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A MïfTy la mefure comb le fait deux boifTeaux ~
d e Paris.- « -r
A Guife- & aux environs, le jalais fait cinq boif-
feaux de Paris.
A Hambourg en Allemagne le malchre contient
,i 6 boifTeaux de Paris.
A Courtray la razière contient 4 lavots qui font
7 boifîeaux -j de Paris.
A Mo ns le muid eft de fix feptiers, & le feptier
fait près de 1 2 boifTeaux { mefure de Paris. La rafière
de Mons fait 4 boifîeaux y de Paris.
A Mont-Royal & Traherbac , la maldre contient
2,4 boifTeaux de Paris.
A Douay en Flandres la rafière fait 7 boifTeaux
| & A de boifleau de Paris.
AVOIR. ( Terme de commerce & de teneurs de
livres. ) Les marchands & nègocians , ou leurs
commis ou premiers garçons , qui tiennent leurs
livres, ont coutume de mettre ce mot avoir en gros
caractères, au commencement de chaque page , à
main droite du grand livre, ou livre d’extrait & de
raifon, ce qu’ils appellent le côté du crédit, ou
des dettes actives , par oppofition aux pages à gauche
, qui font le côté du débit, ou des dettes pamves,
qu’on diftingue par le mot doit , aufîi écrit en grofîès
lettres; , . .
Tous lés autres livres des nègocians , qui fe tiennent
en débit & crédit, doivent pareillement avoir
ces deux titres a chacune des pages ôppofées.
. AURORE. ( Jaune doré & éclatant comme celui
qui paroît ordinairement dans les nues au lever du
foleil, )
Les teinturiers font les couleurs aurores en les
alunant gaudant fortement, & les rabatant avec
le ràucour diiïbus en cendres, gravelées, potaffe ou
foute. Cette couleur doit aufîi être garancée..
Par Tarticle 24 du réglement du mois d’août
1669 fur le fait des teintures , il eft ordonné que
Y aurore foit de gaude -, fuivant fa nuance & garance.
AURIPEAU. ( Cuivre ou fa u x çr réduit en
lame. ) * '
Les droits que l'auripeau paye à la douane de
Ly on, fo n t de trente-cinq fo ls par charge pour
Vancienne taxe. autre cela cinq fo ls du cent
péfant pour la nouvelle réaprçciation & les nouveaux
fols pour livre.
AUTOUR. ( Efpèce d'écorce qui entre dans la
composition du carmin. ) Cette écorce eft afTez
fem b la b le à celle de lacanelle, excepté quelle eft
plus pâle par d effu s, & en dedans de la couleur
d’une noix mufeade, mais parfemée de petits brillans.
Elle eft fort légère, fpongieufe, d’un goût prefque
infipide, & fans' odeur. '
• L’ autour fait partie du négoce des marchands
épiciers-droguiftes de Paris, qui la tirent du levant
par la voie de Marfeille. Voÿe\ c a r m i n .
A U T R U C H E . L e s p lume s & ie d u v e t, o u p o il ë autruche, fo n t les p rin c ip a le s marchandises q u e
fo u rn it c e t oifeau.
A U T
Les plumes des mâles font les plus eftimées, parce
qu’elles font plus larges , mieux fournies , leurs
bouts plus touffus , & leur foie plus fine j il en vient
beaucoup par la voie de Marfeille , qui y font
apportées de Barbarie , d’Egypte, de Seyde &
d Âlep.
Les marchands qui font commerce de plumes
d‘autruche, les diviient en premières , fécondés &
tierces j femelles claires, femelles obfcures ; bouts
de queues y bailloques j qui font mêlées de brun
obfeur & blanc ; noir grand & petit, & petit gris.
Les premières plumes font les plus belles & les plus
chères..
- Voici a peu près le pied fur lequel on peut les
eftimer toutes par proportion des unes aux autres. _
Si le cent des premières plumes vaut foixante-
quinze livres , les fécondas ne vaudront que quarante
livres j les tierces douze ; les femelles, claires quarante
} les obfcures douzej les bouts de queues,
les bailloques & le grand & petit noir troislivres.
