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GjII. Chr.
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100 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qjj e .
— modeftie & une grande union entre eux ; & ne notno6.
moient Robert que leur maître, car il ne vqüloit pas
fouffrir le nom de domjni d’abbé. Il était-'vehement
contre les pecheurs, & fes difçours avoient une mer-
veilleufe energie ; mais il étoit doux pour les peni-
tens ; indulgent aux autres, dur à lui-même, ennemi
de lhypocriiîe. Il ne vouloit point que fes diiciples
portaflent dautre nom que de pauvres de J. C . En
effet ils vécurent quelque tems de ce que leur en-
voïoient volontairement les habitans des lieux cir-
convoifins ; mais bien-tôt on leur donna en fonds
de terres dequoi fubfifter abondamment.
Pierre evêque de Poitiers favorifa cet établiffe-
ment, comme il paroît par une charte où il dit : Un
homme apoftolique nommé Robert d’Arbriifelles,
aïant par fes exhortations retiré de la vie mondaine
grand nombre d hommes & de femmes x a fondé
dans notre diocefe une églife en l’honneur de la fainte
Vierge , au lieu nommé Fontevraud , que lui ont
donné Aremburge femme de Gui , & Rivarie fa
fille avec la terre du labour de quatre boeufs ; & il y
aafTemble plufieurs religieufes pour y vivre régulièrement.
Peu dé tems après j’ai été trouver le pape
Pafcal, & j ai obtenu de lui un privilège en faveur de
cçtte eglife , conformément auquel je confirme aulli
cette fondation ; en forte qu’il ne foit permis à per-
fonne d inquiéter ces religieufes, fous peine de male-
diéton perpétuelle. Cette charte fut donnée du con-
fentement du chapitre de Poitiers Sc fouferite par le
doien , les autres dignitez & les chanoines : la datte
eft de 1 an no<>. La bulle du pape dont elle fait mention
eft du vingt-cinquièmed’Avril de la même an-
L l V RE S.OIXA NTE-C I N QUI E’ME. iOI
née, &c réferve expreffément la réverence dûë a i e --------------- -
vêque félon les canons ; c’eft-à-dire , fa jurifdiétion, A n . i i o 6.
comme il paroît par plufieurs aéles femblablcs. En Poenit~The0ti.tc.
cette bulle font nommées quatre terres que l’on avoit *’ f' i1'
déjà données au monaftere ; & tels en furent lescom-
mencemens.
Le pape Pafcal II. avoit réfolu de paifer en Aile- p
i r A . C ' A Concile de Cuaf^
magne , fuivant la priere que lui en avoient raite les caiie.
députez de l’affemblée de Maïence, au nom de toute Vit a perP. Ptfatr,
la nation. S’étant donc mis en chemin il vint à Flo- IO'
rence & y tint un concile où l’on difputa beaucoup
avec 1 evêque du lieu , qui difoit que l’Antechrift
étoit né. Mais la nouveauté du fujet attira une fi
grande foule de peuple pour entendre cette difpute,
& le tumulte fut t e l , qu’on ne pût ni décider la
queftion, ni terminer le concile.
Le pape continuant fon voïage vint en Lombar- to. xx.cowr. p..
die , & tint un concile général à Guaftalle fur le Pô, 74®'
le lundi vingt-deuxième d’Oélobre n o 6 .I l s’y trouva
un grand nombre d’évêques tant de deçà que de
delà les monts, & une grande multitude de clercs
& de laïques, même les ambaifadeurs de Henri roi
d’Allemagne & la princefTe Mathilde en perfonne.
On y ordonna que la province entière d’Emilie avec
fes villes fçavoir, Plailance , Parme, Rege , Modene
& Boulogne , ne feroit plus foumife à la métropole
de Ravenne -, ainfi il ne lui refta que la province
Flaminie. On le fit pour humilier cette églife , qui
depuis environ cent ans s’étoit élevée contre l’églife
Romaine, &c en avoit ufurpé non feulement Ici
terres, mais le fiege même par l’antipape Guibert.
En ce concile le roi Henri fit demander au pape de
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