
jn» H i s t o i r e E c c l e s ï a s t i q u e ?
■ glifc de Sens n’a pas pour cela perdu fon d ro it, ni
A n . fon ancienne liberté. Prenez donc garde, faint pere,
que la ville de Lion qui eft d’un autre roïanme, ne
s’augmente de notre perte ; & qu’en me voulant fou-
mettre' à un prince ami | vous ne nous rendiez ennemis.
Si un roi de France fe fent meprifé dans une affaire
ii facile | il n’efperera pas de réuffir en de plus
grandes , & ne s’expofera plus à la honte d’un refus
■ au préjudice de fa dignité. La ville de Lion'étoitalors
déd obéiffance de l’empereur à eaufe du roïaume de
Bourgogne.
x x v. En Allemagne l’empereur Henri réfolu de réduire
vkiboÎg.M(1' Maïence révoltée contre lu i , envoïa fes ordres de
hî iM/f.un, mi, toutes parts pour en faire le fiege : l’archevêque A lbert
de fon côté remua toute la Saxe où il s’étoit retiré
; & comme il étoit depuis long-tems légat du
pape,il emploïafon autorité pour aifemblcr fouvenc
les évêques & les feigneurs de la province -, & fe fervit
de fon éloquence pour animer tous les catholiques
à la défenie de Maïcnce, métropole de toute la Germanie.
On prétendoit auffi rétablir dans leurs iïeges
l’évèque de Spire , l’évêque de Vormes & les autres
qui en avoient été chaffez , parce qu’ils étoient fidèles
au pape. Vers la fin de Juin les armées étoient
en campagne , l’une dans la Saxe, l’autre dans l’A l-
fâce r on faifoit dans toutesles égiifes des jeûnes, des
proceffions & des prières. Elles furent exaucées : Dieu
toucha les coeurs des feigneurs ; & les armées étant
déjà proches, on envoïa de part & d’autre ceux
qui avoient ie plus de fageife & de pieté pour traiter
un accommodement. Ils firent tant par leurs raifons
& leürs prières , que l’empereur confenric de s en rap*
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L i v r e s o i x a n t e s e p t i e ’m e . 317
porter aux feigneurs : on en nomma douze de chaque *
côté , & on indiqua une afTemblée générale à V ir f- A n .
bourg pour la faint Michel. Après s’être touché dans
la main pour aifurance de cette convention, ils fe
féparerent.
Environ trois mois après on s’aflcmbla à Viribourg
comme on étoit convenu ; & on traita de la maniéré
de finir le fchifme , & de rétablir l’union entre l’empire
& le facerdoee. On établit premièrement une
paix très-ferme pouf toute l ’Allemagne, fous peine
de la vie , avec reftitution de toutes les terres ufur-
péesfur l’é g liie , fur le prince , ou fur les particuliers.
Quant à l’excommunication qui étoit la fource de
prefque tous les défordres : on s’en remit au jugement
du pape, & on nomma deux députez; fça voir Brunon
évêque de Spire & Arnoul abbé de Fulde, pour aller
à Rome , & prier fa fainteté d’indiquer un concile
général où cette grande affaire fut terminée. Cependant
on envoïa Otton évêque de Bamberg & le duc
Henri aux feigneurs de Bavière, qui n’a voient pû fe
trouver à Viribourg ; & qui s’étant affemblez à Ra-
tiibone au premier de Novembre, approuvèrent les
réfolutions communes.
Je rapporte à ce tems-là & aux préparatifs du concile xxvi.
général, les traitez de Geofroi de Vendôme fur les froide vtndôm-
inveftitures. Il adreffe.le premier au cardinal Pierre mTCÎh'
de Léon ,q u i l’avoit confulté fur cette matière, iéc il g«#.*;*/*.
dit ; En premier lieu il faut croire fermement que
comme le baptême fait un chrétien, ainfi leleéiion
& la confécration fait un évêque ; l’unè & l’autre efl:
ncceffaire pour l’établir vicaire de J. C . & la confécration
eft nulle fi elle n’eft précédée d’une éleétio®
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