po-
nfi/i.s. logne , c’eft-à-dire de Gnefne , où il dit : Vous nous
avez mandé que le roi Si les feigneurs s’étonnoicnt
que
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que nos nonces vous aient offert le pallium , à con- - .........
dition de prêter le ferment qu’ils avoient porté d’ici A n . 1102,.
par écrit. Ils difent que J. C .a défendu tout ferment
dans l’évangile, & qu’on ne trouve point que les apôtres
ni les conciles en aient ordonne aucun : enfin ils
ont été d’avis que vous ne deviez point prêter ce fer-'
ment. Mais c’eft la neceffité qui nous oblige à exiger
ce ferment, pour conferver la foi, l’obéïfTance Sc
l ’unité de l’églife : ce n’eft pas pournotre intérêt particulier
, c’eft feulement pour montrer que vous êtes
membre de l’églife Catholique Si uni avec fon chef.
Les Saxons & les Danois font plus éloignez que vous,
Si toutefois leurs métropolitains prêtent le même ferment,
reçoivent avec honneur les légats du faint fiege,
& envoient à Rome non feulement tous lçs trois an s ,
mais tous les ans. En cette lettre le papefoutient que
les conciles n’ont point fait de loi pour l’églife Romaine
, puifque c’eft elle qui donne l’autorité aux com-
ciles : mais avant les fauifes décrétais nous ne voions
point de fondement à cette maxime. On trouve la
même lettre mot pour mot, mais plus abrégée, adrçf- s-
fée à l’archevêque de Palerme.
Cependant les députez d’Angleterre étant arri- suite
vez à Rome , Si aiant expliqué au pape le fujet de e^AngT««“,:?8
leur voïage Si les intentions du roi , il ne trouva AKhè4.
point de paroles pour exprimer fon étonnement ; Si sdmer, J. l$oy.pri
il leur répondit avec indignation,que quand il iroit h S:‘
de fa tête , les menaces d’un homme ne lui feroient
jamais abolir les décrets des faints peres. Il écrivit
deux lettres fur ce fuje t, l’une au roi H en r i, l’autre à
l’archevêque Anfclme. Dans la lettre au roi il com- u' K' c,>nc' 9*'
mence par le féliciter fur fon ayenement à la cou-
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