
p f H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q ü S.
■ perdront leurs meubles,qui feront donnez à le v é -
A n . 1108. ^ue ^ auffi.bien qUe Jes concubines avec leurs biens.
C I°- Dans le même tems on parla d’ériger un nouvel
+4‘ évêché au diocefede Lincolne qui étoic trop étendu 5
& le r o i , l’archevêque & les feigneurs jugèrent à
propos d’en mettre le fiege dans l’abbaïe d’Eli. Mais
Anfelmefçachant, dit Edmer , qu’on ne peut ériger
un nouvel évêché fans l’autorité'du pape, en écrivit
Pafcal II. lui marquant les raifons de cette éreétion ,
le confentememt du roi, des évêques & des feigneurs,.
& en particulier ,de l’évêque de Lincolne, à qui on
donnoit un dédommagement convenable. Le pape
accorda cette ére&ion, mais elle ne fut exccutée qu’après
la mort d’Anfelme.
Cependant Turgot moine de Duneltn© aïant été
élu évêque de faint André en EcoiTe, ne pouvoit
être facré par fon métropolitainThomas archevêque
d’Yorç , qui n’étoit pas encore facré lui-même. Sur
quoi I’évëque de Dunelme propofa de façre-r Turgot
à Yorc en prefence de Thomas, &*des évêques d’E-
coife &: des Orcades. Mais Anfelme s’y oppofa, &
foutint qu’il n’y avoir que lui qui pût le facrer tant
que les chofes feraient en cet état. Enfuite il preifa
Thomas de fe faire facrer ; & fçachant qu’il envoi'oit
à Rome pour demander le pallium par avance , il
écrivir au pape pour le prier de ne le lui pas accorder
qu’il ne fût facré ; car il croiroit, dit-il, me pouvoir
refufer l’obéïiTance qu’il me doit comme à fon primat
: ce qui ferait un fchifme en Angleterre. Il
ajoute : Notre roi fe plaint que vous fouffrez que le
roi d’Allemagne donne les inveftitures des églifes,
fans l ’excommunier : c’cft pourquoi il menace de re-
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commencer auffi a les donner. V o ïe z donc inccifam- no8
ment ce que vous devez faire pour ne pas ruiner fans
reiTource ce que vous avez il bien établi. Car notre
roi s’informe foigneufcment de ce que vous faites a
l’égard de ce prince.
Le pape aifura Anfelme par fa réponfe , qu’il ne p*fc. £»;/?• inférait
rien au préjudice de Téglife de Cantorberi j
puis il ajouta : Quant à ce que vous dites , que quelques
uns fontfcandalifez de ce que nous fouffrons au
roi d’Allemagne de donner des inveftitures ; fçachez
que nous ne l’avons jamais fouffert, ni ne le fouffri-
rons. Il eft vrai que nous attendons que la. férocité
de cette nation foit domptée : mais.fi le roi continue
de fuivre le mauvais chemin de fon pere , il fentira
fans doute le glaive de faint Pierre , que nous avons-
déja commencé de tirer. La lettre eft dattée du dpu-
ziéme d’O&obre à Benevent, où le pape étoit venu cbr.cxfi\.ci
tenit un concile. Il y renouvella l’excommunication 3Î'
contre les laïques qui donneraient des bénéfices eccle-
fiaftiques , & ceux qui les recevraient de leur main ;
& il défendit aux clercs les habits fecuhers & précieux.
En France le roi Philippe mourut la même année ix ,
1 i - ËÉÜ 1 t . • 1 1 M m« /. j M o r t de Philip pe 1108. le mercredi vingt-neuvieme de juillet âge de L Louis !e gIOs
cinquante-cinq ans, dont il avoit régné quarante- roidcftaiKe
neuf. Il mourut à Melun , & fut enterré comme il ? ° '* r- ui•,I-
l’avoit ordonné à S. Benoît fur Loire. Louis fon fils s«ge,. vit* w .
déjà reconnu ro i, étoit prefent à fa mort & à fes funérailles,
où fe trouvèrent trois évêques, Galon de
Paris, Hubert de Senlis & Jeand’Orleans , & Adam
abbé de faint Denis. Comme Louis en réprimant les
violences de quelques feigneurs , s’étoit attiré leur