
A n . m í .
xxxvi.
L’empereur en
2.16 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
■ moine de Tjron fur ce qu'il avoit vû, lui-même ou
appris de perfonnes dignes de foi ; Se il l’adreiTa à
Geofroi évêque de Chartres , qui l’avoit exhorté à
Eécrire.
Italie.
to. x . conc.p. S06.
ab 'Vrfperg. An, ITlé.
Dès la fin d e îan my. plufieurs évêques Se plusieurs
feigneurs Allemans s’affemblerent à Cologne
. pour la fête de N o ë l, par le confeil Se l’autorité de
■"Thierri cardinal légat, qui toutefois mourut en chemin
, Se ne fut apporté à C ologne que pour y être
enterré. Le principal fujet de cette aflcmblée étoit de
publier un décret d’excommunication contre l'empereur
Henri,qui cependant tenoit fa cour de Noël
a Spire où il étoit peu accompagné. Indigné de" ce
qui fe paffoit à C o lo g n e , il y envoïa l’évêque de
Virsbourg: mais on ne voulut pas l’écouter qu’il ne*
Tut reconcilié à l’é g life , en forte qu’à fon retour il
Tefufa lui-même de communiquer avec l’empereur
qui l’avoir envoie. Toutefois contraint par la crainte
de la mort il célébra la mefle devant ce prince , Si en
eut un fi grand remors , qu’il iè retira fecretement :
puis aïant obtenu fon abfolution avec beaucoup de
larmes, il ne vit plus l’empereur Si perdit fes bonnes
grâces. L’empereur irrité donna à Conrad fon neveu
le duché de Franconie, qui appartenoit à l’é vêque de
Virsbourg par une ancienne conceffion des rois -, Si
pour éviter l’effet du mécontentement des feigneurs,
il paflfa en Lombardie , d’où il envoïa des députez
au pape, pour terminer les différends entre l’églife
Si l’empire. Le chef de cette députation étoit Pons
abbé de C lu g n i, que l’on difoit être parent du pape,
Si qui travailla à cette grande affaire avec beaucoup
d ’application.
La
L i v r e s o i x a n t e - s i x i e ’m e ; u j
La même année donc qui étoit la dix-feptiéme du — ---------- -
pontificat de Pafcal II. il tint un concile dans l’églife ^ N- 1116-
de Latran, qui commença le lundi de la troifiéine XXXVI1-
femaine de Carême , fixiéme jour de Mars m i . Ce ^
concile eft qualifie univerfel ; Si il s’y trouva des
eveques, des abbez ,des feigneurs Si des députez de
divers roiaumes Si de diverfes provinces. Les deux
premiers jours, fçavoir le lundi Si le mardi, on agita
l ’affaire de l’archevêché de Milan , difputé par deux
contendans, Pierre Groffolan Si Jourdain ; mais elle
ne fut terminée que lefamedi. Le mercredi l’évêque
de Luques fe plaignit que les Pifans avoient ufurpé
des terres de fon églife : l’évêque de Pife défendoit
fes diocefains, ce qui produifit une longue contefta-
tion. Alors un évêque fe leva au milieu du concile Si
dit : Notre faint pere le pape fe doit fouvenir pourquoi
ce concile fi nombreux a été afTemblé avec tant
de périls par terrs Si par mer ; Si confiderer qu’au
heu des affaires ecclefiaftiques on y en traite de fécu»
heres. Il faut premièrement expédier le principal
wjet qui nous aiTemble : afin que nous fâchions quel
cft le fentiment du pape, Si ce qu a notre retour nous
devons enfeigner dans nos églifes.
Alors le pape parla ainfî : Après que le feigneur
eut fait de moi ce qu’il voulut, Si m’eut livré avec le
peuple Romain entre jes mains du ro i: je voiois
commettre tous les jours des pillages, des incendies
des meurtres Si des adulteres. C ’eft pour délivrer de S u p. „
çes maux l’eghfe & le peuple de Dieu, que j’ai fait ce
que ) ai fait. Je l’ai fait comme homme , parce que
je ne fuis que poudre Si cendre. J’avouë que j’ai failli :
je vous prie tous de prier Dieu qu’il me le par-
Tme X IV . 1 E e ' F