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310 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i ^ s .
par une pieufe çondefcendance, en permettant pour
un tems quelque chofe de moins parfait, plutôt que
de mettre la foi en péril, avec intention qe rétablir
la réglé dans un tems plus convenable. On peut auiïi
changer par difpenfe les coutumes des eglifes Si des
monafteres, mais pour établir un plus grand bien au
lieu d’un moindre. Celui qui difpenfe autrement
n’eft pas vicaire de J. Ç . mais un aveugle qui conduit
d’autres aveugles,
En Angleterre dès le mois de Février de la même
année 112.1* il y eut une grande aifemblee deveques
& defeigneurs, pour receyoir la nouvelle reine Adélaïde
fille de Godefroi comte de Louvain. En cette
affemblée on parla beaucoup du différend des deux
archevêques , Raoul de Çantorberi 8ç Turftain
d’Yorc. Celui-ci aïantété ordonné parle papeCallifte
de la maniéré qui a été dite , en avoit depuis obtenu
des lettres en fa fav eur, par les moïens par lefquels
on obtenoit tout a Rome. Ces lettres ordonnaient
.que Turftain fût mis en poifeifion de fon archevêché,
fous peine d’excommunication contre le r o i , & de
fufpe.nfe contre l’archevêque de Çantorberi. On lut
à cette occafion les privilèges des papes donnez en
faveur de l’églife de Çantorberi, qui montroient le
peu de juftice de cet ordre du pape Callifte : toutefois
de peur que fes cenfures ne caufaifent du trouble
contre le roi & l’archeveque , lavis commun fut de
permettre à Turftain de revenir en Angleterre , 8c
d’aller droit à Yorc, à condition qu il neferoit aucune
fonction hors de fon diocefe, jufqu’à ce qu il eut fa-
Î0 m à l'églife de Çantorberi.
Quelque tems après le pape Callifte akant établi
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îbn autorité par la prife de Bourdin , commença à ----
1 exercer de tous cotez par fes légats, entre lefquels il A n
envoïa Pierre moine de Clugni , fils de Pierre de
Léon le plus puiffant des Romains, avec la légation
de la Gaule, de la grande Bretagne, de l’Irlande & des
ifles Orcades. Nous avons une lettre dattée de Bene-
vent le dernier jour de Septembre , par laquelle le
pape le recommande au roi de France , pour exercer
ià légation dans les terres de l ’obéiffancedece prince.
Sa réputation étoit au deiTus de tous les légats préce-
dens, 8c il avoit envoie devant en Angleterre des
abbez & d’autres perfonnes confiderables pour annoncer
fa venue , dont l’attente tenoit tout le monde
en fuipens. Mais le roi d’Angleterre envoïa au-devant
de lui Bernard évêque de S. D a v id , & un clerc
nommé Jean fon coufin. Ils avoient charge d’aller
trouver le légat deçà la mer , où il attendoit l’ordre
du r o i , 8c de l’amener vers lu i , à condition que depuis
fon entrée en Angleterre, il ne logeât ni dans les
églifes, ni dans les monafteres, & ne vécut qu a fes
dépens. Le roi le reçut avec honneur : mais quand il
eût expoie le fujet de ion voïage, le roi prit le pré-
P
n u .
Calli/t.
texte de la guerre qu’il avoit contre !l es Gaulois pour
lui dire qu’il ne pouvoit alors vaquer à une affaire
suffi importante qu etoit cette légation.; & qu elle ne
pouvoir être aurorifée que par leiconfentement des
évêques, des abbez, des feigneurs, 8c de l’aifemblée de
tout le roïaume. Il protefta d’ailleurs qu’il ne fouffri-
roit point que l’on donnât atteinte de ion vivant aux
coutumes de fes peres, que le pape lui avoit accordées,
8c dont une des principales étoit que fon roïaumç
fût libre de toute jurifdiérion de légat. Pierre de
Tome X IV , S s
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