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1140'- .pliquercnc encieremcnc à l’aumône Sc à 1 hofpitalitc ,
pratiquant en leur particulier la vie eremitique fous
fa diredion des Chartreux 8c des moines de Bonne-
vaux. Cette âbbaye de l’ordre de Cîteaux fut fondée
en 1 1 18. par Gui archevêque de Vienne, depuis Cal-
liftell. pape ; 8c Jean ion premier abbé , fut fait évêque
de Valence l’an 11 }8.&mourut en 1 145.cn «deux
de fainteté. Le frere aîné de Pierre nommé Lambert
, fut deftiné à Péglife 8c mis aux études : pour
lui il étoit deftiné à une autre profeffion , mais il ne
laiffa pas d’étudier par émulation de fon frere 8c par
inclination : enforte qu’il fit en peu de tems de grands
progrès. Les deux freres devinrent donc tous deux
clercs ; 8c toutefois lepere 8c lamere par une conduite
rare dèflors, ne voulurent leur procurer aucun
bénéfice.
Pierre étant venu en âge de prendre part i, em-
braifa la vie monaftique à Bônnevaux , fuivant le
confeil de l’abbé Jean 8c l’intention de fon pere. il
s’y cotiduifit fi bien , que l’abbé le fit paffer par différentes
charges: Se enfin l’envoya en n 31. fonder la
nouvelle abbaye du Tamis dans le diocefede Taran-
taife, 5c en être le premier abbé. Quoique le lieu fût
fterile 5c incommode, Pierre ne laiffa pas d’y bâtir
un monaftere 8c un hôpital pout les pauvres 8c les
paffans , avec le fecours d’AmedéellI. comte de Sa-
voye 8c de Maurienne , qui le faifoit fouvent venir
auprès de lui pour prendre fes confeils. Ainfi il commença
à être connu dans le monde ; 8c le fiege de
Tarantaife venant à vaquer , il en fut élu archevêque..
Un autre Pierre de l’ordre de Cîteaux 8c abbé de
la
L i v r e S o i x a n t ë - H u i t i e ’me. 569 —r
k F e r t é , avoit déjà rempli ce fiege depuis n i4 . jn f - AN.1140.
ques en 1131. qu’il mourut en odeur de faintecéi mais
depuis cette églife âvoit été envahie 8c occupée pendant
dix ans par un nommé Idrael , qui ruina tout le
bien qu’avoit fait fon predeceffeur, tant pour le
temporel que pour le fpirituel. Cet indigne archevêque
ayant été dépofé par l’autorité du pape , l’abbé
du Tamis fut élu unanimement pour lui fucce-
der ; 8c comme il ne vouloit point y confentir, le clergé
de Tarantaife attendit le chapitre général de Cî teaux,
où l’abbé Pierre s’ étant trouvé comme les autres
, ne put réfifter à l’autorité de tout l’ordre 8c
principalement de faint Bernard, pour lequel il eut
toujours un refped fingulier. Ainfi il fut mis entre
les mains du clergé qui le demandoit 8c ordonné
archevêque de Tarantaife. C ’étoit environ l’an r 141.
8c il gouverna cette églife trente-trois ans.
Pierre ne changea gueres fa maniéré de vivre dans
l’épifcopat. Son habit étoit pauvre,8c fi on lui en
donnoit un meilleur , il ne le gardoit gueres fans le
donner. Sa nourriture étoit du pain bis 8c des légumes
de la même marmite que l’on mettoit pour les
pauvres, il reparoit par des prières fecrcttes le long
office du monaftere, dont il s’affligeoit d’être privé,
8c fuppléoic au travail des mains par la fatigue des
voyages 8c des fondions épifcopales, donnant quelquefois
la confirmation depuis le matin jufques au
foir. Il prêchoit affiduènaent, mais il laiffoit à d’autres
les fermons étudiez pour les auditeurs plus délicats
; 8c s’appliquoità inftruire les fimples, 8cconfo-
ler, & à exhorter , à reprendre 8c intimider les pécheurs.
Il trouva dans fon églife un clergé compofé
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