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Edmer é lu - a r ch
e v êq u e de faint
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304 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
d’alentour. Et telle fut la canonifation de faint Af«
noul de SoiiTons.
La même année u t o . Raoul archevêque de Can-
torberi étant revenu de,Normandie en Angleterre,
reçut une députation d’Alexandre roi d Ecoffe, avec
une lettre où il le prioit de lui envoïer le moine Edmer,
pour remplir le fiege épifcopal de S. André vacant
depuis long-tems. L archevêque crut que cette
vocation venoit de D ieu , fçaehant bien qu Edmer
n’y avoit aucune part : car il avoir été affiduement à
fon fervice comme à celui de faint Anfelme ; Si avec
la permiiTipn du roi d’Angleterre , il Tenvoïa au roi
d’Ecofie. Etant arrivé , il fut élu évêque de S. André
par le clergé Si le peuple du pais du confentcrnent
du roi, fans toutefois recevoir de lui la çroiTe ni l’an,
neau, ni lui faire hommage : mais le lendemain quand
il dit au roi qu’il vouloir retourner a Cantorberi le
faire facrer par l’archevêque, a çaufe de la primapte
de cette églife fur route la grande Bretagne : le roi le
quitta en colere, ne voulant point que 1 e§life dçfaint
André fût foumife à celle de Cantorberi, Si ordonna
à Guillaume moine de faint Edmond de continuer a
eouverner le temporel de Tévêché comme pendant la
vacance : dépouillant ainfi Edmer q u il en venoit
d’inveftir. Toutefois un mois après il le remit en pof-
feffion de Téyêçhé & du gouvernemenyde l’églife
d Ecoife > & alors Edmer prit la çroiTe fp-r 1 autel
çomme de la main de Dieu.
Cependant Turftain archevêque d’Yorc étoit au
deçà de la mer , pourfuivant fon rétabliiTement ; Si
comme il prètendoit quec’étoit a lui a facrer 1 eveque
. dç faint André ? il écrivit à l'archevêque de Cantorper|
L i v r e s o i x a n t e - s e p t i e ’ m e .' 3 0 /
beri de ne le pas faire , Si au roi d’Ecoife de ne le pas -
fouffrir. Ce qui nuifit beaucoup à l’autorité de Té- A n . 112.0.
vêque élu, Si aliéna de plus en plus de lui le roi d’E-
coife. Edmer voïant donc qu’il ne pouvoir faire grand
bien en ce roïaume tant que le roi lui feroit contraire,
réfolut de retourner à Cantorberi pour y prendre
confeil. Mais le roi lui enrefufala permiiïion, difant
que fon roïaume ne dépendoit en rien de Tégliic de
Cantorberi, Si qu’on lui avoit donné Edmer entièrement
libre de tout engagement àcetteégliie. Edmer
demanda confeil à Tévêque de Glafcou, Si à deux
moines de Cantorberi qu’il avoit avec lui ; & après
avoir fondé Tefprit du roi ils dirent à Edmer : Vous
ne vivrez jamais ici en paix du regne de ce prince :
nous le connoiiTons, il veut lui feul être tout dans
Ton roïaume , & ne fouffre point de concurrence
d’aucune autre puiifance. Il eft aigri contre vous fans
fçavoir pourquoi, & jamais il ne fe reconciliera en- *
tierement. Il faut donc tout quitter, ou paifer votre
vie dans l’opprobre avec les EcoiTois, vous accommodant
a leurs ufages contre le t O _ . falut de votre ame :
mais le roi ne vous laiifera pas fortir fi vous ne lui
rendez l’anneau Si la croiTe. Edmer prit ce dernier
parti : il rendit au roi l’anneau qu’il avoit reçu de fa
main, & remit la croife fur l’autel où il Tavoit prife,
Ainfi il fortit d’Ecoife cédant à la violence, Si revint ■
a Cantorberi où il fut reçu à bras ouverts par Tarchc-
vêque Si les moines.
Le roïaume de Jerufalcm étoit affligé depuis quatre xx.
a.ns de plufieurs calamitez ; entre autres des faute-
relies Si de famine, ce qui porta le patriarche Guer- . gȔil
rnond Si le roi Baudouin à convoquer cette année “ V 13"
Tem. X IV , C^q