
A n . i i 2.0.
XVIII.
C.anonifation de
faint Arnoul de
SoiiTons.
to. x. conc. p. 882..
ex pr&f. te. [pi-
cil.
S ftp. liv . LXIIi.
P‘ |É $?•
.30Z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
Barthelemi évêque de Laorî affifta cette même année
112,0. au conciletenu àBeauvais depuis le dix-huitième
d’Odobre jufqu’au vingt-neuvième par Conon
évêque de Prenefte , légat du iaint fiege fur les trois
provinces dë Roiien , de Reims Si de Sens. Il s y
trouva douze évêques jfçavoir Guillaume de Champeaux
évêque de Chaalons nomme la colonne des
doCteurs par l’auteur du tems : Geofroi de Chartres,
Henri d’Orleans, Gilbert de Paris, Pierre de Beau,-
vais, Anguerran d’Amiens, Robert d’Arras, Jean de
Teroiiafie, Lambert de T ou rna i, Bouchard de Cam- *
brai, Barthelemi de Laon, Lifiard de SoiiTons. Daïm-
bert archevêque de Sens y étant invité , fut retenu
par maladie, Nous ne fçavons de ce concile que ce
qui regarde la canonifation de faint Arnoul de Soif-
fons. Arnoul abbé du monaftere d’Outtembourg,
fondé par ce faint évêque , étoit préfent, & tenoit
entre fes mains le livre de fa vie Si de fes miracles.
L ’évêque de SoiiTons le prit Si le préfenta tout ouvert
aux autres évêques , difant : Seigneurs, voilà,le livre
que fai fait écrire de fa vie : je rends témoignage à la
fin de la vérité de ce qui y eft raconté -, Si quant aux
miracles, j’en ai ici des témoins dignes de fo i, & chez
moi encore plus. Je vous prie d’examiner foigneufe-
ment ce livre, pour voir ce que Ton doit faire : quant
à moi s’il étoit dans mon diocçfe , il y a long-tems
qu’il ne feroit plus en terre.
Alors Tévêque de Chaalons prit le livre ; & voïant
par la table qui étoit au commencement , le grand
nombre des chapitres, il dit à Tévêque de Tournai:
Seigneur, que voulez-vous davantage ? Sans ce livre,
le témoignage- du feigneur évêque de SoiiTons Si dg
L i v r e s o i x a n t e - s e p t i e ’ m e . 303
fes clercs vous doit fuffirë. Vous devez auiîi prendre --------------
grande confiance en ce venerable abbé, dont l’âge & A it. 112.0.
la prudence nous plaît fort ; Sc nous fournies trop
occupez des affaires du concile pour pouvoir lire ce
livre. Geofroi évêque de Chartres dit auiïi à Tévêque
de Tournai : Je vous dis en vérité, que fi le Seigneur
avoit fait un de ces miracles pour un de mes préde-
cefleurs, je ne confulterois ni pape , ni légat, ni
archevêque. Alors quelques fameux dodteurs prirent
le livre Si parcoururent quelques chapitres de la vie,,
puis ils vinrent dire aux évêques avec grande aiTu-
rance : Celui-là n’eft pas de Dieu qui s’oppoiè à la
vénération de ce faint. L ’évêque de Chaalons dit :
En vérité c’eit une honte à nous de douter d’une
chofefi claire. Seigneur évêque d’Arras, marquez un
jour pour vous aflembler fur le lieu, lever de terre le
corps de ce ferviteur de Dieu, Si le placer honorablement.
L ’évêque de Tournai dit : Voilà le légat aifis
là haut dans cette églife avec notre archevêque de
Reims Si celui de Tours : je vous prie venez devant
eux, Si faites confirmer votre avis par leur jugement.
Ils dirent: Soit au nom de Dieu. L ’evêque deTournai
dit à celui de Chaalons : Je vous prie de plaider ma
caufe. Il le fit éloquemment Si en peu de mots ; & le
légat avec l’archevêque de Reims répondirent tout
d’une voix : Nous recevons votre jugement Si nous
confirmons votre décret. Alors Lambert évêque de
Tournai appella l ’abbé d’Outtemboürg, & lui marqua
le jour auquel on s’aiTembleroit dans fon monaftere
pour lever folemnellement le corps.faint : fçavoir le
premier de Mai Tannée fuivante 1121. Ce qui fut
exécuté avec un grand concours de tous les peuples