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M ahill. etd. ep.
X 4 j,S . Bern.
ep ijl. 14 4 *
X L V I .
More de Gérard
frere de S. Bernard*
ep. 14 3 .14 4 »
Vitalib. i v . r . r .
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c. 8.
Serin• ai*«. }•
Si 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
me il paroît par fa bulle donnée en faveur de Baudouin,
qui cette année même fut élevé à l’archevêché
d e P ife , & à qui le pape accorda jurifdi&ion fur
trois évêchez de rifle de Corfe ôc fur deux de Sar-
daign e, avec la légation en celle-ci. Baudoüin étoit
de Pife même , moine de Giteaux, ôc le premier de
cet ordre qui fut cardinal. Ce fut Innoceiit qui l eleva
à cette dignité, en 1130. au concile ,de Clermont ;
ôc il honoroit tellement S. Bernard , que tout cardinal
qu’il é to it, il ne dédaignoit pas de lui fervir de
fecretaire. Le faint abbé de fon coté écrivant à fes
freres de Clairvaüx , dit que Baudoüin étoit fon
unique confolation pendant qu’il étoit éloigné
d’eux.
Cette abfence lui étoit très-fenfible, comme on
voit par les lettres tendres ôc affe&ueufes qu’il leur
écrivoit d’Italie , pendant ces voyages qu’il fut obligé
d’y faire à caufe du fchifme. Auffi revint-il fi-tôt
que cette grande affaire fut terminée. Il partit de
Rome cinq jours après, n’en rapportant que des reliques,
& à fa fortie il fut reconduit parle clergé, le
peuple ôc toute la nobleife , car on le regardoit comm
e l’auteur de la paix. Etant de retour à Clairvaüx,
il reprit l’explication du Cantique, comme il paroît
par le commencement du fermon vingt-quatrième.
Peu de tems après il perdit fon frere Gérard , dont il
inféra l’oraifon funebre dans un de fes fermons, il
avoit commencé à continuer l’explication du Cantique
, mais il ne put retenir fa douleur, qu’il avoit
diffimulée pendant les funérailles de fon frere. Ce
n’eft point ce cher frere qu’il plaint, étant perfuadé
de fon bonheur:il fe plaint lui-même d'être privé
de
•de fon fecours. Car Gérard quoique fans lettres, étoit An. 1138.
homme d’un grand fens, d’une prudence confom-
mée, & d’une habileté finguliere pour l’oe conomie,
les arts ôc les affaires ; en forte qu’il foulageoit fon
frere de tous les foins du temporel, ôc lui procuroit
du loifir pour vaquer à la p rie re , à l'étude ôcà l’inf-
truélion. Gérard ne laiifoit pas d’être fort intérieur ôc
fort avance dans la fpiritualité ; ôc en cette matière
même il donnoit quelquefois à Bernard des avis im-
portans : comme quand pour l’humilier , il le reprit' ntVet
d avoir promis la .guerifon , qui fut fon premier m iracle.
Au re lie , Bernard déclaré , qu’il ne prétend
point être exempt des fentimensdel’humanité ; ôc il
autorife fes larmes par les exemples de Samuel , de
David t de Jefus-Chrift meme : qui non feulement
n'empêcha point les autres de pleurer Lazare , mais
le pleura avec eux.
Dans le même tems il furvint à faint Bernard une x l v i i .
affaire, qui nelui fut gueres moins fenfible. Guillau- f3l'a:T ? an
j c - L / a , ° T , . a «Tique de LanmedeSabrancvequedeLangresetant
mort la même srcs-
année 1138. Hugues fils du duc de Bourgogne , voulut
mettre fur ce fiege un moine de C lu gn i, qui ^en
étoit très-indigne : à quoi le faint abbé s’oppofa de
toute fa force, non feulement pour l’intérêt général
de l’églife , mais pour celui du monaftere de Clair-
vaux en particulier, fitué dans lediocefedeLangres,
ôc entièrement fournis à l’évêque. Il explique ainfi
cette -affaire dans un mémoire qu’il en envoya au
PaPe : Comme nous étions encore à Rome , l’arche-
vêque de Lion y arriva, ôc avec lui Robert doyen de
1 eglifede Langres, ôc Olric chanoine, demandant
pour eux ôc pour leur chapi tre , la permiifion d’clire
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