
L V11.
Le roi Roger
fait fa paix avec
le pape.
Chr• Benev.
j i t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
vigoureufe, où louant fon zele contre les fchifmati-
ques, il dit que la peine ne doit pas être égale, quand
la faute ne l’eftpas , ôc qu’il importe pour fa réputation
, de ne pas défaire ce qu’il a fait.
Le roi Roger qui foutenoit le refte du fchifme ,
fut publiquement excommunié au concile de Latran
avec tous fes partifans. Mais à peine le concile étoit
fin i, quand ce prince étant parti de Sicile arriva à
Salernele feptiéme de Mai 1139.6c parcourut la Poüil-
le , dont toutes les villes fe rendirent à lui, excepté
T ro y e 5c Bari. Le pape l’ayant apris fortit de Rome
avec les troupes qu’il put ramaifer, ôc s’avança jufi
ques à S. Germain au pied du mont-Caflin. On envoya
des députez de part ôc d’autre pour négocier la
paix : mais cependant le fils du -roi à la tête de mille
chevaux, attaqua par derrière le pape dans une marche
, le prit ôc l’amena à fon pere le dixième de Juillet.
Aum-tôt le roi Roger envoya des députez au pape
fon prifonnier , lui demander la paix dans les termes
les plus fournis ; ôc le pape fe voyant abandonné,
fans force ôc fans armes y confentit. On dreiTa les
articles du traité, dont les principaux furent, que le
pape accordoit à Roger le royaume de Sicile, à un
de fes fils le duché de Poüille, ôc à l’autre la principauté
de Capouë.
Quand on fut convenu de tout, le roi ôefes deux
fils vinrent en prefence du pape; ôcfe j-ettant à fes
pieds, lui demandèrent pardon, ôc lui promirent
obéïifance. ils lui jurèrent fidélité à lui ôc à fes fuc-
cefleurs, ôc auffi-tôc lë pape donna à Roger l’in-
veftiture du royaume de Sicile par l’étendard. C ’eft
ainii qu’il fe fit confirmer le titre qu’il avoir reçu de
L i v r e S o i x a n t e - H u i t i e’ m e . 533
l’anti-pape Anacler. Cette paix fut jurée le jour de
S. Jacques vingt-cinquième de Juillet ; ôc le pape
en fit expedier fa bulle, où fans parler de la concef-
fion de l’anti-pape , il parle des fervices rendus à l’é«
glife par Robert Guifchard ayeul du nouveau roi, ôc
par fon pere Roger , ôcdela dignité que le pape Ho-
noriuslui a accordé à lui-même, c’eft-à-dire, le titre
de duc. C eft pourquoi, dic-il, nous vous confirmons
le royaume de Sicile avec le duché de Poüille ôc la
principauté de Capouë, à vous ôc à vos fuccelfeurs,
qui nous feront hommage lige, à la charge d’un cens
annuel defix cens Squifates , c’étoit une monnoye
d’or , marquée d’une coupe. C ’efl: le premier titre de
ceroyaume, quidepuisa pris fon nom de la ville de
Naples.
Le pape vint enfuite à Benevent , où il fut reçû
comme fi ç’eût été S. Pierre en perfonne; ôc il en chaf-
fapour la fécondé fois 1 archeveque Roifiman fâcré
par l’anti-pape. Le fécond jour de Septembre il retourna
à Rome, où il étoit extrêmement defiré ; ôc
comme les Romains l’exhortoienc à rompre la paix
qu’il avoit faite avec le roi Roger , il rejetta abfolu-
ment ce confeil : difant, que ç’ayoic été la volonté de
Dieu, que fa prife fût l’occafion de cette paix. Auflr
fut-elle approuvée de tout le monde, ôc Roger fut reconnu
pour roi légitimé de ceux qui le traitoient auparavant
d’ufurpateur ôc de tyran. C ’eft ce qui paroîr
par les lettres quelui écrivirent iùr ce fujet S. Bernard'
ôc Pierre abbé de Clugni.
En ce tems S. Malachie vin t à Rome pour les
affaires defoneglife. il étoit alors dans fa quarante-
cinquième année, étant né en 109j.de parens nobles-
X x x iij .
A n. i 139,
Inn* epifi.
Can g» Gloßr-
Chr. Bensv»
Bern.eprfttXQjo,
Petr.n i . ep. î a..
LVI I I .
t S. Malachie
d’Irlande.
Vita an El. S&
Bern. *
Opuft,