
A n. iizi.
X X V I I I .
Pierre le Vene-
rable abbé de
Clugni.
T e tr . Vener. i l .
miras • g» n.
cfcr. Cajf. rv.
f* j?.
Sup. lh . LXTI
jv.
3 z i H i s t o i r e E c c L E s i A s T i q j j E r
Léon vit bien qu’il ne lui convenoit pas de difputer
contre le r o i , il demeura d’accord de tout ; & le roi
lui aïant fait des préfens magnifiques, lui promit de
travailler de bonne foi à l’accroiffement de fa dignité,
& le renvoïa avec honneur hors de l’Angleterre par
le même chemin qu’il étoit venu , fans avoir fait aucune
fonélion de légat.
Pons abbé de Clugni avoit été élu fort jeune, par
l’efperance que donnoit fon beau naturel ; & en effet,
pendant les premières années de fon gouvernement il
fe conduifit avec beaucoup de fageffe & de modération
; mais dans la fuite du tems il changea & fe laiffa,
emporter à fes paillons. Sa vanité parut au concile de
Latran de l’an m i . où il s’attribua le titre d’abbé des
abbez : fur quoi Jean de Gaëte chancelier de l’églife
Romaine , lui demanda fi le Mont-Caifin avoit pris
fa réglé de C lu gn i, ou Clugni du Mont-Caffin. Pons
répondit que non-feulement C lu g n i, mais tous les
monafteres de l’églife latine avoient reçu du Mont-
Caffin la réglé de faint Benoît ; Si le chancelier ajouta r
Si donc le Mont-Caffin eft la! fource de la réglé mo-
naftique , c’eft avec juftice que les papes ont accordé
cette, prérogative à l’abbé du Mont-Caffin , de porter
feul le titre d’abbé des abbez.
Pons s’attira- peu à peu l’averfion de la plupart
de les moines, qui l ’accufoient de fuivre la legereté
de fon efprit , fans écouter les eonfeils des gens
fages , & de diffiper les biens du monafterc : ces,
plaintes devinrent prefque générales dans l’ordre fi
fans toutefois éclater au dehors qu’au bout d!environ
dix ans ; mais elles arrivèrent enfin aux oreilles du
pape Callifte, Pons irrité tourna fa colere contre
L i v r e s o i x a n t e - s e p t i e ’m e . 313
lui-même, vint à Rome avec précipitation , & de- •-----------—.
manda inftatnment au pape de le décharger de l’ab- A n , u n .
baie. Le pape fit tout fon poffible pour l’en détourner
; & ne pouvant lui faire changer de réfolution ,
il lui accorda ce qu’il demandoit. Pons étant ainfi
libre, paffa en Pouille par la permiffion du pape, &
de-la par mer à Jerufalem , où il fe propofoit de demeurer
le refte de fes jours. Il avoit gouverné treize chr. <#«». ¡,1
ans 1 abbaïe de C lu g n i, & décéda vers le mois d’A - IÎ4Î'
vril n z z .
Le pape manda ce qui s’étoit paffé aux moines de
C lu g n i , &c leur ordonna d’élire un autre abbé : ils
durent Hugues prieur de Marcigni, qui accepta avec
une extrême répugnance , &c étant fort âgé mourut
au bout de trois mois le neuvième de Juillet. Il fallut
donc affembler de nouveau le chapitre général ,
ou fe trouvèrent quelques abbez ; & le jour de l'octave^
de l ’Affomptioq vingt-deuxième d’Âoût n z z ,
on élut abbé de Clugni Pierre Maurice, dont l’é-
leètion fut confirmée par le pape , & il reçut la be-
liediétion abbatiale de la main de l’archevêque de
Bcfançon. Pierre étoit de la première nobleffe d’Auvergne;
fes parens l’avoient offert à Dieu dès l’enfan
ce , & l’abbé faint Hugues le reçut à profeffion à
I extrémité de fa vie. Il avoit été prieur de V e z e la i,
& etoit âge d’environ trente ans quand il fut pourvu
de 1 abbaie de Clugni, qu’il gouverna près de trente-
cinq ans. Il eft connu fous le nom de Pierre le Vene-
table.
Vers le même tems que Pierre fut élu abbé de xxix.
C lu g n i, Alger écrivain fameux s’y rendit moine. Il ^gcr&fcs“ n's
ptoir dp Liege , & dès l ’enfance il fe donna tout en- 'ar“,l‘a‘
S s ij