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efift. 10 6,
f. S*.
• aucune plainte ni aucune affaire pour être jugée par
le faint iîege : c’cft pourquoi il fe fait chez vous plu-
fieurs ¡ordinations illicites ; & ceux-là pechent impunément,
qui devroient corriger les autres. Il fe plaint
encore à la fin que l’aumône de S. Pierre , c’eft ainfi
qu il la nomme, a été levée fi négligemment , que
l ’églife Romaine n’en a pas reçû la.moitié. Il y avoit
suffi une lettre à l’églife de Cantorberi, dattée du dix-
huitiémc de Février, & apportée par les députez , où
le pape fe plaint de la tranilation de l'évêque de.Ro-
chefter. Ce qui ne devoit point , di t - i l , fe faire fans
notre confentetncnt, fuivant lesfaints décrets : toutefois
nous le tolérons à caufe du mérité de la per-
fonne.
L ’archevêque Raoul reçut folemnellement le pallium
le dimanche vingt-feptiéme de Juin ui f . ce
qui fe -fit ainfi. Les évêques, les abbez & les nobles
s’affemblerent dans l’églife métropolitaine de Cantorberi,
avec une multitude innombrable de peuple.
Le légat Anfelme apportant le pallium dans un vafe
d’argent, fut reçû à la porte de la ville par les deux
communautez de moines de l ’églife métropolitaine
& de S. Auguftin. L ’archevêque vintauifiau devant
accompagné des évêques & revêtu de fes ornemens,
mais nuds pieds. Le pallium fut mis fur l ’autel, où i l
le prit après avoir fait ferment de fidélité & d’obéifi-’
fance au pape. Il fit baifer fon pallium àtous les affi-
ftans ; & s’en étant revêtu, il fut intronifé dans la
chaire patriarcale.
La même année le roi d’Angleterre ordonna à tous
les évêques & les feigneurs de fe rendre à fa cour : ce
cjui fit courir le bruit que l ’archevêque devoit tenir
un
un concile général en prefence du légat, & y p u b lie r '■"*
de nouveaux reglemens pour la reformation de le - A n . m j .
glife. L ’affemblée fe tint en effet le dix-feptiéme de
Septembre à Oiieftminfter : mais ce ne fut point un
concile ; feulement le légat Anfelme y prefenta une
lettre du pape adreffee au roi & aux évêques d’Angleterre,
dattee du premier d’A v ril de la même an- taft.ef. 1*7,
nee my. indication. huitième. Le pape y demande
comment il peut confirmer dans leur dignité les évêques
d Angleterre , dont il ne connoît ni les moeurs
ni la fcience : ce qui veut dire qu’ils devoient aller à
Rome,ou être examinez par fes légats. Il ajoute que
N . S. diftribuant tout le.monde.à lès difciples, a fin-
gulierement commis l ’Europe à faint Pierre & à faint
-Paul. Cependant,ajoute-t-il, vous terminez même
les affaires des évêques, quoique le jugement définit
i f en foit referveau faint fiege. Sur quoi il cite deux
fauffes decretales, l’une du pape Viétor , l’autre du voter. Ü ■. r. ¡.
pape Zephyrin. Vous celebrez des conciles fans no- z ‘th:>r' g »
tre participation : vous faites fans notre autorité des
tranllations d’évêques. Si vous voulez conferver la
dignité du faint fiege fur tous ces chefs , nous vous
conferverons la charité que nous vous devons, comme
a nos freres & a nos enfans : mais fi vous demeurez
dans votre obftination , nous fecouërons contre
vous la poulfiere de nos pieds , félon l’évangile , &c
vous livrerons au jugement de Dieu , comme vous
retirant de l’églife catholique.
Le roi confulta les évêques fur cette lettre Sc fur plusieurs
autres fujets de mécontentement contre le pape.
Car quelque tems auparavant le légat Conon tenant
fes conciles en France avoit fufpendu & excommu-
Tome X I V . C e