
A n . i i i 8.
L IV .
Conftitutions
d*Alexis.
Jus Gr&co-Rom.
lib. I l * / , i i l . 115.
150 H i s t o i r e . E c c l e s i a s t i q u e .
Cefar Nicephore Brienne gendre de l’empereur , âf-
fiftoitaulfi acesdifputes. Plufieursdeces Manichéens
fe convertirent & fe firent baptifer , mais leurs trois
chefs, Couleon , Coufin & Pholus ne fe rendoient
p o in t, & reprenoient la difpute l’un après l'autre.
L ’empereur defefperant de les perfuader , les envoïa
à C . P. où il les fit enfermer.
Cependant il demeuroit fur les lieu x , où il en con-
vertifïoit tantôt cent par jour , tantôt davantage, &
enfin des villes & des villages entiers. Il donna aux
habitans les plus confiderables des emplois dans fes
troupes-, & pour le petit peuple,il le raffembla dans
une ville qu’il fonda de nouveau , Ôc leur donna des
terres à cultiver. Quand il fut de retour à C. P. il
recommença à difputer avec les trois chefs des Pauli-
ciens : Couleon fe convertit, les deux autres demeurèrent
opiniâtres, & furent condamnez a une prifon
perpétuelle.
Nous avons plufieurs conftitutions d’Alexis Corri-
nene touchant les matières ecclefiaftiques. La première
du mois de Septembre indiôtion neuvième ,
c’eft-à-dire de l’an 1086. par laquelle il confirme celle
de l’empereur Ifaac Comnene fon oncle , qui regloit
le canonique des évêques & les droits d’ordination.
On appelloit canonique l’eftimation des premices que
les laïques devoient à l’évêque chaque année, &
elle eft ainfi taxée. Pour un village de trente feux ,
une piece d’or & deux d’argent , un mouton , fix
boiifeaux d’orge, fix de farine , fix mefures de vin &
trente poules. Pour les villages moindres à proportion.
Pour les ordinations l’évêque prenoit fept
pièces d’or , une pour faire un homme fimple clerc
. L i v r e s o i x a n t e -s i x i e ’m e . i j i
ou leéteur, trois pour le diaconat & trois pour la "" —
prêtrife. On taxe aulfi le droit de levêque pour les A n . i u 8 ,
mariages. Une autre conftitution du mois de Juin
indiètion feptiéme, l’an Q 9 1 . c’eft-à-dire 1084. déclare
nulle les fiançailles contrariées à fept ans , & /■llti
veut que les parties en aïent douze ou quatorze : défendant
toutefois de les faire le mènie jour que les
nôces. Ce qui eft confirmé parune autre conftitution /. r?*,
de l’an 1091.
La quatrième qui eft du mois de May 6595. 1087.
fut faite en préfence d’un concile, & déclare qu’il eft t. iJ9.
permis à l’empereur d’ériger en métropoles les évê-
chez ou les archevêchez , & de regler fuivant fa volonté
ce qui regarde l ’éleèiion & la difpofition de
ces églifes, fans préjudice des anciens droits du métropolitain
fur l’églife élevée à une nouvellé dignité.
Par la fixiéme conftitution qui eft du mois de
Novembre indiôtion fécondé, c’eft-à-dire l ’an 1093. f 'satn,m
l ’empereur permet à ceux qui font élus pour les évê-
chez d’Orient , de garder leurs abbaïes ou leurs
autres bénéfices. G ’eft que ces évêchez étoient occupez
, ou dépouillez de leurs revenus par les infi- v.su¡.Uv.tL.n.
deles : ce qui faifoit que ceux qui en étoient pourvus 5 '
ne vouloient point les accepter, craignant d’y manquer
de fubfiftance, après avoir quitté ^elle qui leur
étoit allurée : c’eft pourquoi l’empereur leur permet
de garder l ’un & l’autre en attendant le rétablilTe-
ment de ces églifes Orientales. La huitième conftitution
du mois de Décembre 1095. donne a u p a - ii4fc,
triarche la vifite & la correótion de tous les monaf-
teres de fon diocefe -, avec les diftinètions qui y font
marquées. C ’eft ce qui me paroît de plus notable
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