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Statut Gtiig. ed
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394 H i s t o i r e E c c l e s i a s t iq j j e .
aucune marque d'exemption dans leurs ufages, qui
furent écrits vers le même tems , environ quarante-
cinq ans après la fondation de la Chartreufe , par l,e
prieur Guigues qui la gouvernoit depuis dix- huit ans.
Iladreffe ce recueil aux prieurs des trois autres mai-
fon s , Bernard des Portes, Humbert de S. Sulpice &c
Milon de Majoreve ; &c parlant pour lui ôt pour fes
confrères, il dit : Nous avons écrit les coutumes de
notre maifon pour fatisfaire à votre priere & aux ordres
de Hugues évêque de Grenoble, à la volonté
duquel il ne nous eft pas permis de réfifter. Nous
avons long-tems différé pour des caufesqui nous pa-
roiffent-raifonnables : mais nous avons cédé à de
telles prières & à une telle autorité. Il commence
comme S. Benoift dans fa réglé par la difpofition de
l’office divin. Dans la fuite , voici ce qui me paraît
de plus remarquable.
Ils fe confeifoient le famedi au foir au prieur , ou à
celui à qui il en donnoit la commiffion. Le dimanche
on difoit quelquefois une meiTe avant la conventuelle.
O n n e fa ifo it point entrer les hôtes dans leur
choeu r, fi ce n’étoit les religieux ■, 8c il n’y avoit
qu’eux qui puifent coucher à la maifon d’enhaut. Le
prieur devoir être prêtre : après fon éleètionil demeurait
un mois en haut avec les moines : puis il
defcendoit à la maifon d’enbas, ôc pafloit une Termine
avec les freres convers, mais il ne fortoit point
des bornes de la Chartreufe. il établiffoit un procureur
dans la maifon d’enbas, pour le foin des affaires
temporelles 8e la conduite des freres , qui avoient
d’autant plus befoin d’inftruétion, qu’ils n’avoient
point de lettres. En recevant les hôtes > onlogcoit 8c
on nourriffoit leurs perfonnes feulement,8e non leurs A n. 112.8.
chevaux , parce que la maifon .n’eût pu porter cette
dépenfe. Déplus, ajoute l’auteur, nous avons en horreur.
la coutume d’aller de côté 8e d’autre & de quêter,
comme très-dangereufe ; 8e nous voyons avec dou-
leur , qu elle s ell établie chez plufieurs perfonnes ,
dont nous lotions d’ailleurs la fainte maniéré de vie ;
¿k. cela fous pretexte de charité, pour avoir de quoi
donner aux forvenans. Par lamêmeraifon ils fe con-
tentoienc de donner l’aumône, fans loger les pauvres:
de peur de nuire à leur folitudeSe à leur avantage fpi-
rieuel, en voulant donner un foulagement corporel
aux autres.
Les novices n'étoient reçus à profeffion qu’à vingt 17'
ans. Ouleur donnait auffi-tôt dans leur cellule ce qui
leur étoit neceffiaire pour dormir Se pour fe vêtir :
entre autres, des peaux de mouton pour les couvertures
8c les pellices, à caufe du grand froid des montagnes.
Le tout étoit fort pauvre: c a r , dit l’auteur,
c’e ilà nous particulièrement entre tous les moines ,
qu’il convient de porter des habits ufez ; & que tout
ce qui eil ànotreufage coûte peu, & fente l’humilité
Se la pauvreté. On leur donnoit du parchemin 8e
tout ce qui étoit neceffaire pour tranferire des livres :
car c’étoic leur occupation ordinaire: afin de prêcher
des mains, ne le pouvant faire de bouche, ils fai-
foient eux-memes leur cuifine : c’eft pourquoi on
donnoit a chacun les uftanciles neceffaires, afin qu’ils c' i'9‘ ”,6‘
n euffent aucune occafion de fortir de leurs cellules,
îlsn en fortoient que pour aller à l églife, 011 les jours
ouvriers ils ne difoient que matines & vêpres. S’il
«scoit neceffaire de parler, ils le faifoient en peu de
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