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Beguc , qui fut couronné à l’abbaïe de Ferricrcs,'
Eude facré par Gautier archevêque de Sens , Raoul
facre a Soifîons , Louis d’Oucremer à Laon : & dans
la troifieme race, Robert à Orléans, & Hugues fon
fils a Compiegnc. Les geftes de France qu’il cite pour
les exemples de la fécondé race , font ce que nous
appelions la continuation d’Aimoin. Yves montre
enfuite quen cette occafion les évêquçsde la province
de Sens n’ont riçn fait contre la lo i , puifqu’ils
n ont connoiffanee d’aucune loi ni d’aucun privilège
qui accorde ce droit à l’églife de Reims. Que quand
il y en aurait j i ln ’eûtpasétépofTiblealorsdel’execu-
ter, parce que l’archevêque de Reims n’étoit pas encore
intronifé, & que la ville étoit en interdit : d’ailleurs
fi l’on eût différé , l ’état du roïaume & la paix
de 1’ églife étoit en très grand pçrHv
Quelque tems après Yves de Chartres &Thibaud
prieur de S. Martin des Champs à Paris, touchez de
la defolatian de l’églife de Reims, firent de fi fortes
inftançes auprès du roi Louis, qu’ils Iqi perfuaderent
de çhaifer l’ufurpateur Gervais, & de.eonfentir que
Raoul demeurât archevêque, Le roi trouva bon
qu ils 1 amenaflent à Orléans à fa cour de N o ë l, apparemment
la même année 1108, mais les feigneurs ne
çonfen tirent point que Raoul fût reçû en grâce, s’il
ne faifoit au roi ferment de fidélité comme tous fes
predeceffeurs & les autres évêques du roïaume. Or
comme ces fermens étoient défendus par les décrets
dps derniers conciles, Yves écrivit au pape Pafeal dç
leuf pardonner en confideration de la paix & dç la
charité, cette faute qui n’étoit pas contre la loi divine,
mais feulement çontrç une loi pofitive. C a r ,
ajontç*
L i v r e s o i x a n t e - c i n q u i e ’ m e . m
ajoute-t-il, fi vous voulez juger à la rigueur tout c e ---------------
qui fe fait par condefcendance, prefque tous les mi- A n . i io8.
niftres de l’églife feront obligez de renoncer à leurs
fonétions, ou de fortir du monde ; Sc ils ne trouveront
point où femer les biens fpirituels, fî on ne leur
permet de tolerer quelque chofe de ce qui fe fait félon
la chair. Raoul le Verdtintlefiege de Reims pendant
feizç ans.
Thomas archevêque d’Yorc différait toujours Ion An.
facre , fe laiffant féduire aux mauvais confeils de fes felmc de Cancor-
chanoines,qui jugeant qu’Anfelmen’avoit plus gueres ^ s<_
à vivre à caufe de fdn grand âge & de fa mauvaife VOr. ». h-
fanté , lui écrivirent que l’églife d’Yorc étoit égale à
celle de Cantorberi, & défendirent à Thomas de la
part du pape de lui promettre obeiffance. Enfin 1 affaire
traînant en longueur, & Anfelmefentantfa maladie
augmenter de jour en jour , écrivit a Thomas
en ces termes : Je vous déclare en prefence de Dieu
tout puifTant & de fa part, que je vous interdis de
toute fonétion de prêtre , &c vous défends de vous
ingerer au miniftere paftoral , jufqu’à ce que vous
ceffiez de vous révolter contre l’églife de Cantorberi,
& que vous lui promettiez obéiifance , comme ont
fait vos prédeceffeurs Thomas &c Girard. Quefi vous
perfeverez dans votre révolte , je défends fous peine
d’anathème perpétuel a tous les eveques de la grande
Bretagne de vous impofer les mains, ou de vous re-
connoître pour évêque & vous recevoir a leur communion,
fi vous vous faites ordonner par des étrangers.
Il envoïa cette lettre à tous les évêques d’Angleterre,
leur en recommandant l’execution en vertu
de fainte obéiifance.
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