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------------- qu’il devoit à' l’empereur , & il fut le principal mé-
A n . 112,0. diateur de la réconciliation de l’empereur avec le
f. i+8. pape.
Cette année donc qui étoit la dix-neuvième de
fon pontificat, il réfolut d’aller à Rome faire renou-
veller les privilèges defonéglife, principalement à
caufe des entreprifes d’Albert de Maïence , qui pré-
tendoit avoir autorité fur lui en qualité de légat -,
quoique l’archevêque de Treves fût en poffeffion de
ne reconnoître pour fupericur que le pape , ou fon
légat a Utere, c’eft-à-dire envoie de Rome. Brunon
fe plaignoit encore d’Eftienne évêque de Mets , neveu
du pape Callifte, qui lui avoit accordé le pallium,
fauf toutefois la jurifdiflrion de l’archevêque de
Treves ion métropolitain : mais Eftienne fier de la
faveur de fon oncle, efperoit faire ériger fon fiege en
métropole. Bruno* aïant, comme j’ai die, rencontre
le pape à Auftun, en fut très bien reçu, & y célébra
avec lu i la fête de Noël. Après les fêtes il le fuivit à
C lu g n i, où il obtint du pape l ’indulgence de fes pe-
chez &c la confirmation des privilèges de fon éghfe,
particulièrement l’exemption de l’autorité de tout
lésât , finon du légat à Utere. La lettre eft du troi-
né me de Javier m o .
xv Le pape Callifte voulut auifi orner d’un privilège
primatiede finmilier l’églife de Vienne, qui avoit été fon premier
y,enuc' fieue. Cette ville étoit depuis long-tems la capitale
Marc a de prtm. D ! 1» 1 A r
L u z d .n . 'w . in - du roïaume de Bourgogne, dont i archeveque etoit
le chancelier : & le roi Rodolfe III. donna à ce prélat
en 1113. l'e comté de la Ville. Mais le pape Callifte
lui donna la primatie fur fept provinces, par une bulle
CAii.tf'2. adreifée aux chanoines de cette églife, où il dit:
Nous
L i v r e s o i x a n t e -s e p t i e ’m e .’ 197
Nous accordons & confirmons à l ’églife de Vienne —............ .
toute la dignité qu’elle a reçue par les privilèges A n . 1110.
autentiques de nos prédeceffeurs Silveftre, Nicolas,
Léon, Grégoire & les autres y & par les empereurs,
les rois les autres fidejes. C ’eft à fçavoir qu’elle
ait la primauté fur les fept provinces de Vienne , de
Bourges , de Bourdeaux , d’Auch , de Narbonne,
d’A ix & d’Embrun. En ces provinces l ’archevêque
de Vienne fera le vicaire du pape , il indiquera les
çonciles, &c décidera les affaires ecclefiaftiques. L ’ar-
çhevêque de Tarantaife lui fera auifi fournis comme
à fon primat ; & l’archevêque de Vienne ne fera fournis
à aucun légat fi çe n’eft un légat à Utere envoie
de Rome, La bulle eft du vingt-fixiéme de Février
nzo. donnée à Valence comnie le pape étoit en chemin
pour l ’Italie.
Le privilège dft pape Silveftre mentionné en cette «p- %°Tf-y pi
bulle eft reconnu pourfuppofé, & porte feulement 7‘
que les évêques &ç les agtres epclefiaftiques qui viendront
de la Gaule A des icpt provinces, feront ob ligez
de prendre des lettres formées de l’archevêque
de Vienne ; les fept provinces diftinguées du refte
de la Gaule y font exprimées iuivant l’ancienne notice,
& font les mêmes que nomme la bulle du pape
Callifte. Quant à la province de Tarantaife qui étoit
fiors de ces fept, il la fournit à Vienne, à l’exemple
du pape faint Léon. O r comme entre les archevêques „
i des Vie pt provi.n ces il y en avoit d, eux qui avofie nt SuP- **?ííá
déjà le titre de primat, fçavoir ceux de Bourges &
dç Narbone t l’archevêque de Vienne en prit occasion
de fe qualifier primat des primats comme il
jfait encore. Mais fa primatie eft demeurée un fimplq
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