
---------- yi6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
An. i i $ z. jgjjjl qUan^ il viendroit la recevoir, de l’aider de tout
l'on pouvoir à maintenir Sc augmenter fa dignité : employant
pour cet effet les cenfures ecclcfiaftiques ; 8c
d’empêcher l’empereur Grec de faire aucune conque- -
te deçà la mer. Ce traité eft daté du vingt-troifiéme
de Mars indiêlion quinzième, l’a n n j z . f
Le fiege de Magdebourg étoit vacant par le deces
Guicinan^trans- de l’archevêque Frideric , arrivé le quinzième de
boarà Ma°dc" Janvier, & il y eut partage dans l’éleêtion : les uns
Chr. Saxo an, élifoient le prévôt Gérard* les autres le doyen. Pour
I f l f t f l l l terminer le différend, ils allèrent trouver le roi qui
étoit en Saxe ; 5c qui n’ayant pû les réünir, perfuada
au doyen 8c à fon parti d’élire Guicman eveque de
Ceïts, encore jeune , mais noble; 8c l’ayant fait v e nir
il luy donna i’inveftiture de l’archeveche de
Magdebourg. Car la Cour d’Allemagne pretendoit
que depuis l’accord fait entre le pape Pafchal II. 5c
toi-.iiu.Lxvi •». pempereur Henri V. touchant les inveftitures, en cas
de partage dans l’éleêlion d’un éveque, le prince
pouvoir choifir qui il lui plaifoit par le confeîl des
feigneurs. Le roi Frideric ayant réglé les affaires de
Saxe pafTa en Bavière, 5c celebrala S. Pierre à Ra-
tifbonne : où les deux évêques qu’il avoir envoyez
en Italie, revinrent lui raportant des nouvelles a-
gréables.
Cependant Gérard prévôt de Magdebourg alla
om‘ e- à Rome, 5c fe plaignit au pape Eugene, que Guicman
avoir été intrus dans ce fiege par l’autorite du
prince. Le pape le trouva fort mauvais : comme il le
témoigna par la réponfe qu’il fit à quelques prélats
d’Allemagne qui lui avoient écrit fur ce fujet par
complaifance pour le roi. C ’étoit trois archevêques,
L i v r e S o i x a n t e - N e u v i e ’m e . 717
Eberard de Salfbourg, Hartuic de Breme 5c Hilin'
deTreves, & huit évêques, du nombre defquels étoit
Otton^de Frifingue. La cetçe lettre le pape reprend
les eveques, de leur peu de fermète, 5c leur reprefente
que [a Loi de Dieu ne permet point les tranflations
d’évêques fans une utilité manifefle 5c même fans
necefilté. C ’eft pourquoi il leur ordonne de faire en
.forte par leurs exhortations, que le roi Frideric fe
defifle de fon entreprife, & qu’il laiffe à l ’églife de
Magdebourg la liberté entiere de l’éle&ion. Car ,
ajoute-t-il nous ne pouvons rien accorder contre
Dieu & contre lés canons. Lalettre eft du dix-fep'dé-
me d’Aout n 51.
S. Bernard compofa cette année le troifiéme l i vre
de laConfideration , où il reprefente au pape
Eùgene ce qui eft au deflous de lui. C’eft, dit i l , le
inonde entier, mais pour en prendre foin, non pour
le poffeder comme feigneur: ce titre n’apartientqu’à
Jefus Chrift. Il n’y 3 ni -poifon ni fer que je craigne
tant pour vous, que la paflïon de dominer. Vous
devez etendre vos foins fur tous : premièrement fur
les infidèles, pour procurer leur converfion : car
pourquoi mettre des bornes à la prédication de l’évangile
; attendons-nous que la foi les rencontre par
hazard fans leur être annoncée ? J’ajoûte l’opiniâtreté
des Grecs qui font avec nous 5c n’y font pas : unis
par la fo i , divifez par le fchifme, quoiqu’ils ne marchent
pas même droit dans la foi. J’ajoûte l’herefie,
qui s infinuë prefque par tout en cachette, & en quelques
lieux nous attaquent ouvertement : principalement
vers le midi. Il parle des nouveaux Manichéens
Parmi les catholiques mêmes, l’églife eftdéfoléepar
X x x x iij
An. i i jz.
L V I I I .
Troifiéme livre
de la Coniïde-
ration Appellations.
c. i .-