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S Brunon de
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54 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
avoient divifcz. Le roi déchargea les églifes d’Angleterre
duccns que Guillaume le roux leur avoitimpo-
fé le premier , & promit que tant qu’il vivrait il ne
prendrait rien des églifes vacantes. Quant à la taxe
des curez , il promit que ceux qui n’avoient pas encore
paie ne paieraient rien, & que ceux qui avoient
paie feraient quittes de toute impofition pour trois
ans. Il promit encore fous caution la reftitution de
tout ce qu’il avoir pris des biens de l’églife de Can-
torberi pendant l'abfence de l’archevêque, Après cet
accord Anfelme retourna en Angleterre, ou il fut
reçu avec une joie ineroïable,particulièrement de la
reine, qui marchqit devant lui fur la route, 8 c lui préparait
les Jogemens,
En ce voïage Henri roi d’Angleterre gagna la
bataille de Tinchebrai ,qu i le rendit maître de la Normandie
, 8ç il envoia le duc Robert fonfrere prifon-
nier en Angleterre où il mourut. A la mi-Qétobre
1106. Henri aifembla à Lifieux les éyêques &les fei-
gneurs de Normandie, pour regler les befoins de
leghfe 8c de letat. On y établit la paix contre les
ufurpations des biens ecclefiaftiques, les pillages 8 c
les violences.
La même année Boëmond prince d’Antiochç
vint en France,cherchant à,s’acquitter des dettes dont
il étoit chargé , 8 c efperant amener des recrues de
nouvelles troupes. Aïant donc laiifé le gouvernement
de fa principauté à fon couiîn Tancrede, il partit
d’Antioche dans l’automne de l’année 1104, amenant
avec lui Daïmberr patriarche de Jerufalem , qui
yenoiç fe plaindre au pape de ce que le roi Çaudoftin
l ’avoit injuftement çhaffé dp fon âM c v&s nais à . f i
L i v r e s o i x a 'n t e - c i n q u i e ’ m e ^ <>j ___________ __
place un prêtre nomme Ebremar. Boëmond étant ^
arrivé en Pouille y fit peu de féjour,puis il alla trou- • 110 |
ver le pape Paical, auprès duquel il laiifa Daimbert,
8c p a iT a en France avec Brunon évêque de Segni, que
le pape y envoïoit en qualité de lé g a t, pour follici-
ter le fecours de la terre fainte. Brunon étoit d’une
famille très-noble d’Afte en Piémont, comptée alors H f l u«nhej-.
entre les villes de Ligurie 3 de rut eleve des 1 entance
dans le monaftere de fainte Perpetuë près d’Afte :
puis il fut chanoine de Sienne. De-là il alla à Rome
pour palier au mont Caifin , où il defiroit depuis
long-terns d’embralfer la vie monaftique. Il trouva à
Rome Pierre Ignée évêque d’Albane , qui le reçut
ehezlui en 1075. Dans le concile qui fut tenu la même
r /I r y\ I» C op. S.Bruno.
année, Brunon fit paraître fa doctrine & la, force ^ s“t- Uv- ««*
de fon genie , en réfutant l’herefie de Berenger : ce
qui fut caufe que levêché de Segni en Campanie
étant venui vaquer, le pape Grégoire V I I . l’en pourvut
malgré toute fa refiftance. Il accompagna Ur- s«p. ih. p|>
bain II. en fdn voïage de France & aififtaau concile 1 '
de Clermont ; mais quelques années après il quitta
fon éelife & vint au mont Caifin , où il fe rendit o ' _ J 31.
moine fous l’abbé Odorife. Le peuple de Segni en
porta fes plaintes au pape Pafcal II. quf envoïa cflr-
donner à Brunon de revenir prendre foin de fon troupeau,
& fe tenir auprès du pape pour l’alfifter dans
les affaires de l’églife : lui faifant des reproches d’être
entré dans un rponaftere fans la permilfiondu faint
fiege. Brunon répondit: Toute l’églife Romaine fçait •
que j’aurois exeeutéce deffein il y a plufieurs années,
fi je n’avois vû l’églife attaquée violemment par les
fchifmatiques ; maintenant qu’elle eft en paix j’ai