A n. i 144.
S u p . l iv . L X I I I *
« . 4 5 .
L u c a ep. 5 .
Jnn. III. lib* I«
ep.99.
V I .
Lettres des R o mains
au roi
Conrad.
Otto.VriJîng.iw,
Chr. c . ) i .
i o i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Henri evcque de Vinchettre, Ulger d’Angers & trois
autres évêques François, puis les cardinaux prêtres
&: diacres : enfuite Pierre de Clugni 6c deux autres
abbez, 6c enfin les nobles Romains. On garde encore
à Tours le bâton par lequel le pape donna cette
inveiliture. En confequence de cette bulle le pape
Lucius écrivit aux éveques de S. Brieu 6c de Tre-
guier pour les abfoudre de l’obéïifance qu’ils avoient
promife à l’évêque de D o l , 6c leur enjoindre de la
rendre à l’archevêque de Tours. Il écrivit auffi au
comte Geoffroi 6c aux feigneurs de Bretagne, pour
leur enjoindre de ne point s’oppofer à l’execution de
ce jugement.
Raimond archevêque de Tolede étant à Rome,
obtint de Ton côté la confirmation delà primatie déjà
donnée à cette églife par Urbain II. fur toute l’Ef-
pagne, cinquante-hx ans auparavant. La bulle de Lucius
, datée du treizième de Mai 1144. porte entre autres
claufes, que les diocefes des villes qui ont perdu
leurs métropolitains par l’invalion des Sarrafins, feront
fournis à l ’archevêque de Tolede, tant qu’ils demeureront
en cet état. Sous ce même pontificat Al-
fonfe duc de Portugal & depuis roi, promit à l’églife
Romaine un cens annuel de quatre onces d’o r , payables
par lui 6c par fes héritiers.
Cependant les Romains pouiTant toujours leurs en-
treprifes , ajoutèrent un patrice aux fenateurs qu’ils
avoient déjà établis, 6c donnèrent cette dignité à
Jourdain fils de Pierre de Léon , fe foumettant à lui
comme à leur prince, puis ils allèrent trouver le pape
6c lui demandèrent tous les droits régaliens dont
il joiiiifoit, tant à Rome que dehors, comme appar-
L i v r e S oi x a n t e-N eu v i e’m e . 603 * *------
tenant à leur patrice. Car ils foutenoient, que le pape A n .1145.
devoir fe concenter pour fa fubfiftance des dîmes 6c
des oblations, comme les anciens évêques. Le pape
ainfi perfecuté , eut recours à Conrad roi des Romains;
6c lui écrivit une lettre fort foumife, pour
l’inviter à prendre la prote&ionde l'églife Romaine.
Les Romains leditieux , écrivirent de leur côté â
Conrad une lettre, où ils foutiennent qu’ils n’a-
giiTent que pour fon fervice, 6c pour remettre l’empire
Romain en l’état où il étoit du tems de Conf-
tantin 6c de Juilinien. Pour cet effet, ajoûtent-ils,
nous avons pris les tours Se les maifons fortes des plus
puiifans de Rome, qui vouloient refifler à votre ma-
jeilé-, avec le Sicilien 6c le pape. Nous en gardons
quelques - unes pour votre fervice, 6c nous avons
abatus les autres. Nous fommés traverfez en ce def-
fein par le pape, les Frangipanes , les fils de Pierre
de Léon , excepté Jourdain notre chef : parPtolomée 6c plufieurs autres. Ils continuent en priant le ro i , de
ne point écouter les calomnies qu’on lui rapportera
contre eux, & de venir s’établir â Rome : pour commander
plus abfolument que fes predeccfleurs à l’Italie
Se à l’Allemagne , ayant ôté l’obilacle qu’y
mettent les clercs. Et enfuite ; Nous avons appris que
le pape a traité avec le Sicilien, 6c lui a accordé la
verge , l’anneau, la dalmatique, la mitre 6c les fan-
dales , 6c de ne point envoyer chez lui de légat qu’il
ne demande ; & le Sicilien lui a donné beaucoup
d’argent à votre préjudice. Le roi Conrad ne fit pas
plus de cas de cette lettre que de plufieurs autres ,
que les mêmes Romains lui avoient écrites, 6c qui
etoient demeurées fans réponfe : au contraire il re-
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