A l’égard de celles appellées petit gris , elles fe
vendent ordinairement au poids , & quelquefois
aufîi le petit noir ; /avec cette différence que quand
le petit noir vaut quatre francs la livre, le petit
gris ne doit valoir que vingt fols. '
Les plumes d’Egypte font eftimées à peu près
un cinquième moins que celles de Barbarie, de
Seyde & d’Alep.
Les plumes d’autruche s’apprêtent, fe blanchif-
fent & fe teignent en diverfes couleurs par les marchands
plumaffiers , qui les vendent pour fervir
d’ornement aux chapeaux , aux dais, aux lits, &ç*
Le rebut de çes plumes , & quelquefois .même
le petit noir & le petit gris fe frifent avec le couteau,
& s’employent à garnir des bonnets , qui s envoyent
en quantité en Efpagne. On en fait aufîi des manchons
, des palatines , des écrans , des balais, &
d’autres femblables ouvrages.
Les plumes d‘autruches naturellement noires ne
fe teignent jamais : on leur donne Amplement une
eau, pour ..en augmenter le noir & lès rendre d un
plus beau luftre. Les bailloques ne fe teignent point
auffi, on les employé telles qu’elles font , v après
cependant les avoir favonnées, Pour ce qui eft des
autres plumes , on les teint en toutes fortes de
couleurs, & cette teinture ne fe fait prefquç jamais
qu’à froid. Quant aux blanches fines., on nq Fait
que les favonner, pour en augmenter le blanc.
Ce qu’on appelle une majfe dé plumés d'autrui
ches, c’eft un paquet de plumes qui en contient
cinquante 5 en forte que. les deux mafTes compofenc
un cent. Il n’y a que les' plumes blanches & fines
qui fe vendent èn maffës : les autres fe vendent au
cent.
Le poil ou duvet d-'autruche eft de deux fortes,
le fin & le gros : le fin, que l?on nomme Amplement
fin d autruche, entre dans la fabrique’ des
chapeaux cohrmuns, tels que font ceux de Caudebec ;
& le gros , oüe l’on appelle ordinairement gros
d'autruche 1 fç file &• «’employé dans les mawufac-
A x u ttïres de lainages, pour faite les Mères des draps
noirs les plus fins.
Quelques-uns, mais par corruption , donnent au
poil ou duvet d‘autruche, le nom de laine d'autruche.,
d’autres l'appellent laine ou ploc d’autruche ',
& c’eft ainfî qu’il eft nommé dans fe tarif des droits
, d’entrées de 1664. Les marchands de, t rance lé
tirent ordinairement par la voie de Marfeille où de
Rouen.
Les plumes autruches non apprêtées, y compris
les bouts , payent en France de droits de
fortie trois fo ls la livre ; & celles qui fo n t apprêtées
s ix fo ls. Les droits d’entrée de ces mêmes
plumes fo n t de vingt fo ls par livre dans le ta r if.
de 1664. ; & de vingt pourcent de leur valeur dans
Varrêt du août 1685 , lorfquelles ont été
entrepofées dans Us -pays étrangers avec Us nouveaux
fo ls pour livre• '
AUVENT. ( Petit toit fa i t de planches, qu’on
met au-deflùs des boutiques, pour les garantir de là
pluie & du foleil. )
AUVERNAT. ( Vin fo r t couvert qui vient
d’Orléans , & qu’ou appelle fouvent caffe-tête ,
parce q.u’il eft extrêmement fumeux. ) Il n’eft bon
à boire qu’à plus d’un an ; mais quan A on le peut
garder deux ou trois ans, il eft excellent.
AUXY. On appelle laines auxy des laines filées
aux environs d’Abbeville par ces ouvriers fileurs,
qu’on nomme houppiers : elles font très-fines & ■
très-belles, & pour cela, on les employé plus ordinairement
à la fabrique des bas au métier, ou a .
l’aiguille, les plus fins, & du plus haut prix. Voye{
laines , au titre des laines de France.
A X
AXI'ou CARINE. C’eft un des noms que les
Indiens du Mexique donnent à cette graine, dont
les qualités approchent de celles du poivre, qu’on
nomme pour cela en France, poivre de Guinée.
Voyez poivre. Voye? auffi corail des. jardins.
