
A n. un.
f Ü4«.
X.
Bogomiles hérétiques.
Eu thy in. Zigab.
Fan op I. tit. 2j.
Anna Comm.
lib. x v . 486.
Sup. liv . x ix . ». 3-5*
S«/>. 5V. XLV. ».
58. H I . ». 18.
Zonar. lib. $vii,
P- H*.
144 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Se la tante d’alliance feulement, pouvoient fe marier
enfemble , & ces mariages furent déclarez valables.
La fécondé conftitution du mercredi vingt-
uniéme de Juillet, déclare valable un mariage contracté
en confequence des fiançailles, qui étoient
illégitimes , parce que la fille n’avoit que fept ans ;
mais les noces n’avoient étécelebrées que huit ans
après. Les aifemblées où furent faites ces conftitutions
, fe tenoient au palais patriarcal, dans la falle
nommée Thomaïte,
Du tems du patriarche Nicolas,l’empereur Alexis
fit brûler Bafile chef des Bogomilcs. C ’étoit des hérétiques
Bulgares ainfi nommez , comme qui diroit
ceux qui implorent la mifericorde divine : car Bog
en leur langue , la même que la Sclavone, fignifie
D ieu , 8c Aiiloüi ,aïez pitié de nous. Or ils vantoient
extrêmement la priere , comme les anciens Maffa-
liens, dont ils tenoient plufieurs erreurs : mais au
fonds ils étoient Manichéens, ou plutôt une branche
des Pauhciens dont j’ai parlé. Ceux-ci affeCtoient
un grand extérieur de pieté, coupoient leurs cheveux 8c portoient des manteaux 8c des.cuculles abailTées
jufques fur le nez , marchant la tête panchée , 8c
marmotant quelques prières : on les eût pris pour des
moines. Comme de tous cotez on parloit beaucoup
de cette feéte , l’empereur Alexis s’en informa , 8c
fit amener à fon palais qnelques-uns de ceux qui la
profeiloient. Ils dirent tous que leur chef étoit Bafile,
qui fuivi de douze difciples qu’il nommoit fes apôtres
ôc de quelques femmes, allojt par tout fçmant
fa doCtrine. Il etoit médecin de profeifion , avoit
çté quinze ans à apprendre cette doCtrine, 8c l’çnfeignoiq
L i v r e s o i x a n t e -s i x i e ’m e . 14;
feignoit depuis cinquante-deux ans.
L ’empereur le fit fi bien chercher qu’on le trouva A N
& il lui fut prefenté. C ’étoit un vieillard de grande
taille , le vifage mortifié , la barbe claire , vêtu en
moine comme les autres. L’empereur fe leva de fon
fiege pour le recevoir, le fit aifeoir & même manger
à fa table , feignant de vouloir être fon difciplc , lui
& fon frere Ifaac Comnene ; 8c difant qu’ils recevraient
tous fes difeours comme des oracles, pourvû
qu’il voulût bien prendre foin dufalut de leurs ames.
Bafile très exercé à diftlmuler, réfifta d’abord, mais
enfin il fe laiifa furprendre aux flateries des deux
princes qni jouoient enfemble cette comedie. Il commença
donc à expliquer fa doCtrine & à répondre à
leurs queftions. C ’étoit dans un appartement reculé
du palais; 8c l’empereur avoit placé derrière un rideau
un fecretaire qui écrivoit tout ce que difoit le
vieillard. Il ne diffimula rien 8c expliqua à fonds
toutes fes erreurs.
Alors l’empereur leva le mafque , il fit aiTembler
le fenat & les officiers militaires : il appella le clergé
& le patriarche N icola s , 8c fit lire l’écrit contenant
la doCtrine de Bafile. Celui-ci fevoïantconvaincu ne
la nia pas ; il offrit de la foutenir, & déclara qu’il
etoit prêt à fouffrir le feu , les tourmens 8c la mort.
Car une des erreurs des Bogomiles étoit qu’ils ne
foüffriroient point dans les tourmens, & que les
anges les délivreraient même du feu. Bafile demeura
donc inflexible, nonobftant les exhortations des catholiques,
de fes propres difciples , 8c de l’empereur
qui le faifoit fouvent venir de fa prifon pour lui
parler. C e prince fit chercher de tous cotez les dif-
Tomt X IV . T