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n.7. 8.
Suf.n, x i .
72.4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qu e;
horter le pape à travailler à leur converfion quelque
peu d’efperance qu’il ait de fuccès : puifqu’on n’eft
obligé qu’à travailler , ôc non pas à réüffir.
Plus ils font rebelles, dit-il, plus vous devez avoir
de courage à les attaquer •. mais avec la parole , non
avec le fer. Vous ne devez plus employer le glaive,
depuis qu’il vous a été dit de le remettre au fourreau.
Les deux glaives appartiennent à l’églife , le fpiri-
tael 8c le matériel, mais l'un doit être tiré par la
main du prêtre, l’autre par la main du ioldat , fui-
vant le confeil du prêtre 8c le .commandement du
prince. Nous avons déjà vu cette*allegorie des deux
glaives; 8c le meilleur fens qu’on lui puiife donner ,
eft que le glaive matériel ne doit être employé que
par l’ordre du prince, mais que le prince doit con-
fulter le prêtre pour favoir il la guerre eft jufte,ou
même fuivre fes exhortations pour employer fa puif-,
fance à protéger la religion.
S. Bernard dit encore en cet endroit, ces paroles
remarquables : Tout le zele des eccleilaftiques ne
tend qu’à coaferver leur dignité : il vous voulez dans
l’occafion vous abaifler un peu 8c vous rendre plus
fociable, on dit que vous ne favez pas garder votre
rang, ni foutenir votreperfonnage. Nous ne voyons
point quefaint Pierre ait jamais paru en public orné
d’or 8c de pierreries , revêtu de fo y e , monté fur un
cheval blanc environné de foldats ôc d’officiers marchant
à grand bruit. En cela vous n’avez pas fucce-
dé à S. Pierre , mais à Conftantin. Souffrez-le pour
vous accommoder au tems, mais faites votre capital
de vos devoirs. Quoique revêtu d’or 8c de pourpre
vous ne devez pas dédaigner les fonctions de pafteur»
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L i v r e S o i x a n t e - N eu v ie’me. 715 ---------- *
ni rougir de l’évangile. S. Bernard ne doutoit non An. i i j z .
plus de la donation de Conftantin , que des fauifes
decrctales.
Il vient enfuite au choix des cardinaux, qu’il dit %%
devoir être pris de tout le monde , puifqu’ils doivent
en juger ; 5c les jalus parfaits qu’il eft poffible , parce
qu il eft plus aife de venir bon à la cour , que d’y devenir
bon. Il infifte particulièrement fur le choix des
légats , en qui il demande particulièrement la vie
exemplaire 8c le défintereifement ; il apporte des
exemples édifians du cardinal Martin légat en Dan-
nemarc, ôc de Geofroi évêque de Chartres. Il fe c. s.
plaint de ce que les officiers du pape prétendent
avoir rang devant les prêtres, fous pretexte quçdans
les cérémonies ils ionc plus proches de lui, quoiqu’ils
foient ainfi placez , non pour marque de leur dignité
, mais pour la commodité du iervice. Enfin il con- ^
feille au pape de fe décharger entièrement fur quelqu’un
de fes domeftiques, du foin de fon temporel,
comme indigne d’un prélat, qui fe doit tout entier
au fervice de Icglife. Il dit à ce fujet : C ’eft une chofe
merveilleufe , que les évêques trouvent de refte fous
leur main des perfonnes à qui ils confient les âmes, ôc
n’en trouvent point à qui ils puiifent confier leurs
biens. Dans le cinquième livre de la Confideration ,
il traite de ce qui eft au deifus de nous ; ôc donne au
pape Eugene des fujets de méditations fublimes, fur
les anges, furl effence divine ôc fut les myfteresdela
Trinité 8c de l’Incarnation.
Jourdain des Urfins avoit été envoyé légat en txr.
Allemagne vers le roi Conrad en 11 j 1. 8c depuis étoit J°m^aîn revenu
en France ôc en Normandie, iaiifant par tout sne»
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