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!47* ces Catholiques: mais il en relie des membres, comme
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j ’ai dit. Il fe plaint enfuite , que Pierre de Bruis
8c Henri ont été reçus vers l’embouchure du Rône 8c
à Touloufe , c’eft-à-dire dans tout le Languedoc, 8c
il employé cette lettre qui eft très-longue, à réfuter
leurs erreurs.
Il commence par établir l’autorité des faintes écritures
, parce que l'on difoit que ces heretiques les
rejettoient toutes, ou en partie -, 8c après avoir montré
la vérité du nouveau teilament, il s’en fert pour
prouver l’autorité de l’ancien, puis il vient à leurs erreurs
particulières, qu’il réduit à cinq principales. La
première de rejetter le baptême des enfans , fous
pretexte qu’ils ne peuvent croire , ni recevoir les in-
ftru&ions. Sur quoi il dit ces paroles remarquables ;
Depuis enviromeinq cens ans toute la Gaule , l'Efpa-
gne , la Germanie , l’Italie , enfin toute l’Europe, n’a
prefquebaptifé que des enfans : d’où il s’enfuit félon
vous , qu’elle n’a point eu de Chrétiens, ni par con-
fequentd’églife ; 8c que tous nos peres ont péri.
La fécondé erreur étoit de ne vouloir ni autels, ni
églifes matérielles, Latroifiéme, de dire qu’il ne faloit
ni adorer, ni honorer la croix : mais la brifer 8c la fouler
aux pieds, Sur quoi il leur fait ce reproche : Ayant
fait un grand bûcherde croix entaffées, vous y avez
mis le feu ; vous en avez fait cuire de la viande, 8c en
avez mangé le vendredi faint, après avoir invité publiquement
le peuple à en manger.
Laquatriéme erreur étoit de dire, que le facrifice
de la meffe n’étoit rien, 8c que les évêques 8c les prêtres
ne confacroient point le corps 8c le fang dejefus-
Çhrift. Sur quoi Pierre de Clugni reproche aux non*
L i v r e S o i x a n t e - N e u v i e ’me . ¿39
veaux heretiques d’être pires que les Berengariens ,
qui ne nioient pas que le corps de J. C. ne fût dans
le facrement, au moins en figure. Enfin la cinquième
8c derniere erreur , étoit de rejetter les prières 8c les
autres fuffrages pour les morts. Ils difoient encore ,
que c’étoît fe mocquer de Dieu, de chanter 8c le
prier à haute voix. Pierre de Clugni répond fort au
long à toutes leurs objeèlions, prouvant les veritez
contraires par l’écriture 8c la tradition, 8c conclut en
adreffanteet écrit aux évêques,comme à ceux à qui
le foin de l’églife eft confié , 8c à qui il convient
principalement d’inftruire les peuples 8c de reprimer
les heretiques.
Quelques tems après Pierre de Bruis fut brûlé à
S. Gilles par les Catholiques , en punition des croix
qu’il avoit brûlées. Il avoit prêché fes erreurs pendant
près de vingt ans. Henri fon difciple continua
de les enfeigner, mais avec quelque changement, 8c
ajoûta aux cinq articles que je viens de rapporter.
C ’eft ce que vid Pierre de Clugni dans un livre que
l’on difoit avoir été recueilli de fes difeours. Je me
fens, dit-il, excité à le réfuter auffi : mais parce que
je n’ai pas encore de preuve complette , que Henri
penfe 8c prêche ainfi : je différé ma réponfe, jufquesà
ce que.j’en aye une certitude entiere. C ’eft ainfi qu’il
parle dans une lettre à l’archevêque d’Arles 8c aux
trois évêques precedens : leur envoyant fa première
lettre, 8c marquant que ces heretiques avoient paffé
delà Septimanie qui eft le Languedoc, dans la No-
vempopulanie , nommée deilors Gafcogne.
L’heretique Henri avoit auffi paffé au Mans lors
qu’Hildebçrt en étoit évêque,c ’eft-à-dire avant l’an
A n . 1147.
p.my» C9
Ibid. p. i i i 7*
AtidleSl.tom» 3«
p. 3 1 1 .
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n, 14. 6,