
A n . i i i 8.
LV.
M o n a fte re de la
Pleine-de Grâce.
Typic.lren. to. I.
Annal. Gr.p. n i .
e. 8®.
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f . 7 .
f. 5. 10«
152, H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
dans les conftitutions de l’empereur Alexis.
Sa vie a été écrite par fa fille Anne Comnene, femme
du Cefar Nicephore Brienne , princeife fçavante ,
mais dont le ftile fent plutôt le panégyrique que
l’hiftoire. Le fuccefleur d’Alexis fut fon fils Jean Comnene,
nommé par les Grecs Calo Joanncs,c’eft-à-dire
le beau Jean : il régna vingt-quatre ans.
L’imperatrice Irene Ducasépoufe d’Alexis,fonda
à C . P. un monaftere de filles, auquel elle donna des
conftitutions fuivant l’ufagcdes Grecs, qui accordoit
ce pouvoir aux fondateurs ; 8c nous avons ces conftitutions
d’Irene , où l’on voit plufieurs particularitez
remarquables de l’obfervance desreligieufes Greques.
Ce monaftere étoit dédié à la fainte Vierge fous le
nom de Pleine de Grâce , & devoit avoir vingt-
quatre religieufes, avec permiffion d’augmenter juf-
qu’à quarante , fi les revenus augmentoient. Il étoit
fondé avec entiere exemption de l’empereur, du patriarche
& de toute puilfance ecclefiaftique 8c fécu-
liere ; 8c avoit une proteétrice qui étoit l’imperatrice
Irene ; & après fa mort une princeife de fa famille ,
fuivant l’ordre de fubftitution qu’elle avoit marqué.
Si quelque princeife de la famille fc faifoit religieufe
dans cette maifon, elle devoit avoir quelques privilèges
, & n’être pas aftreinte à la réglé fi étroitement
que les autres. Les religieufes devoient être reçûes
gratuitement, avec permiffion toutefois de prendre
ce qui feroit volontairement offert. Il n’étoit pas permis
d’aliener les immeubles du monaftere, maisfeu-
lement les meubles en cas de neceffité. La première
abbeife fut choifie par l’imperatrice, enfuite elle devoit
être élue par la communauté, 8c pouvoit être
• HC.
I. IJ.
f. 6m
c. «7. ;
c. 27.
L i v r e s o i x a n t EtSi x i e ’ m e .
dépofée. Il y avoit un oeconome pour les affaires du — «■
dehors ; 8c ce devoit toujours être un eunuque, auffi- A n . 1118.
bien que les deux prêtres du monaftere, que l’on pre-
noit entre les moines autant qu’il étoit poffible. Elles
n’avoient qu’un pere fpirituel à qui elles rendoient
compte de leurs penfées ; & c’étoit auffi un eunuque.
Les religieufes couchoient toutes en un même dortoir
, à la vûë les unes des autres : elles travailloient
de leurs mains ; 8c pendant le travail une d’entre
elles lifoit l’écriture fainte. Leur clôture n’étoit pas fi
exaéte , que les femmes, principalement les proches
parentes n’entraffent quelquefois dans la maifon :
pour les hommes,la religieufe leur parloir à la porte
accompagnée d’une ancienne. Elles fortoient même
quelquefois pour aller voir leur pere ou leur mere
malades. Il y a plufieurs diftinétions marquées pour <• 4«- 47.4*.
la nourriture pendant le carême 8c les autres jours
de jeûne , à caufedes fêtes qui fe peuvent rencontrer
en ce3 jours , 8c qui font diminuer l’abftinencc
fuivant l’ufage de l’églife Greque ; mais cette indulgence
ne va qu’à accorder l’huile, le v in , ou le poif-
fon. On recommande étroitement la pauvreté exaéte,
& l ’exclufion de toute propriété. Les religieufes
fe baigneront tous les mois : les malades, toutes les
fois que le médecin l’ordonnera ; & ce médecin du
monaftere doit être eunuque ou vieux. Comme ce
monaftere avoit peu d’étendue , la fépulture des
religieufes étoit dehors ; & pour cet effet l ’impera-
trice Irene avoit obtenu du patriarche Nicolas, un c. 7«
petit monaftere nommé Cellarée, dépendant de la
grande églile. Elle y mit quatre religieufes du mo-
I i iij
c. 50. 51. s i. jSi
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