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A n.i i 19. qu’il y fit abbefle,; à la charge que quand elle fc-
roit mòrte ., ce monaftere retourneroit à S. Denis.
Mais les guerres civiles qui furvinrent entre les en-
fans de Louis le débonnaire, en empêchèrent l’exe-
cution ; 8c Argenteüil demeura une abbaye de filles,
qui du tems de Suger étoient en petit nombre, 8c
menoient une vie fcandaleufe. C ’eft ce qu’il repre-
£«e.io.î .5;7, fenta dans un concile tenu à Paris en prefence du roi
Loiiis , où préfidoit le cardinal Matthieu évêque
d ’Albane, 8c où aiïîftdient Rainald archevêque de
R e im s , Eftienne évêque de Paris, Geoffroi év èque de
Chartres, Goflelin de Soilfons 8c plufieursautres. On
y parla de la reforme de plufieurs monafterçs ; 8c entre
autres de celui d’Argenteüil,
L’abbé Suger y produifit les titres par lefquels il
paroifloit que ce monaftere appartenoit à S. Denis.
Sur quoi le lé g a t , de l’ayis du concile , lui ordonna
de mettre ces religieufes fçandaleufes en des monat
teres reglez, 8c d'envoyer à leur place des moines de
fon abbaye. Ce décret fut confirmé par l’évêque de
Paris :enfuite par le pape Honorius ; 8c enfin parle
roi Loiiis, qui renonça à tout le droit qu’il pouvoir
avoir fur ce monaftere, comme témoignent fes lettres
donnéesà Reims l’an 112.9. en la cour iolemnelle tenue
à la fête de Pâques^ pour le facre du jeune roi
Philippe fon fils aîné. Depuis ce tems le monaftere
d’Argenteüil eft demeuré prieuré dépendant de l’abbaye
de S. Denis.
Les religieufes qui en furent chaffées, avoicnr pour
ioiWAfeaiiarì prieure la fameüfe Heloïfe : que ion ami Abailard
jibnUriì. }*■ y c tifj 4 un oratoire qu’il venoit de fonder fous le
pom du.Paraclet, dans lcd io c e fed c Trçyes. Après
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qu’il eût été condamné au concile de Soiffons, 8c A n. i iz?..
renvoyé à l’abbaye de S. Denis , il prit querelle avec »•
les moines au fujet de l’hiftoire de ce faint , cômpo- ,.l6.
iee par Hilduin ; 8c 1 abbé Adam le menaça de l’envoyer
au roi pour le punir,comme dérogeant à l’hon-
neur de fon royaume, dont il ne croyoit pas que le
patron fut l’Areopagite. Abailard s’enfuit de n u it ,
8c le retira a Provins fous la proteârion de Thibaud
comtemc Champagne, 8c enfuite dans une folitude
près Nogent fur Seine dans le diocefe de Troyes ,
ou du confentemcnt de l’évêque Hatton , il bâtit de
roleaux 8c de^ chaume, un oratoire au nom de la
^ainte Trinité , & y vécut quelque tems avec un
Mais fes écoliers l ’ayant appris, ils vinrent le trouver
de tous ccitez , 8c bâtirent des cabanes autour de
ion ermitage, lui donnant tout ce qui étoitneceffaire
pour fa fubfiftanee ; 8c comme fon oratoire étoit trop
p e t it , ils le rebâtirent de pierre 8c de bois. Alors
Abailard le nomma le Paraclet , parce qu'il avoit
trouve en ce lieu faconiolation. Quelques uns trouvèrent
mauvais ce titre : prétendant que l’on ne devoir
pas dédier uneéglifeau fiiint Efprit en particulie
r , non plus qu’au Pere, mais au Fils fe u l, ou à
toute la T r in ité , iuivant l’ancienne coutume : mais
Abailard fourenoit que le nom de Paraclet convenoit
a chacune des perfonnes divines. Alors, dit-il, mes
anciens ennemis exciterent contre moi deux nouveaux
apôtres, en qui le monde avoit grande créance,
dont 1 un fe vantoit d’avoir ramené la vie des
cianoines réguliers, l ’autre celle des moines. C ’eft
• Norbert 8c S. Bernard dont il parle. L’un ôc l’au