
66 H i s t o i r e E g g l e s i a s t i q j i e .
. le légat Richard tint la même année 1104. à Baugeri-
ci, & dont nous ne fçavons que ce que Yves de Chartres
en écrivit au papeen.ces termes:Nousfaifonsfça-
voir à votre paternité, que le trentième de Juillet plu-
iieurs évêques, tant de la province de Reims que de
celle de Sens,entrç lefquels j’étois,invitez par Richard
votre légat, fe font affemblez à une ville du diocefe
d’Orléans nommée Baugenci, pour donner au roi
l’abfolution fuivant la teneur de vos lettres. Le roi s’y
eft auffi trouvé avec fa compagne, Si conformément
à votre ordre ils ont offert de jurer fur les faints évangiles
qu’ils renonçoient à tout commerce nuptial, 8c
même àfe parler , finon en prefence de témoins non
fufpcéis,jufques à votre difpenfé. Mais parce que vos
lettres portoient que le légat prendroit confeil des
perfonnes prudentes pour donner cette abfolution : il
a, remis le tout à la diferetion des évêques ; & les évê~-
ques ,nous ne fçavons par quel motif ,difoient toujours
qu’ils ne deyoient que le fuivre & non le conduire
en cette affaire. Quelques-uns toutefois d’entre
nous croïoient que l’abfolution pouvoit être donnée
à ces conditions , & qu’elle ne devoir pas être
retardée par l’animoiîté de quelques .particuliers. La
çhofe demeurant ainiï indécife , le roi crioit qu’il
étoit maltraité ; à: il vous prie encore de regler fon
affaire fuivant le tempérament porté par vos lettres ,
& l’ordre que vous avez donné de bouche à l’évêque
Galon. Enfin nous vous prions de condefcendre à la
foibleffe de ce prince, autant qu’il fe peut fans préjudice
4é fon falut , & de délivrer le roïatmie du péril
où il eft expofé par fon excommunication.
Au refte nous vous fupplions d’ordonner que l’évê-
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que Galon notre coiifrcre foit transféré par l’arche- ” ~~~
vêque de Sens, d e l’évêehéde Beau vais, qu’il ne peut N- 11 4 -
garder à caufe du ferment du r o i, à celui de Paris,que
le roi & fon fils lui accordent volontiers pour l’amour
de vous. Le porteur des prefentes , chanoine de l’églife
de Paris, vous dira comme il a les fuffrages unanimes
du clergé & du peuple j afin que vous vouez
que fa tranflation eft canonique. Galon fut en effet
transféré à l’évêché de Paris en 1104. & Geofroi pourvu
en fa place à celui de Beauvais.
En confequence de cette lettre d’Yves de Chartres . Co^ ,xalcv' .£,
le pape Pafcal écrivit aux évêques des trois provinces te,T.cmc-e.
de Reims, de Sens &c de Tours, que fi le légat Richard
n’étoit ‘ plus en France , il commettait l’affairé
de l’abfolutio'n du roi à Lambert évêque d’Arras,
pour la terminer avec eux aux conditions du ferment
qui avoit été propofé. La lettre eft du cinquième
d’Octobre, & fut executée le fécond de Décembre
à Paris, où fe trouvèrent Daïmbert archevêque
de Sens, Raoul de Tours, Yves évêque de Char- îui.p. 74»;
très , Jean d’Orléans , Humbaud d’Auxerre , Galon
de Paris, Mânaffés de Meaux , Baudri de Noyon ,
Lambert d’Arras & Hubert de Senlis, dix en tout, Si
quatre abbez,Adam de S. Denis, RainaîddéS. Germain
des prez , Olric de S. Magloïre & Rainold de
la Trinité dÆftanvpes, avec pluiieürs autres clercs &
laïques de diftmélion.
Après avoir lû les lettrés du pape, on envôïa au
roi Jean évêque d’Orleans & Galon de Paris , lui demander
s’il vouloir prêter ferment : à quoi il répondit
qu’il vouloit fatisfaire a Dieu Si à 1 eglifé
Romaine, à l’ordre du pape 8C au confeil des évêques.'-
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