
538- H i s t o i r e : E g c e e s i a s t i q u e v
A ü .i 1.39,.. mais avec dépendance d’Armac,, comme du fiege
r.Vkt.
primitial.Tout le pays eut bien de la peine à. laiffer
partir Maladiie : mais enfin il fe mit en chemin en
1139.& ayant paiTé en Ecoilè & en Angleterre , il
v in t en France 8c féjourna àClairvaux, où il lia une
étroite amitié avec S. Bernard, il iut reçu très-favorablement
par le pape Innocent ; premièrement il
lui demanda avec larmes ce qu’il avoir le plus a.
coeur, fçavoir la permiifion defe retirer 8c de mourir
à Clairvaux : mais le pape ne lui:accorda pas , jugeant
qu’il étoit beaucoup plus utile'en Irlande. Il
demeura un mois entier à Rome à vifiter les faims,
lieux pendant ce temsle pape s'informa foigneu-
fementde lui & de ceux qui l’accompagnoient touchant
la qualité du pays, les moeurs delà nation , l’état
des églifes, St les grandeschofes que Dieu y avoit
faites par fon miniftere. Quand.il fut fur fon départ,
le pape lui donna, fes pouvoirs & le fit fon.légat par
toute l’Irlande.. Malachie demanda enfuite la confirmation
de la nouvelle métropole, dont le pape lui
donna aufli-tot la bulle, mais quant aux palliums
il lui dit : il faut y obferver plus de ceremonie s
quand vous ferez en Irlande vous aifemblerez un concile
général, 8c d’un commun confentement vous en-
voyerez demander le pallium, qui vous fera accordé.,
Enfuite le pape ôta la mitre de fa tête 8c la mit fur
celle de Malachie : il lui donna auifi l’étole 8c le manipule
dont il fe fervoit à l’autel; 8c l’ayant falué
par le baifer de paix, il le renvoya avec fa benedi-
Ôfon.
A fon retour il féjourna encore à Clairvaux , bien
axEigé-de n’y pouvoir demeurer; mais il y laiifa quatre
ï . l i t RE S O I X A N T E-HuiTl e’m e: 539 * _
de fes difciples pour apprendre lin flitu t decette mai- An-.i 139.
fon. On les éprouva ; ils furent reçus à la profeifion ;
8c le faint évéque étant retourné en Irlande en envoya
d’autres, qui furent reçus de même, ôc fi bien
inftruits, que deux ans après, e’eft-à-dire , en 1141.
S. Bernard les renvoya avec quelques-uns des fiens , chr.nem.M.
fonder dans le diocefe d’Armac l'abbaye de Melli- 11™.
fo n t, qui en produifit cinq autres dans la fuite. ,S7'
Malachie étant arrivé en Irlande, commença à
exercer fa légation; 8c tint plufieurs conciles en divers
lieux , pour ramener les anciennes traditions
abolies par la négligence des évêques , 8c faire de
nouveaux rcglemens. Tout ce qu’il ordonnoit étoit
reçu comme venant du c ie l, 8c on le mectoit par
ecricpour en conferver la mémoire. C ’eit que fes paroles
croient fou tenues de vertus Sc de miracles. Tout i*>
etoit édifiant en fa perfonne : il étoit ferieux fans auf-
terité, g a i fans diifipation, tranquille fans être o ififn e
négligeant rien, quoiqu’il dilfimulât plufieurs cho-
ièsifelon l’occafion. Il n’a voie rien en propre, Sc riea
ïi’etoicaifigné pourfamanfeépifcopale : il étoit pref-
que toujours en vifite 8c faifoic fes vifites à pied, même
écant légat : il logeoit tant qu’il pouvoir dans les
monafteres qu’il avoit établis, 8c y fuivoit l’obfervan-
cecommune fans aucunediftinéfcion. C ’eil faint Bernard
qui nous apprend ces partieularitez delà v ie du
faint prélat fon ami, 8c il raconte auffi en détail grand c. to. ir.é*
nombre de fes miracles, des prophéties , des révélations
, des punitions d’impies, des guerifons 8c des
converfions miraculeufes : mais il avoue , qù’il s’arrête
plus volontiers fur ce qui eû imitable , que iur
ce qui n’ eft qu’admirable.
Y y y i j