
314 H i s t o i r e E c c l e s î A s t i qjj e ;
" 1 dans Rome, pour intimider par cet exemple ceux qui
A n . i i z i . oferoient à l’avenir ufurper le faintfiege;'&le-peuple
Ab VrfferS. paurojt fait mourir, fi le pape Callifte ne l’eût délivré
de leurs mains, & envoie au monaftere de Cave
èw?,“*" vi‘* pour faire penitence. De-là il. l’envoïa l’année fui-
vante à Janula , d’où fon fueceifeur Honorius le tira
pour l ’enfermer a Fumon près d’Alâtri. Il y acheva
fes jours ;& telle fut Iatriftefin de Maurice Bourdin ,
qui porta trois ans le nom de pape , S i ne laiifoit pas
d’avoir fon mérité. S i- tô t qu’il fut pris, le pape
to. %>conc. p. Callifte en écrivit aux évêques & à tous les fideles
des Gaules en ces termes : Dernièrement après avoir
célébré les fêtes de Pâque, ne pouvant plus fouffrir
les clameurs des pelerins-&.^des pauvres, nousiommes
fortis de Rome avec les fideles de leglife , & nous
avons affiegé Sutri, jüfqu’à ce que la puiifance divine
a livré Bourdin entre nos mains. La lettre eft
du vingt-feptiéme d’Avril : S i Pâque avoir été le
dixième. Pour conferver la mémoire de cet évene-*
ment, le pape fit faire une peinture dans une chambre
du palais dé Latran, où Bourdin étoit reprcfenté fous
fes pieds.
TaMf. Le pape Callifte rétablit à Rome'la paix S i la sûreté
publique. Il démolit les tours de Cencio Frangipane
, S i des autres petits tyrans , & fournir quel-
Maime/s,t.rcg, quescomtes qui pilloient les biens de leglife. Les
*•“ * cheminsétoientlibres pouralleràRome, S i perfonne
n’infultoit aux étrangers quand ils y étoient arrivez.
Les offrandes de S. Pierre étoient auparavant pillées
impunément par les Romains les plus puiffans, devant
lefquels les papes précedens 'n’ofoient ouvrir la
bouche : mais Callifte fit revenir ces offrandes à fà
L i v r e so i x a n T'e -x e p t i e’ mpe jry
difpofition, po.ur les emploier à l’utilité de leglife. -
Ce n’eft pas qu’il fût ihterefle , au contraire , il con- A. N. i i u .
icilloit aux Anglois d’aller en pelerinage à S. Jacques
plutôt qu’àR om e , àcaufede lalongueur.duchemin,
S i donnoit la même indulgence à ceux qu,i- y alloienc
deux fois , que s’ils avoient été à Rome.
Le roi de France aïant reçu une lettre du pape où xxiv.
il lui mandoit la prife de Bourdin, lui en fit fes com- gi.rfTsis.1 W
plimens par une lettre où il ajoute,;. En relâchant la 7#-
ientcnce que vous avez prononcée contre l’arcj^e-
vèque de Sens, vous nous avez un peu appaifé : mais
nous fommes en peine de ce que yous ne l’avez relâ-
chee que pour un tems; Car il feinblc que I’arche-
vequedeLion ait encore quelque efperançç- d’obtenir
la foumiifion qu’il demande ; mais, pour-dire îa-verité,
je fouffrirois plûtôt que tout mon roïaume fut en
feu & ma vie en péril, que d’endurer cet opprobre.
Il lui repréfente enfuitc les bons offices que la France
a rendus a l’églife Romaine , & l’honneur qu’il a fait
lui-même au pape d’aller au concile de Reimsjtout
malade qu’il étoit: puis il continue: Nous vo.us prions
Ùonc que l’églife de Sens conferve la liberté dont elle
a joui jufqu a prifent ; S i qu’elle ne reçoive pas de
préjudice par cette fujption qui lui a été impofée
nouvellement S i imprudemment. Car pn dit que
cette entreprife a été faite en cachette 5e comme à la
derobee , à l’infçu du clergé;de Sens, des évêques de
la province S i du roi, qui font tous; çonfervateurs de
la dignité d’une églife. Cette dignité appartient à l’c-
glife & non àla perfonne, S i parconféquentficet archevêque
a difpofé feul de ce qui ne lui appartenoiç
pas, S i promis ce qu’il ne devojt pas promettre-;,l’û;
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