
.An.;i i 40- ne font point véritablement Chrétiens, parce qu’ils
n’ont.pas été inilruits auparavant, que leurs vertus ne
font que des vertus payennes, qu’ils ne doivent point
lire l’évangile qu’ils n’ayent été inilruits , initiez à
leurs myfteres 8c transferez de la puiffancedeSatan:
fans quoi il ne leur ferviroit de rien ni d'être élevez
à l’épifcopat ; ni defçavoir l’écriture par coeur,
ni d’inilruire les autres, n’ayant que la fcience qui
enfle. Tout de même, que la penitence eil inutile a
ceux qui ne font pas regenerez par leur baptême:
mais que ceux qui ont cet avantage ôc qui font les
vrais Chrétiens, ne font plus fournis a la loi, comme
jffc.iY.t;. étant arrivez à la mefure de l’âge de J. C. U dit encore,
que tout Chrétien a deux ames, l’une impeccable,
l’autre pechereffe, 6c que celui qui n’en a qu’une
n’eft pas encore Chrétien. Pour ces erreurs 6c plu-
fieurs autres contenues dans -ces-livres, nous avons
ordonné qu’ils feroient auffi-tôt jettez au feu, 6c prononcé
anathême contre tous ceux qui font dans ces
fentimens.Dëfendancgeneralement, que perfonne ne
foit allez hardi pour propofer de nouvelles doctrines
& s’attribuer l’autorité d’enfeigner. Nous défendons
auffià toute perfonne de lire aucun nouvel écrit, s’il
n’a été examiné 8c approuvé par l’églife catholique :
particulièrement ces écrits attribuez à Chryfomale 6c
tous les autres du même auteur qu'on pourroit trouver
Tous peine d’anathême , 6c d’être livrez au bras
feculier.
Quant à ceux chez lefquels ces écrits avoient cte
trouvez, 5c qui étoient deux fuperieurs de monafte-
r e s , l’un d’eux nommé Pamphile ,*ayant demande
pardon , 6c déclaréqu’ilnelesavoitlûsqueparignorance
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rance 6c à bonne intention : Iç concile reçut fa fatis-
faétion: 6c le déchargea des peines qu’il avoic encourues
: mais l’autre nommé Pierre fut déclaré incapable
de gouverner, 6c condamné à palier dans un autre
monaftere, pour y vivre fous la conduite d’un fu-
perieur. Ce qui lui fut accordé par grâce, après qu’il fe
futjetté aux pieds du patriarche ôc de tous les prélats
du concile.
En Angleterre Turitain archevêque d’Yorc mourut
le cinquième de Février 1140. après avoir tenu
ce fiege vingt- fix ans ; ôc il vaqua près d’un an. Car
Henri évêque de Vinchellre frere dii roi Etienne 6c
légat du pape: fit premièrement élire Henri de Coi-
lijneveu du même prince : mais comme il étoic abbé
de S. Etienne de Caën , le pape Innocent ne voulut
point qu’il fut archevêque, s’il ne renonçoit à l’abbaye.
Au mois de Janvier 1141. on procéda à une
nouvelle éleétion , ôc la plus grande partie s’accorda
à choifir Guillaume treforier de l’églife d’Yorc. Il
étoic auflî neveu du roi Etienne, fils d’Emme fa foeur
6c d’Hebert comce de Vinchellre : fes moeurs étoient
très-pures, fa douceurje rendoit aimable , 6c il étoic
libéral envers les pauvres. Mais l’archidiacre Gautier
ôc quelques autres s’oppoferenc à fon éleétion : foû-
tenant qu’elle n’avoic pas été libre , ôc que le comte
d’Yorc l’avoic ordonnée de la part du roi. En effet
ce comte avoic affilié à l’élection ; ôc l’archidiacre
Gautier s’étant mis en chemin pour aller trouver le
roi, il le fit prendre ôc enfermer dans fon château de
Biham. Cependant l’archevêque élu fut mené à Lin-
colne où le roi le reçut agréablement, Ôc le mit en
poifeffion des terres, de l’archevêché.
Lxxvir,
GuiliauQic archevêque
d’Yorc,'
Godouin “Ebor.
c , 18 .9 .
Vit a S. Guill.
8. Juin. apm
Boll.to. i.p .i j7 .
Monafi.
Angl. to. t . p.
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