
A n . 1106.M
xLvm.
Boëmond en
France.
Orderic. xi,, pë
ugey. a/ita L u d . 0
lyO f epi/l. 158.
jxi H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
cru devoir accomplir mon voeu. Et je ne manque pas
d’exemples de faints évêques , qui ont quitté le tumulte
des affaires pour vivre en repos. Comme le
pape ne fe laiffoit point fléchir, l’abbé Odorife le
pria de trouver bon que Brunon demeurât dans le
monaftere , à la, charge d’aller de tems en tems à
Rome pour le fer vice de l’églife ;& il étoit en cet état
quand le pape l’envoïa avec Boëmond.
Ce prince arriva en France au mois de Mars 1106}
8c alla d’abord en Limofin , acquitter un voeu qu’il
avoit fait à faint Léonard lorfqu’il étoit prifonnier des
infidèles. Pendant le refte du carême il vifita les v illes
de France , & fut reçu par-tout avec un grand
refpeèt par le clergé & par le peuple, à qui il racotv
toit les aétions auxquelles il s’étpit trouvé. Il donnoit
aux églifes des reliques, des draps de foye 8c d’autres
offrandes précieufes , 8c trouvoit un accueil favorable
dans les monafteres 8c les évêchez. Il menoit
avec lui le fils de Romain Diogene autrefois empereur
de C . P. 8c d’autres nobjes Grecs, dont les plaintes
contre l’empereur Alexis, qu’ils traitoient d’ufur-
pateur,augmentoient contre lui l’animofité des François.
Plufieurs nobles offroient leurs enfans à Boë-
mt>nd pour les tenir fur les fonts, 8c il leur donnoit
fon nom de batême qui .étoit Marc-
Un des motifs de fon voïage étoit de fe marier,
& il époufa Confiance fille* du roi de France Philippe
8ç de la reine Berte, qui après avoir époufé Hugues
comte de Troyes, & en avoir eu des enfans, avoit été
feparée de lui pour parenté , fuivantleconfeild’Yyes
de Chartres, Boëmond traita en mêmeftems le mariage
de fon coufin Tançrede avep Çecile fille natu-
L i v r e s o i x a n t e - c i n q u i e ’ m e . 5 7
relie du même roi Philippe 8c de Bertrade. Les noces
de Boëmond furent célébrées à Chartres après Pâques
cette.année 1106. Et au même lieu , étant entré dans
l’éghfe, il monta fur une tribune devant l’autel de
la Vierge 8c harangua l’aflemblée : excitant par le
recic de fes avantutes, tous les guerriers à. venir avec
lui 8c leur promettant des châteaux 8c des villes
opulentes pour récompenfe de leurs travaux. Il y en
eut grand nombre qui fe croiferent, 8c entreprirent
le voïage de Jerufalem, avec la même joie que s’ils
alloient à un feftin. La croifade fut encore plus fo-
lemnellement prêchée par le légat Brunon de Segni,
dans le concile qu’il tint à Poitiers le vingt-fixiéme
May de la même année u o S . 8c où Boëmond fut
préfent. On y traita auflï diverfes matières ecclefiaftiques.
La même année 8c dans le même diocefe de Poitiers,
fut fondé le célébré monaftere de Fontevraud.
Robert d’Arbriffellcs continuoit de prêcher, fuivant
l ’ordre qu’il en avoit reçu dix. ans auparavant du
pape Urbain II. 8c en peu de tems il fut fuivi de
grandes troupes de l’un 8c de l’autre fexe , n’ofant re-
jetter perfonne de ceux qu’il croïoittouchez de Dieu.
Depuis qu’il eut quitté l’abbaïe de la Rouë, il n’avoit
voulufe fixer nulle part, pour être plus libre à prêcher
de tous cotez ; mais voïant que la multitude de
fes difciples augmentoit, 8c qu’en marchant toujours
les femmes ne pouvoient éviter de loger avec les
hommes : il chercha un lieu où ils puffent demeurer
avec bienféancc , 8c peût être y fut-il déterminé par
les mauvais difeours aufquels fa conduite extraordinaire
donnoit occafion.
Tome X I V . N
A n . i i o C .
Chr. Mail, ah•
IIO<. tO. X..CCKC»
p. 7 4 6.
X L IX .
Reproches contre
Roberc d’Arbrif-.
felles.
V it a. c. 3. apt
Bol/. 15. Fevr. t»,
y. p. 606.
Sup. tiv . I Z IV;
e. 35.