
3jS H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
■ ■ fïrmée par le roi Louis le Gros, & enfuice par le pape
A n . i i z j . Honorius II. Il continua détenir des fynodes ôc
d’inftruire fon clergé , comme il avoir fait étant
é v êq u e , & viiîta fa province où il trouva tous fes
fuffragans fournis, excepté Baudri évêque de D o l ,
qui fe prétendoit métropolitain.
ti.-i.cmt.p. ¡us. j l fut même invité par Conan comte de Bretagne
& tld. i l, ep.}Q. o i / A J ’ î ' / r & les eveques de la province a y venir pour reror-
mer plufieurs abus. A cet effet il affembla un concile
à Nantes, oufe trouva le comte avec les évêques,les
a b b c z ,& plulîeurs hommes fçavans& pieux. Ce concile
dura trois jours, & on y abolit principalement
deux coutumes inhumaines. La première, qu’à la
mort d’un mari ou d’une femme, tous les meubles
du défunt appartenoient au feigneur : l’autre que
tous les débris des naufrages étoient confifquez au
profit du prince. Le comte renonça à ce droit en
préfencedetout le concile ; & demanda que l’on prononçât
excommunication contre tous ceux qui ne
voudraient pas renoncer à l’autre, ce qui fut exécuté.
O n défendit auffi fous la même peine les mariages
inceftueux , & on déclara les enfans qui en feroient
nez , illégitimes & incapables de fucceder à leurs pa-
rens. Défenfe de promouvoir aux ordres les enfans
des prêtres , s’ils n’ont été auparavant chanoines réguliers
ou moines ; & quant à ceux qui font déjà ordonnez
, ils ne pourront fervir dans les églifes ou
leurs peres ont fervi , pour ôter l’idée de fucceffion
qui eft défendue dans tous les bénéfices & les digni-
tez ecclefiaftiques. Hildebert envoïa au pape Honorius
les décrets de ce concile, pour en avoir la confirmation
qu’il obtint. On le rapporte à l’année 1117.'
L i v r e s o i x a n t e - s e p t i e ’m e . 3^5»
Cependant S. Bernard commença à faire paraître
fa doétrinc par deux ouvrages qu’il publia vers le A n , u i p
commencement du pontificat d’Honorius, Le nre- J x f IL
r 1 * / t 1 1 1,1 . t . / * Premiers écrits mier rut le traite des degrez de 1 humilité 1 qu'il craint Bernard,
adreffa à GeofFroi fon parent, alors prieur de Clair- ?•
vaux, & depuis évêque de Langres, parce qu’il écrivit
à fa priere pour expliquer plus au long ce qu’il avoir
dit fur ce fujet devant la communauté. Il y définit
l’humilité , une vertu par laquelle l’homme devient
méprifable à lui-même par une connoiflance très-
veritable de ce qu’il eft. Enfuite pour mieux faire entendre
les douze degrez d’humilité fpecifiez dans la p i
réglé de S. B enoît, il parcourt les douze degrez d’or- s, 1 7.
gueil qui leur font oppofez \ en forte que le dernier
de ceux-ci répond au premier d’humilité , parce que
l ’on commence à monter par où l’on a ceffé de def-
cendre. Après l’édition de cet ouvrage, faint Bernard
s’apperçut qu’en citant l’évangile , il avoit ajouté un
mot qui n eft pas dans le texte , quoiqu’il ne change
rien au fens ; & qu’en parlant des feraphins., il avoit
apporté un fens myftique qu’il n avoit lû nulle part.
C ’eft pourquoi il fe crut obligé de joindre à ce traité
une rétractation de ces deux articles, montrant aux
théologiens avec quel refpedt ils doivent citer le
texte facré ; & combien ils, doivent craindre d’en
donner de nouvelles interprétations.
Le fécond ouvrage de S„ Bernard fut le traité de op*fe-Q
l ’amour de. Dieu , qu’il" adreffa au cardinal Aimeri r
que le pape Honorius avoit fait chancelier de l’éghfe
Romaine. Il étoit François, natif de la Chaftre en
Berri : Callifte II. l'avait fait cardinal diacre en n u .,
& il fut lié d’amitié particulière avec S. Bernard. Le