
L.
Eglifes du
Nora.
Vita aP. Boll.
1 9. Janu. tom•
t . p. 2-4^*
j . Magn.hifi•
Goth lib. xviii.
c. 18»
ek. b*æ.
x8. Mai. to. 15*
p. 187»
704 H i s t o i r e . E c c l e s i a s t i q u e :
Vers le même rems l’églife de Suede fut honorée de
deux martyrs, Henry évêque d’Ufpalôc. le roi Eric
ou Henri, car c’eft le même nom. L’évêque étoit nat
i f d’Angleterre, & fut facré l’an 1148. par Nicolas
évêque d’Albane légat du pape, aulli Anglois, qui
fut depuis le pape Adrien IV. Il étoit chéri du roi
Eric, donc toute l'application étoit de protéger ôc
augmenter la religion , ôc faire regner la juftice : en-
force que fes loix demeurèrent célébrés dans les fie-
cles fuivans. il en entreprit la guerre contre les Finlandais
encore payens ôc ennemis du nom de Chrétien ,
après toutefois leur avoir offerc la paix, s ils vou-
loient embraifer la foi ; ôc i] mena avec lui l’évêque
d’Ufpal. Il gagna contre eux une grande vidkoire,
après laquelle il fe profterna pour en rendre grâces à
Dieu; mais avec beaucoup de larmes , fongeant à la
perte de tant d’ames, qui auraient pû fe fauver en
recevant le baptême. Il donna la paix au peuple qui
reftoit 8c leur fît prêcher l'évangile: plufieurs furent
baptifez, on fonda des églifes,on établit des prêtres,
ôc l’évêque Henri demeura avec les nouveaux Chrétiens
pour les affermir , tandis que le roi retourna en
Suede. Un d’eux ayant commis un homicide, lefaint
évêque voulue le foûmettre à la penicence canonique,
pour retenir les autres par la crainte. Mais le
coupable devenu plus furieux tua l’évêque, dont la
fainteté fut confirmée par plufieurs miracles. C ’étoit
vers l’an 1150. 8c l’églile honore ce faint martyr le
dix-neuviéme de Janvier. Le roi Eric étant revenu
en Suede , fut attaqué par un prince Danois qui pré-
tendoit à la couronne de Suede. Le jour de 1 Afcen-
fion comme il entendoit la meffe a Ufpal fa capit aie,
L i v r e S o i x a n t e- N î ü v i e ’me. 705 —____ .
on vint luidire que les ennemis étoientprès delavil- An. i i j i.
le, 8c qu’il étoic à propos de marcher contre eux. Laif-
fez-moi, dit- il, achever d’entendre la meffe : j ’eipe-
re que nous entendrons ailleurs le refte du fervice. Il
fortitpour aller au-devant des ennemis, mais avec peu
de fuite; comme ils en vouloient principalement à fa
perfonne, ils le renverferent, lepercerent de plufieurs
coups, 8c lui coupèrent la tête. C ’étoit le dix-huitié-
me de Mai 1 i j i . le lendemain de l’Afcenfion. On
trouva fur fon corps un cilice , ôc il avoit pratiqué
pendant fa vie plufieurs autres aufteritez , des vei lles
, des jeûnes, des bains d’eau froide pour dompter
la chair rebelle. Il fe fit après fa mort un grand nombre
de miracles par fon incerceflion ; ôc l’cfflifel’ho-f 1 . - , 0 1M8*rt,r.s.om. .M»i. nore comme martyr Je jour qu il rut tue.
Le légat Nicolas évêque d’Albanc, avoit été en- Saxo-Gramm•
voyé parle pape Eugene en Dannemarc, 6cil établit W
un archevêché en Norvège, qui jufques-là avoit été
foûmifeà l’archevêche de Lunden. Pour en faire au- Sut-lm. mr.
tant en Suede, il tint à Lincope un concile provin- *’ î?'
cial en 1148. Mais comme les Goths ôc les Suédois
ne purent s’accorder du lieu de la métropole, ni de
la perfonne de l’archevêque, le légat fe retira fans
rien faire. Car les'Goths aimoient mieux reconnoître
l’archevêque de Brème que celui d'Upfal. Le légat
Nicolas retournant par le Danemarc, laiffa à Efquil
archevêque de Lunden le pallium qu’il avoit deftiné
à celui de Suede, afin qu’il le donnât au prélat que
les Goths ôc les Suédois éliroient d’un commun con-
fentement. Ce qui n’eût point d’exécution. Le légat
vouloit ainfi établir l’archevêque de Lunden primat
de Suede ôc de Norvège, pourle confolerde l’arche-
Tme X I V . V w v .