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de nobles, mais peu reglez 5c qui faifoient le fervice
négligemment ; ôc il fie fi bien , que fans grandîcan-
dale il mit à leur place des chanoines réguliers, qu’il
inllruifoit ôegouvernoit comme fesenfans, affilant
avec eux au choeur, au cloître > au chapitre. Il leur
donna un revenu fuffifant, ôc ne laiffa'pas d’augmenter
celui de fa.menfe par les dîmes 5c les autres biens
ufurpez qu’il tira des feigneurs, foit par la crainte
des cenfures ecclefiailiques, ioit â prix d’argent. Il
pourvut les égliies de meubles & d’ornemens necef-
faires -y 5c fit en forte, nonobffant la pauvreté du pays,
qu’il ne laiffa prefque pas une chapelle dans fon dio-
cefe qui n’eut un calice d’argent.- Il rebâtit Tes mai-
ions ôc: celles de fon clergé, mais de telle maniéré,
que fans attirer l'admiration , elles étoient commodes
5t paffablemenc agréables..
Le plus grand foin du faint prélat étoit pour les
pauvres ôc les malades , ôc fa maifon étoit toujours
un hôpital, mais principalement les trois derniers
mois avant la moilfon , où les vivres manquènt le
plus dans ces montagnes. Dans Tes vifites il préve-
noit les befoins fans attendre qu’on lui demandât.
eux fois en paffant les Alpes , il ôta fa tunique
pour en revêtir de pauvres femmes qui mouroient
des froids : s’expofantâ périr lui>même, ôc ne gardant
que fon cilice ôc fa coulie. En un feul voyage il dé-
penfa en aumônes deux mille fous, fomme confide-
rable en un terns où le marc, d’argent n’en valoir que
quarante.
Arnoul qui étoit allé une fécondé fois à Rome,,
folliciter l’envoi, d’un nouveau légat , pour juger
Raoul patriarche d’Ant ioche, obtint ce qu’il de£-
L i v r e S o i x a n t e -H û i t i e'm £ 571
foit ; 5c le pape envoya pour cet effet en Syrie Ai-
béric évêque d’Oftie. Etant arrivé fur les lieux , il
convoqua un concile à Antioche pour le dernier
jour de Novembre, apparemment de l’an 1140. où fe
trouvèrent de la province de Jerufalêm. le patriarche
Guillaume, Gaudence archevêque de Cefarée
ôc Anfelme évêque de Bethlehem. De la province
de T y r l’archevêque Foucher , en qui le légat avoit
fa principale efperance , pour la conclufion de cetre
affaire : parce que c’étoit un prélat d’un grand
courage ôc fort attaché à l’églifo Romaine. Il éto^t
accompagné de deux de fes iuffragans, Bernard de
Sidon ôc Baudouin de Beryte. Les prélats de la province
d’Antioche qui affilièrent au concile , étoient
partagez de fentimens. Etienne archevêque de Tar-
fe , Gerare évêque de Laodicée 5c Hugues de Cabales
, étoient pour les chanoines contre le patriarche
, mais Francon d’Hieraple, Gerare de Corcyce 5c Serlon d’Apamée, étoient revenus à fon parti,
après lui avoir été contraires : les autres paroiflbient
neutres.
Au jour marqué , les prélats revêtus pontificale-
tnern étant affemblez dans l’églife de faint Pierre Sc
le légat prefidant, on commença par lire fa com-
miliion , puis les deux accufateurs lé prefenterent :
fçavoir Arnoul ôc l’archidiacre Lambert, qui nonob-
ftant la rèftitution de fa dignité , s’étoit de nouveau
déclaré contre le patriarche : plufieurs autres fe jo i gnirent
a eux, voyant que le tems ne lui étoit pas
favorable. Les accufateurs prefenterent leurs libelles,
fe foumettant à la peine de talion , s’ils n’en prou-
Voient le contenu ; qui fe reduifoit à trois chefs,
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