
A n . 1 147-
X X V I I .
Cofme patriarche
d eC . P.dé-
p o fé .
Catalog, Jur»
G r. R. p. î o z .
N ic e tJ ib .u -n .} .
C in n .lib .ii.c ,
lo.p»} y.Sup.c.y
<>50 H i s t o i r e E c c l e s i a s t ic^u e :
jours vifibles. Il réfuté leurs autres erreurs, touchant
le baptême des enfans, le purgatoire & le pouvoir
des pafteurs & des miniftres de l’églife , même pécheurs.
il montre qu’il ne faut pas s’étonner, que
l’opiniâtreté des heretiques imite la conftance des
martyrs : enfin il répond fi précifément à tous les
articles delà lettre d’Evervin, qu’il eft clair qu’elle
a été l’occafion de ces deux fermons.
A Conftantinople le patriarche Cofme fut dépofé
comme fufpeét de l’herefie des Bogomiles , à peu
près la même que celle - ci. Le patriarche Michel
Oxite renonça au pontificat en 114Î. après avoir
tenu le fiegede C. P. deux ans & huit mois; &c retourna
à Ion monaftere dans l’ifie Oxie. Là s’étant
profterné dans le veftibule de l’églife , il expofa fon
cou pour être foulé aux pieds de tous les moines qui
y entroient : difant, que mal-à-propos il avoit quitté
cette retraite , qu’il avoit aimée dès l’enfance , pour
monter fur le trône patriarcal, où il ne devoir faire
aucun fruit. On mit en fa place Cofme l’Attique diacre
natif de l’Ifle d’Egine , homme de grande vertu,
mais trop fimple. Il étoit extrêmement prévenu en
faveur du moine Niphon , condamné & enfermé
deux ans auparavant parfentence fynodale, comme
Bogomile ; & fe plaignoit qu’on l’avoit condamné
injiiftement. Non feulement il le mit en liberté,
mais il l’avoit fouvent auprès de lui,-il faifoit fes
prières avec lui, & le faifoit manger à fa table. Ni phon
ainfi autorifé, recommença à dogmatifer hardiment
dans les compagnies & dans les places publiques
, rejettant ouvertement le Dieu des Hebreux. La
plupart blâmoient la conduite du patriarche : fes
L i v r e S o i x a n t e - N e u v i e’me. 6$i
amis lui reprefentoicnt, que la compagnie de ce
moine le rendoit fuipeét lui-même : fes ennemis
c r i o i e n c hautement contre lui, & demandoienr juili-
ce à Dieu &c à l’empereur. Mais Cofme méprifoit tous
ces difcours, demeurant opiniâtrement attaché à N i phon
: jufques-là , que l’empereur ayant donné fes
ordres pour l’arrêter de nouveau, le patriarche fortit
de 1 eglife ; voulant l'arracher des mains de ceux qui
l’emmenoient, ou aller en prifon avec lui. L’empereur
Manuel qui étoicà la guerre, étant de retour à
C. P. voulut faire ceffer cette divifion dans l’églife. Il
prit chacun des évêques en particulier, &: leur demanda
quelle opinion ils avoient delà religion de
Niphon. Tous lui dirent fincerement, que c’étoit
un impie : mais le patriarche interrogé le dernier ,
fe jetta à fon ordinairefur les loüanges de Niphon ,
& dit à l’empereur, que c’étoit un homme d’une pieté
& d’une vertu incomparable.
On en vint à un examen juridique ; & le mercredi
vingt-fixiéme de Février n 47. indiôkion dixième, i8J*
l’empereur affembla dans le palais de Blaquernes les
princes fesparens & les grands officiers de l’empire ,
avec tous les prélats qui fe trouvèrent à C. P. Le patriarche
Cofme interrogé par l’empereur dans ce concile,
quelle opinion il avoit du moine Niphon, répondit
fansdéguifement qu’il le croyoit orthodoxe |
& ajouta : Jefuisfeul comme Lot à Sodome : témoignant
ainfi le mépris qu’il faifoit de ceux qui n’étoient
pas de fon fentiment. C ’eil pourquoi, comme convaincu
par fa propre bouche, il fut dépofé & déclaré
indigne de l’épifeopat. La féntence fut fouferite par
trente-un, tantmétropolitainsqu’archevêques, dont
N n n n ij