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tous à choifir le légat Gibellin, & l ’inftallerent dans fe
A N. 11071 ficge patriarcal. Onpretendoitqueçavoit eteencore
un artifice d’Arnoul , de mettre en cette place un
vieillard | qui par fon grand âge ne pouvoit vivre
long-tems. Gibellin toutefois tint lefiege de Jerufalem
pendant cinq ans.
Lviii. De fon tems le roi Baudouin , peut-êtte a la fugrégüï“
u&! geftion du clergé, envoïa des députez à Rome de-
îtm. mander au pape que toutes les villes & les pro vinces
xu lü 'J^ hi' qu’il pourroit conquérir furies infidèles, fuffentfou-
mifes à la jurifdi&ion de l’églife de Jerufalem. Ce
Tafc. ef. 18. que le pape Pafcal lui accorda par une bulle ou il
lui dit : Les limites des églifes de vos quartiers ont
été confondues par laîongue poffeifion des infidèles.
C ’eft pourquoi ne pouvant leur aifigner de bornes
certaines , nous avons cru devoir accorder à votre
priere 1j que comme vous avez fait voeu d’expofer votre
perfonne aux . plus grands périls pour la gloire de
le g life de Jerufalem : toutes les villes des infidèles
que vous prendrez , ou que vous avez prifes, foient
foumifes à la jurifdidion de cette églific, &que leurs
évêques obéïflènt au patriarche comme à leur mé-
efi/i.i}. tropolitain. Le papeadreifa une autre bulle au patriarche
Gibellin , portant la même conceifion à lui
& à fes fucceifeurs.
Mais Bernard patriarche latin d’Antioche voïant
le préjudice que cette conceifion faifoit à fon fiege ,
envoïa des députez à Rome en porter fes plaintes,
tfiji. ic. Pour l’appaifer le pape lui écrivit une lettre, ou il relevé
la dignité de l’églife d’Antioche honorée comme
celle de Rome par la preience de faint Pierre 5 &
ajoute : Si par hazard nous avons écrit quelque chofc
L i v r e s o i x a n t e -c i n q j u i e m e
autrement qu’il nefalloit à leglife d’Antioche, ou à “
celle de Jerufalem touchant les limites des diocefes, N. n o .
il ne faut l’attribuer ni àlalegereté, ni à la malice , ni
exciter du fcandalepour ce fujet ; car le grand éloignement
des lieu x , & le changement des anciens
noms des villes & des provinces , nous ont apporté
beaucoup d’incertitude ou d’ignorance ; mais nous
prétendons conferver les droits de toutes les églifes.
On voit ici l’inconvenient de vouloir regler les affaires
de trop loin , &fans connoiffance fuffiiante.
En Angleterre l’incontinence des clercs conti- Egl” ^.AngIc_,
îiuoit ; en forte que plufieurs prêtres gardoient leurs §¡¡1
§9 A . . n Edtner. 4 . Not/^r. femmes, ou fe manoient de nouveau. Pour y renie- 4Î.
d ie r , le roi tenant fa cour de la Pentecôte , qui en cmc.p. 7;s.
1108. étoit* le vingt-quatrième de M a i , affembla â
Londres les feigneurs & les évêques avec Anfelme
à leur tête , & Thomas élû archevêque d’Yorc ; car
Girard étoit mort en venant à cette cour. En ce
concile on fit dix canons, qui portent entr’autres f-1*'
ehofes, que les prêtres qui n’ont pas obfervé la dé-
fenfe du premier concile de Londres , c’cft celui de
i ioa. s’ils veulent encore célébrer la meife q u i t t e ront
leurs femmes, & ne pourront plus leur parler
que hors de leurs maifons & en prefence de deux témoins.
Que s’ils aiment mieux renoncer au fervice f.jde
l’autel qu a leurs femmes , ils feront interdits de
toutes fo n d io n s , privezde tout bénéfice ecclefiafti- c y.
que , & déclarez infâmes. Les archidiacres & les
doïens jureront de ne point tolerer les prêtres concu-
binaircs dans l’exercice de leurs fondions. Geux qui c. f.
quitteront leurs femmes feront interdits pendant
quarante jours pour faire pénitence ; & les coupables
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