
■ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
An. i 13 6. devoit prendre,des Chartreux,ou de Cîteaux; 6c on re-
folut de s’en raporcer au jugement des Chartreux.Pons
alla donc à la Chartreufeconfulter le prieur, qui étoit
encore Guigues, 6c Tes confrères, ils confeillerent
de prendre l'inilitut de Cîteaux preferablement à
tous les autres, Sc de s’adreifer à l'abbaye la plus proche.
C ’étoit celle de Mas-Adam , aujourd'hui Ma-
zan,au diocefe de V iviers. Pons y alla, ôc étant entré
au chapitre, il donna la maiiôn de Salvanés à l'ordre
de Cîteaux entre les mains de Pierre premier abbé
de ce monailere, fondé en 1119. L’abbé envoya des
hommes choifis d’entre les moines, pour préparer les
lieux réguliers, 8c fit venir les fojitaires de Salvanés ,
à qui il fit faire une année de noviciats 8c après leur
avoir donné l’habit les ren vo ya ,leur donnant pour
abbé un d’entre eux nommé Ademar, homme fage
6c lettré. Quant à Pons de Laraze, fon humilité lui
fit toujours chercher la derniere place, 6cil demeura
entre les frereslais, afin de pourvoir plus librement à
la fubfiftance de la maifon. Ainfi fut fondée l’abbaye
de Salvanés l’an 113 6. 8c elle devint fi célébré, qu’elle
reçut des prefens des plus grands princes proches &
éloignez s favoir du comte Thibaud de Champagne,
de Roger roi de Sicile,6c même de l’empereur de C. P.
Cette hiftoire fut écrite environ trente ans après par
ordre de Pons quatrième Abbé.
Henri I. roi d’Angleterre mourut à Lions en Nor-
Mort^Henr! mandie , le dimanche premier jour de Décembre
d An4?me!P* 1 1 3 5. après avoir régné trente-cinq ans ; 6c en lui fi-
s»lßv. iw. nie la ligne mafculine des rois Normans. Hugues ar-
P 1 - chevêque de Roiien, qui avoit affilié ce prince à la
u u ill. M a lm e ß t ■ * / . . _ A _ r hiß. Novo p. mort» en eçtxvit au Pape Innocent en ççs termes ; ho
y 77. Qrder libt
L i v r e S o i x a n t e - H u j t i e ’me. 487 -
roi mon maître étant fubitement tombé malade, An.ii3<>.
nous a auffi-tôt appeliez pour le confoler , 8c nous
avons pafle trois jours fort trilles avec lui. Il confef-
foit Ces pechez fuivant ce que nous lui difions, fra-
poitfa poitrine 6c renonçoit à toute mauvaife volonté.
Par nôtre confeil 8c celui des évêques, il promet-
toit l’amendement de fa viej 6c fous cette promefle ,
nous lui avons donné trois fois l’abfolution pendant
ces trois jours. Il a adoré la croix de notre Seigneur,
a reçu devotement fon corps 6c fon fang, 6c ordonné
fes aumônes en difant : Que l’on acquitte mes dettes,
que l’on paye les livrées 6c les gages que je dois, 8c
qu’on donne le relie aux pauvres. Enfin nous lui
avons propofé l’autoritédcl’églifetouchantl’onôtion
des malades : il l’a demandée 6c nous la lui avons donnée
: ainfi il a fini en paix, T e l fut le témoignage de
l’archevêque.
Le corps du roi fut porté à Roiien, puis à Caén ,
ou on le garda jufqu’à ce que la faifon permît de
le porter en Angleterre, 8c il fut enterré au monaf-
terre de Radingues qu’il avoit fondé. Mathilde ou
Mahaud fa fille unique, avoit époulé en premières
nôces l’empereur Henri V. dont elle n’avoit point eu
d’enfans. Après fa mort elle époufa Geoffroi comte
d’Anjou, furnommé Plante-genell, fils de Foulques
alors roi de Jerufalem. Elle devoit fucceder au royaume
d’Angleterre, fuivant l ’intention de fon pere r
mais elle fut prévenue par Etiene comte de Bologne
fon coufin germain, fils d’Alix foeur du roi Henri 8c
d’Etiene comte de Blois 6c de Champagne. Le comte
de Bologne pafla en Angleterre 6c y fut couronné
roi le dimanche vingt-deuxième de Décembre 1133.