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xxxv.;
Guibert abbé de
Nogenc.
Sup.liv. L X V I .
». i?.
J } e vit a f u a l i b .
c. 14*
c. 16.
Slip. liv . LXlI. ».
50. liv . l x v . n . j t »
i . c . 18.
340 H ï s ï o i R E E c c l e s i a s t i q u e .
de la communion. On lui fit donc celebrerla mefle*
& on lui ordonna de chanter tout haut le canon
comme le refte. Quand ce vint à la communion, l’archevêque
lui fit une proteftation folemnelle , lui défendant
de prendre le facrement, s’il avoit nie que ce
fût le corps & le fang de J. C. Il le prit ; & aïant témoigné
fe repentir du pafle , & fe vouloir corriger
pour l’avenir , il fut renvoie. Mais quand il fut retourné
chez lu i, il recommença a foutenir la meme
herefieavec plusd’opiniâtrete que devant 5 Si quelque
terns après aïant été furpris en adultéré il fut tue ,
comme il meritoit.
Vous avez vû aulïï des hcrctiques femblables découverts
& brûlez à Soiifons, fui vant le récit de Guibert
abbé de Nogent. Cet abbé étant né d’une famille
noble à Beauvais, embrafia la vie monaftique
dans l ’abbaïe de faint Germer, & fut difciple defaint
Anfelme, qui étoit alors prieur du Bec , & le venoit
voir fouvent, prenant plaifir à l’inftruire de la maniéré
d étudier l’ecnture fainte. L an 1104- faint Go-
defroi aïant été élu évêque d’Amiens, Guibert fut
élu à fa place abbé de Nogent fous Couci,monaftere
fitüé dans le diocefe de Laon, aux confins de celui de
Soiifons. Guibert#le gouverna pendant vingt ans,
s’occupant à l étude , a la prédication & a la com-
pofition de divers ouvrages , particulièrement pour
inftruire les prédicateurs & pour réfuter les hérétiques.
, 1
Le plus fingulier de tousfes. écrits, eft le traite des
reliques des faints, compofé, a l’occafion d une dent
deN. S. que les moines de S. Medard de Soiifons pre-
tendoient avoir. Il convient d’abord que nous de-
L i V r e s o i x a n t é - s e p t i e ’m è . 341
vons honorer les reliques des faints , pour imiter “ '
leur exemple & obtenir leur proteéfion ; mais il fou-
tient qu’il faut être aifuré de la faintcté de ceux que
nous honorons & de la vérité de leurs reliques. Or
il ne croit pas que les miracles feuls foient une
preuve de fainteté : fur quoi il témoigne en paifant
la'créance établie dès-lors, que le roi de France gue-
riifoit des écrouelles. On devroit, d it-il, feverement
punir les inventeurs de faux miracles, puifqu’attri-
buant à Dieu ce qu’il n’a pas fait, ils le font mentir
autant qu’il eft en eux. Il rapporte plufieurs exemples
de fauifes vies de faints & defauifcs reliques, & pour
montrer la retenue de l ’églife fur les faits incertains,
il dit qu’elle n’ofe aifurer que la fainte Vierge foit
relfufcitée, quelque fortes que foient les raifons de le
• croire : elle permet feulement de le penfer. I l blâme c- p
l ’ufage de tirer les corps faints de leurs fepultures, de
les transporter & les d iv ife r, comme contraires à
l ’antiquité & donnant occafion de fuppofer de fauifes
reliques. Sur quoi il s'appuie de l ’autorité de faint m, «?</?. 3».
Grégoire.
Venant aux prétendues reliques de J. C. il fou-
tient qu’il n’en faut point chercher d’autres que la
fainte euchariftie, où il nous a laiifé, non pas quelque
refte de fon corps, mais fon corps entier. Or il n’eût I
pas été â propos de nous le donner fous une forme
étrangère, fi nous avions eu quelque partie de fon
corps fous fa propre forme. Là Guibert s’étend fur
les preuves de la préfence réelle du corps de J. C.
dans l’euchariftie,contre Berengcr & les autres hérétiques
de fon tems, comme il avoit déjà fait dans
fa lettre à l ’abbé Sigefroi, où il dit ces paroles re-
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