AXQNGE. ( Sorte' de grai ffe qui f e trouve fu r
U corps de plusieurs animaux:. ) On le dit aufîi de
Técume du verre. Voye( Us deux articles fuivans.
AXUNGE , autrement AXONGE. C’eft la
graiffe la plus humide & la plus molle qui fe trouve
lur le ccrps des animaux : on la. nomme auffi de
Poing. Elle eft différente du fuif, qui: eft une graiflè
féche, & du la rd , qui eft une gràiiTe ferme. On
emploie en médecine de Paxonge de’ canard , d’oie,
de vipère, & de divers autres’^animaux. Celle de
l’homme eft la plus eftimée , quand elle eft bien
préparée avec des herbes aromatiques ; ayant, à ce
que Ton prétend , la vertu de refondre les humeurs ,
& d’appaifer les douleurs qui proviennent du froid.
A xunge. On appelle aufîi de la fo rte, ce qu’on
nomme autrement fie l ou f e l de verre, c’eft-à-aire ,
cette efpèce d’écume qui vient fur la matière du
v e rre , avant qu’elle fe vitrifie. Voy.e{ v er r e .
A X I i;p
A Y
AYMAN. ( Pierre qui a la faculté d attirer U
fer. ) Voyez a i m a n t . A Z
AZARIA. On nomme ainfî à Smyrne'une des
■ fortes de corail que les marchands d’Europe y portent.
I l paye Us droits d'entrée de cette ville, à
ràifon de trente afpres l'ocque.
AZARINA. ( Efpèce d’a^arum ou nardfauvage).
Voyeç Varticle fuivant.
AZARUM, vulgairement appelle CABARET,
; ou NARD SAUVAGE. Eft une racine qui croît
en quelques endroits du levant , en Canada, &
mêiùe en France aux environs de Lyoq. C eft de ce
dernier lieu que les droguiftes de Paris y peut-etre
pour épargner la dépènfe, tirent prefque tout celui
qu’ils venaènt.
Cette racine, autrefois peu connue , eft devenue
d’un grand débit, depuis que les maréchaux ont
découvert par l’ufage , qu’il n’y a guères de drogues
auffi fouveraines pour la guérifon du farcin des
chevaux, quand on la leur fait prendre en poudre
depuis une once jufqu’à deux.
La racine de \'a(arum taie extrêmement fur la
terre, & y entre peu avant. Ses tiges, qui font
afTez longues, n’ont des feuilles qu’aux extrémités ;
& ces feuilles font vertes, épaifTes & faites en coeur.
Ses fleurs font par boutons comme ceux de la rofe,
& en ont même afTez la couleur.
Ifa^arum doit fe choifir véritable levant, s’il «eft
poflible, en belles racines, ni fibreuses ni brifées ,
de couleur grife dedans & dehors, d’une odeur
pénétrante & d’un goût un peu amer.
Quelques droguiftes voùdroient fubftituer 1 a%a-
rina au vrai a^arum ; niais il eft difficile de s y
méprendre.
Va? a rina vient ordinairement de Bourgogne,
Ses racines font très-petites, noirâtres, féches, arides,
& fi remplies de filamens, qu’on n’en peut aifément
diftinguer ni démêler les véritables racines.
Lazarum paye en France de droits d'entrée
deux livres dix fols le cent péfant & les fols pour
livre.
AZARIMIT. ( Pierre qui a la même vertu que
la terre sigillée. ) On la tire d’une mine qui fe
trouve au royaume de Cananor. On s en fert contre
la fièvre-, le flux de fang, & les morfures de ferpens.
Voyef TERRE SIGILLEE.
AZEBOUCQi ( Drogue médicinale que les
Chinois de Canton tirent de Batavia. ) Elle s’achete
trente pataquès le pic de Batavia, & fe vend trente
taels à Canton.
AZERBE ou ASSERBE ( Mufeade mâle, qu’on
nomme autrement mufeade fauvage. )
Les afferbes payent en France Us droits d’entrée
comme vraies mufeades, c'efl-a-dire , trente livres
le cent péfant avec les fols pour livre. Voyez
muscade.
A ^ ï. Sorte de préfure compofée de petit lait St