
A n . 1117.
Codutn de pr&f.
Angl.
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z z 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
mandie, tint un parlement où il fit reconnoître pour
fon fucceflëur Guillaume fon fils aîné. En même
tems on examina le différend entre l’archevêque d,c
Cantorberi & celui d’Y orc: car Thomas archevêque
d’Yorc étant mort le dix-neuviéme de Février 1114.
un des. chapelains du roi nommé Turftain fut élu
pour lui fucceder du confentement de Raoul archevêque
de Cantorberi : mais quand Raoul lui demanda
la foumiffion que fes prédeceffeurs avoient accoutumé
de faire aux archevêques de Cantorberi, il re-
fufa d’être facré à cette condition. Il envoïa même
à Rome , efperant obtenir du pape la décharge de
cette fourmilion; mais il n’y réuffit pas, quoique Yves
de Chartres eût écrit au pape en fa faveur, rendant témoignage
à fon mérité, & traitant de coutume indue
la prétention de l’archevêque de Cantorberi. Le roi
voïant que Turftain s’opiniâtroit à ce refus , par la
confiance qu’il avoit en fa proteérion , lui déclara
qu’il feroit la foumiffion comme fes prédeceffeurs ,
ou qu’il ne feroit pas archevêque d’Yorc. Turftain
prit ce dernier parti afTez légèrement, & renonça à
l ’archevêché : mais voïant cefTer les honneurs auf-
quels il commençoit à s’accoutumer, il s’en repentit,
& fuivit le roi en Normandie, efperant qu’illui rendrait
fa dignité. Le roi ne trouva point de meilleur
moïen pour le favorifer, que de differer'A: ne point
remplir le iîege d’Yorc.
Lamêmeannée 1116. vers le mois d’A o û t , Anfel-
me neveu du faint archevêque, revint de Rom e , &
apporta des lettres du pape quil’établiffoient légat en
Angleterre. La nouvelle en aïant été portée dans le
roïaume, les évêques & les feigneurs s’affemblerent
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à Londres en préfence de la reine, & on refolut que —— ——
l’archevêque de Cantorberi, que cette affaire regar- A n . 1117.
doit principalement, iroit trouver le roi en Normandie,
luiexpoferoitl’ancienne coutume&.Taliberte du
roïaume ; & fi le roi en étoit d’avis , il iroit à Rome
pour faire abolir ces nouveautez. L’archevêque qui
defiroit de faire le voïage de Rome par dévotion ,
embraffa volontiers cette réfolution : il paffa la mer
avec une nombreufe fuite &c un équipage magnifique
, aïant entr’autres avec lui le moine Edmer
-difciple de faint Anfelme, qui a écrit cette hiftoire.
L’archevêque trouva le roi d’Angleterre à Roiien, où
étoit auffi le légat Anfelme, attendant la permiffion
de paffer en Angleterre pour y exercer fa légation :
mais le roi le retenoit pour ne pas porter préjudice
aux coutumes de fon roïaume, & cependant le défraient
libéralement..
L’archevêque Raoul aïant expliqué au rai le fujet
de fon voïage, prit par fon avis le chemin de Rome.
Une dangereufe maladie l’arrêta en France le refte
de l’année 1116. &¿ il celebra à Lion la fête de Noël.
, Etant entré en Italie, il fut encore arrêté à Plaifance
par la maladie de Hebert évêque de Norvic,qui l’ac-
compagnoit en qualité d’envoïé du roi vers le pape.
Cet évêque aïant été à l’extrémité ne paffa pas plus
avant, & l’archevêque continua fon chemin jufques
à Rome : mais le pape étoit à Benevent , & il n’y
avoit pas de fureté à l'aller trouver. L’archevêque fc
contenta donc de lui envoïer des députez avec des
lettres, & il en reçut une réponfe adreifée aux é v ê ques
d’Angleterre & aurai Henri, ou il déclare quil
ne veut diminuer en rien la dignité de
eglife de
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