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—------ ----- les juger , les déclarant cependant fufpens de leurs
A n . j i o j . fondrions.,
T y.-, . Enfuite le jeune roi alla celebrer la Pentecôte à
ottoirijînç. Meribourg , où il fit facrer Henri élu depuis longtems
archevêque de Magdcbourg, mais rejetté par
les partifans de l’empereur. Peu de tems après il
str*r.v.Moi*nt* marcha vers Maïence pour y rétablir l’archevêque
Rothard, qui étant abbé defaint Pierre d’Erford ,fut
élevé au fiege de Maïence en 1088. après la mort du
s«p. iiv . «ni. fchifmatique Vezilon. Dix ans après, ne voulant pas
être complaifant pour l’empereur excommunié , il
perdit Tes bonnes grâces, & fe retira en Thuringe où
il demeuroit depuis fept ans. Cependant l’empereur
joüiiFoit des revenus de 1 eglife de Maïence. Le fils
marcha donc avec des troupes à cette grande ville ;
mais comme le pere l’y attendoit bien armé de Ton
côté , il fut obligé de fe retirer, & vint à Viribourg,
d’où il chafFa l’évêque Erlong que fon pere y avoit
m is , & y rétablit Robert prévôt de la même églife.
Mais quand il en fut parti le pere chafla Robert, te
rétablit Erlong.
Les deux armées du pere & du fîlsfe rencontrèrent
près de Ratiibone, des deux cotez de la riviere de
Regen , qui entre là dans le Danube. Pendant trois
jours qu’ils demeurèrent en préfence, le fils gagna le
duc de Boheme te le Marquis Leopold, dont les
troupes faifoient la principale force du pere ; en forte
que la veille du combat ils lui déclarèrent que les
feigneurs n’étoient point d’avis de donner bataille, &
fe retirèrent. L’empereur le voïant abandonné , fut
réduit à fe fauver fecretetnent avec très-peu de fuite.
L i v r e s o i x a n t e -c i n q j j ï e ’Mè . 7;
Alors le jeune roi fit rentrer l’archevêque Rothatd
dans Maïence , la huitième année après qu’il en eût
été chaffé. Enfin le treizième de Décembre le pere
te le fils fe virent à Bingen fur le Rhin , te convinrent
que pour terminer leurs différends, on tien-
droit à Noël une diette ou àflemblée generàle à
Maïence.
Comme le prétexte de la révolte du jeune Henri
étoit de ramener tout le roïaume Teutonique à l’o--
béiffance du faint fiege, l’empereur fon pere fut con-
feillé d’envoïer au pape Pafcal pour protefter de fa
ioumiflïon. C ’eft ce qu’il fit par une lettre où d’abord
il fe loue de l’amitié des papes Nicolas & Alexandre,
& fe plaint de la dureté de leurs fuccefleuri
qui ont foulevé fon roïaume contre lui. Encore ù
préfent, ajoute-t-il , notre fils que nous avons aimé
jufqu’à l’élever fur le'trône, infeété du même poifon,
s’élève contre nous, au mépris de fes iermens te de
la juftice -, entraîné par le confeil des méchans, qui
ne cherchent qu’à piller te partager entre eux les biens
des églifes Se du roïaume. Plufieurs nous Confeillent
de* les pourfuivre fans délai par les armes ; mais
nous avons mieux aimé différer, afin que perfonne,
foit dans l’Italie, foit dans l’Allemagne, ne nous
impute les malheurs qui en pourront fuivre. D ’ailleurs
aïant appris que vous êtes un homme fage &
charitable , & que vous defirez fur tout l’unité de
legl-ifef nous vous envoïonsce député potir fçavoir
fi vous voulez que nous nous unifiions érifemble ,
fans préjudice de ma dignité, telle que l’ont eue mon
père , taon'aïeul & mes autres prédcceffeurs ; à Id
chaîge aufli de vous conferver la dignité apoftolique
K ij
A n . 110 f.
*p. 'Vrjiit. p. ; j j .