
$16 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
n’eft pas à moi à dire pourquoi il ne voulut pas même
paroître à La cour de l'archevêque, -après être v e nu
de fi Loin dans ce deiTein : peut-être pourroit-on
croire qu’il Pauroit fait par pudeur monaftique. SC
par mépris des honneurs » fi laluke ne faifoit voir le
contraire. En effet», pouvions-nous alors en foupçon-
ner autre chofe ? puifque l’archevêque revenant, de
lui parler» témoigna devant tout Le monde,,qu'il a a -
voit jamais voulu acquiefcer, 8c qu’il défaptouvoic
.abfolument tout ce qui avoit été fait àfon iujet..
Enfin l’archevêque ordonna auiïl-tôt que l’on procédait
à l’éleétion : il le manda 8c par des chanoines
de Langres.qui ésoient prefiens , 6c par u,ne lettre qui
iùbfifte eacore. Mais après qu’elle eût été lue dans
Le chapitre de Langres » on en Lut auffi-tot une autre
toute contraire : qui portoit que le iacre n’étoit que
différé» Sc aflîgnoit un joue 8c un lieu pour décider
J.’affaire, que la première lettre d ifok être décidée. On
eûterû, q.uec’étoitdeuxperfonnesoppofées qui par-
loient, iio a n’eût vû le même fceauà ces lettres,8c Le
même nom à la tête. Nous avons.cn. main ces lettres
contradictoires. Cependant cet homme qui avoit fui
le facre » 8c renoncé'à L’éleCtion » va trouver le roi
ea diligence Sc obtient l’inveffiture des droits régaliens
: .par quels moyens » c’eft à lui à en répondre.
Aufli-tôc on envoyé des lettres pour changer le lieu
du facre» 8c en anticiper le jour i afin d’ôter les
moyens, de s’y oppofer 8c d’en appeller. Mais La
providence y a remédié. Il y a eu des appellations
interjettées par Ealcan doyen de l’égliie de Lion », par
Ponce archidiacre de Langres» 8c Bonami prêtre ôs
«chanoine de la même églife» 8c par nos frétés. Brun
L i v r e S o i x a n t e-Hu i t i e’m e.' $17 ~ *
non 8c Geoffroi. Le terme étoit fi court» que.depuis ^ ïi*1
que nous Pavons fqû » a peine avons-nous eu quatre
jours pour envoyer notre député» qui étoit un cha-
1 noine de L an gre sa fin de prévenir cette ordination
facrilege. il s’y eftoppoié , a appelle ap faine fiege »
où il a cité l’élû 8c ceux qui devaient le facrer. Je n a i
rien dit ici que par l’amour de la vérité» j’en prens à.
témoin La vérité même.
Saint Bernard envoyant ce mémoire a Rome, écri- xrvnr.
vit au pape 8c lui reprefenta ce qui s’y étoit paffé au BctnTaft/ré!
fujetde l’évêché de Langres t les, ordres qu’il avoit ^ ondetan-
donnez 8c la promeile de l’archevêque de Lion de les i67.
exécuter fidelement. il £e plaint de l’inconftance de
ce prélat, 8c prie Le pape de s’informer quel étoit
' l’homme qù’on vouloir mettre fur le fiege. Il le ren-
vo y e à ce que lui dira l’archidiacre Ponce , qui par
confequent étoit allé à Rome folliciter cette affaire.
S Bernard en écrivit auffi aux évêques 8c aux cardi-
liauxde la cour de Rome, il les fait iouvenir de ee
qu’il a fait 8c fouffert avec eux durant le fchifme,
ou il a tellement épuifé fes forces » qu’à peine a-t-il
! pû revenir chez lui. A mon retour » ajoute-t-il », je
I n’ai trouvé qu’affiiétion 8c que douleur : les dieux de
la terre fe font élevezeontre nous , je veux dire l’archevêque
de Lion 8c l ’abbé de Clugni., qui le con-
1 fient en leur puiffance 8c en leurs richefles*
L’abbé de Clugni prenoic en effet1 H „ ° , ‘ _ . l’in. térêt d. e . ion tpt'ift*-
moine élu eveque de Langres. On.le voit par la let-
[ tre qu’il en écrivit au pape , le priant d’accorder à
cecce églife la.liberté de l’é^eétion , 8c de recevoir.favorablement
le fils du duc de Bourgogne, qui allait
^.Rornepaurla premiereiois, .,8cpeut-être ipie cette.'
T t t iij,