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— t - i l , l’affaire du pape : il défendra, s’il lui plaît, fon
ii>. é g life , & les biens qu’il m’a confiez.
Le pape remit au lendemain la décifion de cette
affaire ; 8c ce jour depuis Les trois heures après midi
il fit lire les décrets du concile. Il y en avoit cinq : le
premier contre la fimonie : le fécond contre les in-
veftiturcs des évèchez Si des abbaïes qui font défendues
fous peine d’anathême & de perte de la dignité
ainfi reçue,fans efperancc de retour. Letroifiéme eft
contre les ufurpateurs des biens d’églife : le quatrième
défend de laifferles bénéfices comme par droit héréditaire
j & de rien exiger pour le baptême , les
faintes huiles, la fepulture, la vifite ou l’onélion des
malades. Enfin le dernier eft pour la continence des
clercs. On fit auifi ence concile un grand décret pour 11 ' l’obfervatioa de la treve de Dieu. L’article des invef-
titures avoit d’abord été conçu en termes plus généraux
, comprenant toutes les églifes & tous les biens
ecclefiaftiques : mais il excita un fi grand murmure
de tous les laïques Sc de quelques clercs, que cette dif-
putefi-t durerlaféance jufquala nuit. Car il leur lem-
bloit que par cet article le pape vouloit ôter aux
laïques les dixmes Sc les autres biens ecclefiaftiques
qu’ils poffedoient depuis long-tems.. Le pape ne put
donc terminer le concile ce jour là comme il avoit
refolu; Si remit au lendemain pour regler cet, article
& les autres d’un commun accord.
Le dernier jour du concile fut le jeudi trentième
d’Oétobre m ? . Après que l’on eut chanté l’hymne
du faint E fp r it, le pape fit un fermon fur fes dons -,
entre autres la fagclfe & la charité : exhortant tous
les affiftans a la concorde donnant liberté de fe re-
L ï v r e s o i x a n t e - s e p t i e ’ m e . l 8 j
tirer à ceüx qui ne voudroient pasfe foumettre à l’au-------
torité de l’églifc. Enfin il parla fi efficacement, que A n
tous convinrent du canon des inveftitures reftraint
aux évêchez Sc aux abbaïes. Les cinq canons approuvez
de tout le concile , furent diéfez par le cardinal
Jean de Creme, écrits par Jean de Roüen moine de
faint Oüen , Sc recitez publiquement par le cardinal
diacre Chryfogone. Le cardinal Jean de Creme parla
fur l’affaire de Clugni:infiftant fur l’autorité du pape,
Si concluant à la confirmation des privilèges de ce
monaftere , nonobftant le murmure de plufieurs
prélats. On apporta la nouvelle de la mort du cardinal
de Tufculum , Si une lettre de Clemence foeur
du pape, comreffe de Flandres, fur la mort du jeune
comte Baudoüin fon fils arrivée au mois de Juin pré-,
cedent : le concile fit des prières pour l’un Si pour
l ’autre.
L’évêque de Barcelone parla doélement fur la dignité
roïale Si facerdotale , puis on apporta quatre
cent vingt-fept cierges allumez, que l’on diftribua à
tous ceux qui portoient croffe , évêques Sc abbez.
On leur ordonna de fe lever tous avec les cierges à
la main , Sc on lut les noms de plufieurs perfonnes
que le pape Vétoit propofé d’excommunier folem-
nellement, dont les deux premiers étoient l’empereur
Henri Si l’antipape Bourdin. Enfin le pape
donna fa benediétion, chacun fe retira, Si ainfi finit
le concile.
Pendant qu’il ten o it, faint Norbert vint à Reims
fe préfenter au pape Calliftc. Après qu’il eut quitté
n i? .
IX.
le
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pape
on pais
Gelafe , il traverfa la France, pour retourner
Si comme il paffbit à Orléans, un fou-
N n iij
Suite de l ’h if -
toire de S. Nor-
berc.
Sup. li-j. lx y i .
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