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Hugues de S.
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tourner à ion premier monaftere , de peur qu’il ne
caufe un nouveau fcàndale.
S. Bernard écrivit auifi un petit traité à Hugues de
S. Vidtor doCteur fameux qui l'avoit confulcé touchant
quelques opinions fingulieres d’un perfonnage
qu’il ne nommoit point. La première étoit, que per-
fionne n’avoir pu être iauvé fans le baptême , depuis
que Jefus-Chrift en eut déclaré la neceifité à Nico-
deme. A quoi faint Bernard répond qu’il n’eft pas
croyable que Dieu ait voulu obliger tous les hommes
à un precepte pofitif, du moment qu’il a été dit en
fecret: mais feulement depuis qu’il a été publié fuffi-
famment, pour venir à la connoiiTance de tout le
monde. La fécondé erreur de l’annonyme étoit, qu’il
n’y a que le marty re qui puiife fuppléér au baptême,
Sc que le defir ne fert de rien ; ce que S. Bernard réfuté
Sc apporte l’autorité de S. Ambroife &c de faint
Auguftin. Il foûtient encore contre cet anonyme ,
quelesjuftes de l’ancien teftament n’ont pas eu une
connoiiTance auifi claire de l’incarnation & des autres
myfteres du nouveau teftament, que celle que
nous en avons depuis qu’ils font accomplis. Enfin il
montre contre le même, qu’il y a des pechez d’ignorance.
Hugues de S. ViCtor étoit d’Ypres en Flandres. Il
quitta fon pays dès fa première jeunefle ,•& étant venu
à Paris, fe fit chanoine régulier à S. ViCtor, où il
enfeignalongtems,8ty fut enfin prieur.C’étoit un des
plus grands théologiens de fon tems, & quelques-unS
l’ont nommé la langue de S. Auguftin , parce qu’il
avoit particulièrement étudié les écrits de ce pere. il
a laiifé grand nombre d’écrits, qui confiftent princi-
L i v r e S o i x a n t e - H u i t i ’e m e . J67
paiement en explications de l’écriture fainte , entre
lefquelles il y en a plufieurs de morales & d’allegori-
ques. Il y a plufieurs traitez de pieté & plufieurs fermons.
Des divifions de tous les arts avec l’hiftoire
de leur origine Si leurs définitions, mais fuccinces &
de peu d’inftruCtion. Un abrégé de Géographie tiré
des anciens fans y rien ajouter du moderne , comme
fi le monde n’eût point changé depuis plufieurs fie-
cles, Un abrégé d’hiftoire univerfelle , qui finit pour
l’Orient à Conftantin Si Irène, c’eft-à-dire , vers l’an
800. fans aucune citation d’autres originaux. Ces
deux ouvrages font voir combien l’étude de l’hiftoire
étoit alors imparfaite chez nous ; & on le voit encore
par un abrégé d’hiftoire naturelle , toute remplie de
fables, 8i tournée en moralitez.
Le plus grand ouvrage de Hugues eft fon traité
des facremens : où il marque que l’on donnoit encore
l'eucharîftiéaux enfans en lesbaptifant : c'eft-à-
dire l’efpece du vin , qu’on leur faifoit fucer au bout
du doigt. Il ajoûte, que quelques prêtres ignorans
leur donnoient du vin commun au lieu du précieux
fang; Si qu’il vaut mieux s’en paifer , s’il y a péril à
le referver , ou à le donner à l’enfant. Hugues de faint
ViCtor mourut l’onziémede Février 1142.. âgé feulement
de quarante-quatre ans,& témoigna degrands
fentimens de pieté, particulièrement à la réception
du viatique.
Lamême année 1 141 .Pierre une des lumières de
l’ordre deCîteaux, fut élu archevêque de Tarantaife.
Il nâquit dans le diocefe de Vienne l’an n o i . de païens
d’une condition mediocre , mais d’une vertu
eminente , qui après avoir élevé leurs enfans, s’ap-
A n. i 140..
to. 1. edit. 1648.
toml z.
{• H
î* 541»
p- 348.
t)9
U
t . Sa c . c» 20.
tom. 5 *p
ixxnr.
S. Pierre ar
ehevêque de
-Tarantaife.
V. c. 1. ap.
Boll. S. Mai.
tom .ii-p . 324