
An. 115t.
tpitf, zoo,.
LXIL
Archevêchez
en Irlande.
Jo. Haguljl. d-
tom, z, conc. p-
j i jo .
Var& antiq,
iib, P ij .
3$$ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
des traces affreufes de fon paflage. C ’eft ainfi qu’en
parle S. Bernard danS une iettieà Hugues cardinal
évêque d’Oftie , où il ajoute : On die qu’il a commis-
par tout des aéiions honteules , qu’il a emporté les
dépouilles des églifes : qu’il a conféré les dignitez
ecclefiaftiques à de jeunes garçons bien faits, dans
les lieux où il l’a pu, & qu’il l’a voulu faire dans-les
autres. Plufieurs fe font rachetez de fa vifite , & il a
rançonnez par fes fubdeleguez, ceux où il n’a pu aller.
Il s’eft rendu la fable des écoles, des cours, des carrefours:
tous parlent mal de lui , (eculiers & réguliers,
les pauvres & les riches, les moines ôc les clercs
s’en plaignent, il eft generalement décrié, il n’en eft
pas ainfi du feigneur Jean Paperon, qui a par tout
honoré fan miniftere. Lifez cette lettre au pape : c’eft
à lui à voir ce qu’il faut faire d’un tel homme : pour
moi j ’ai acquitté ma confcience. Je dirai toutefois
avec ma promptitude ordinaire, qu’il eft bon qu’il
acquitte auflî la fienne en purgeant la cour. J’avois
refoludemetairefur çe.fujet : mais le prieur de Mont-
dieu m’a preffé d’écrire -, ôc fâchez que j ’en ai moins
dit que le public. Le Montdieu eft une chartreufe du
diQcefe.de Reims.
Jean Paperon cardinal prêtre du titre de S. Laurent
, fut envoyé légat en Irlande par le pape Eugene
dès l’année précédente 1151. ôc vint trouver le roi
d’Angleterre,qui refufa de lui donner fauf-conduit,
s’il ne luifaifoit ferment de ne rien faire en ce voyage
au préjudice de fon royaume. Le légat indigné
retourna vers le pape, ôc la cour de Rome en fut
mauvais gré au roi d’Angleterre. L’année fuivante
j 15 i.Paperon revint ôc s’addreffa àDavid roi d’Ecolfe,
L i v r e S o i x a n t e - N i u v i e 'm e .’ 7 1 7 .— ------
pour lui demander paffage en Irlande. David le re- ^ N-' 1 i 2’
çut avec honneur vers la S. Mich e l , ôc ainfi le légat
arriva en Irlande accompagné de Chriftien évêque
de Lifmore, dans la même iile , aulfi légat, iis tinrent
un concile dans le nouveau monaftere de Mellifont
ordre de Cifteaux : où fe trouvèrent les évêques, les
abbez , les rois , les ducs ôc les anciens de l'Irlande;
ôc de leurconfentement on y établit quatre archevêchez
: à Armach, à Dublin , à Cafte! ôc à Toüam ;
ôc on leur aifigna leurs fuffragans. Les quatre premiers
archevêques furent Gelafe autrement Giolla ,
Mac-liah archevêque d’Armach ôc primat d'Irlande,
fuccefleur de S- Malachie, Grégoire ou Grcri arche- Sup, liy, LXVrn„
veque de Dublin , Donat ou Domnaldo , Lonargam
archevêque de Caflel , ôc Edan ou Aeda Ohoifin
archevêque de Touam. On voit par cet exemple
comment les Irlandois latinifoient leurs noms pour
les adoucir. Le légat Paperon diftribua aux archevêques
quatre palliums qu’il avoir apportez de Rome.
Il aflùjettit aufll les Hibernois à la loi des mariages,
à laquelle ils n’étoient pas accoutumez , ôc corrigea
chez eux plufieurs abus. Il quitta l’Irlande après Pâques
l’année fuivante 1153. ôc retourna par l’Ecofte
par où il étoit venu. .
En France le fiege d’Auxerre vaquaenviron quin- txnr.
ze mois, après la mort de Huges , que S. Bernard
qualifie de faint évêque. Il avoit été moine de Cî-
. 1 1 / 1 • • Bibl,Lab,p.j^6 y. teaux & premier abbe de Pontigni, Ôc mourut le MabiU. adepifi,-
dixième d’Oékobre 1151. Comme on vouloir procéder Bern' i*°'
à l’éleétion félon la coutume, il furvint un jeune
homme qui interjetta appel, ôc défendit de pafler
outre jufques à ce qu’il eût été à Rome ôc en fût ree
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