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5 54 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
fiegepour établir leur commune , en prenaient oC-
cafion de contefter à l’archevêque d’anciennes coutumes,
qu’ils prétendoient mal fondéestcomme il pa-
roît par une lettre du roi Louis le jeune à la commune
de Reims-, où il marque qu’il leur a accordé
ce droit à, l’exemple de la commune de Laon : mais
fauf le droit de l’archevêque &de toutes les églifes.
On voulut élire S. Bernard pour l’archevêché de
Reims , mais il le refufa; 8c touché du trille état de
cette églife , il écrivit au. pape Innocent en ces ter*
mes : L’églife de Reims tombe en. ruine : cette illu*
lire cité eft dans l’opprobre, 8c n’a d’efperancequ’en
vous. Le roi eftappaifé, il refte que vous tendiez la
main à cette pauvre affligée , le plus prefle eft l’éle-
étion d’un évêque, de peur que le peuple infolentne
perde ce qui refte,.fi.on ne s’oppole à fa fureur. On
élut donc Samfon de Mauvoiiin d’une famille noble
du Vexin, archidiacre de Chartres , & neveu de l’àr-
chevèque Rainald fon predecelfeur. Après qu’il fut
é lu , S. Bernard, le recommanda au pape Innocent
comme un prélat très-attaché au faint fiege , 8c qui
honoroitfonminiftere. Il gouvernaréglife de Reims
plus de vingt ans.
Arnauld de Brefle difciple d’Abailard chail'é d’L
talieSc de France, s’étoit retiré àZüricau diocefede
Confiance : ce qui obligea S. Bernard d’écrireà l’évê-
que, pour l’avertir de fe garder de cet homme; dangereux,
à quifavie très-auftere dônnoit,du-c'redit pour
infirmer feserreurs, & fou tenir celles d’Abailard. il
étoit appuyé des nobles & s’élevüit contre tout l ’ordre
ecclefiaftique 8c contre les évêques mêmes. C ’eft
pourquoi S. Bernard confeille à l’éyêque dé l ’arrêter
X i V AE S o ï X A N T E - H u i t i e’M E.' 555 - 5C enfermer comme le pape avoir déjà ordonné An. 114a.
étant en France : parce que fi on fe contentait de le
chaifer,il continuerait de courir & quiroirdavantage.
Et comme on difoit qu’Arnauld étoit auprès de
Gui légat du pape, S. Bernard lui écrivit aufli & lui
dit : prenez garde que fous votre autorité il ne faife v‘ji- d**
plus de mal, ayant déjà l’art 8c la volonté de nuire.
S’il eft vrai que vous l’ayez avec VOUS, je crois de
deux choies l’une : que vous ne le connoiflez pas qf-
fez , ou ce qui eft plus croyable., que vous vous promettez
de le convertir. Et Dieu veiiille que ce ne foit
pas en vain. Mais fi on le voit dans votre familiarité
& même à votre table , il parlera plus hardiment &c
perfuadera ce qu’il voudra à l’ombre de votre protection.
Ce n’eft pas fans fuj et que lepape l'a chafle d’Italie,
avec defenfè d’y rentrer, quoique ce foit fan
païs t le favorifer, c’eft contredire au pape & par con-
feqqent à Dieu.
Le pape Innocent ayant re^Û les lettres des évê- ixvii.
ques 8c de S. Bernard contre Abailard, rendit fon ju-
gement contre lui, par une lettre adreffée à Henri ar-
chevêque de Sens, à Samfon de Reims , à leurs fuf- B B I B i
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rragqns 8ç a S. Bernard : ou ayant marque, qu il n’eft
plus permis de difputer de ce qui a été une fois jugé
dans les conciles , il ajoute : Après avoir pris le con-
feil de nos freres les évêques 8c les cardinaux : nous
avons condamnez les articles que vous nous avez envoyez
, & tous les dogmes pervers de Pierre Abailard,
avec leur auteur; & lui avons impofé un perpétuel
filence, comme étant heretique. Nous difons aufli,
que tous les feêtateurs &c les défenfeurs de fon erreur
doivent être excommuniez. Donné à Eatran le fei-
A a a a ij