
acheter des fafrarchilTemens au premier lieu commode
où Ton aborde.
BAQUIER. ( Coton de très-médiocre qualité,
dont il fe fait quelque négoce à Smyrne. ) Il ne
s’y en débite , année commune, que quatre ou cinq
quintaux, qui fe vendent depuis huit jufqu’à dix piaf-
tres le quintal.
I l paye à Marfeille & au Pont-de-Bcauvoisin,
le droit de vingt pourcent, fu r le pied de quarante
huit livres U quintal, & les fo ls pour
livre.
BAR. ( Instrument dont on fe fe rt pour tranf-
porter des fardeaux. ) C’eft une efpèce de civière
renforcée. Le bar eft compofe de deux longues
& fortes pièces de bois équaries, à la réferve des
deux extrémités de chaque pièce , qui font arrondies
pour les mieux empoigner , & qui ont des man-
tonnets par-dcftbus , pour arrêter les bretelles des
bardeurs : quatre , quelquefois fix traverfes, moins
fortes que les deux pièces, & feulement longues
de deux pieds au plus, y font emmortoifées & les
u n i f i e n t e n f e m b l e .
; Cet inftrument fe porte à deux , à quatre ou à
fix, fuivant le poids des chofes qu’on veut tranf-
porter. Les deux manoeuvres, qui font entre les
branches , ont des bretelles 3 les quatre autres, fi
l’on porte à'fix , n’en ont p o in t, mais foutiennent
le bar des deux mains ; & s’appuyant deux à chaque
c ô t é de ceux qui font dans les branches , marchent
en les arc-boutant épaules contre épaules. Souvent
quand le poids eft extraordinaire , deux arbalétriers
foutiennent encore le bar par le milieu, en mettant
des pinces de fer en travers.
BAR ANC A. Les Efpagnols de la Caftiile d’or
& de la Carthagène de l’Amérique , appellent ba-
ranca de Malambo, le bureau de recette qu’ils ont
fur la rivière de la Magdeleine , à fix lieues de la
mer du Nord , où fe déchargent toutes les mar-
ehandifes d’Europe, deftinéespour la nouvelle Grenade.
Ce bureau eft à trente lieues de Carthagène -,
& à v i n g t de Sainte-Marthe.
B ARA ND AGE. (Sorte depêche qui eft défendue
par les ordonnances, ) Voyeç l’article X du titre
XXXI de l’ordonnance de 1669.
BARAS. Nom que plufîeurs ouvriers, qui fe
fervent du borax, donnent à ce minéral. Voyeç
BORAX.
BAR AT. Vieux mot François & hors d’ufage ,
qui fignifioit autrefois tromperie, fourbe, menfonge.
C’eft de barat que vient le terme de baraterie,
dont il y a un titre dans les ordonnances de marine.
BARATERIE. ( Malverfaiion, tromperie• ) Ce
terme eft tiré du vieux mot François barat, qui
fignifioit toutes fortes de tromperies.Oo. difoit aufli,
barater, pour dire tromper.
B a r a t e r i e d e p a t r o n , e n terme de commerce
de mer,, veut, dire, l e s larcins, les déguifemens &
altérations de marchandifes, que peuvent caufér
le maître & l ' é q u i p a g e d’un vaiffeau , & g é n é r a l e ment
toutes les fuperchïries & malverfations? qu’ils
mettent afFez fouvenc en ufage pour tromper le
marchand chargeur, & autres qui ont intérêt au
vaifleau.
L’article a 8 du titre 6 du livre 3 de l’ordonnance
de marine, du mois d’août 1681 , porte: que les
auureurs ne feront tenus de porter les pertes & dommages
arrivés aux vaiffeaux & marchandifes , par la
faute des maîtres & mariniers, fi par la police ils ne
font chargés de la baraterie de patron.
Les peines de la baraterie font mentionnées dans
cette même ordonnance, au titre premier du livre 2 ,
dont les articles fuivent.
Art. z,o. Le maître qui a pris fans néceffité de
1 argent fur le corps , aviéhiaillement, ou équippe-
rnenc du vâiffeau, vendu des marchandifes , engagé
des apparaux , ou employé dans fes mémoires des
avaries , & dépenfes fuppofées , eft tenu de payer
en fon nom, déclaré indigne de la maîtrife*, & banni
du port de fa demeure ordinaire.
Art. 31. Il eft défendu à tous maîtres, de revendre
les viftuailles de leur vaiffeau , & de les divertir
ou receler, à peine de punition corporelle.
Arc. 35. Si le maître fait fauffe route , commet
quelque larcin, fouffre qu’il eh foie fait dans fon
bord, ou donne frauduleufement lieu à l’altération ,
ou confifcation des marchandifes , ou du vaiffeau,
il doit être puni corporellement.
Art. 36. Le maître, qui eft convaincu d’avoir
livré aux ennemis, ou malicieufement fait échouer
ou périr un vaiffeau , doit être puni du dernier
fupplice.
BARBACOA. ( Efpèce de grand 'gril de bois >
élevé dans le milieu d’iin boucan, fur lequel l’on
met la viande & le poiflon, qu’on veut faire
boucaner. ) Ce terme, qui eft Caraïbe, a pafte
dans la langue Françoife , depuis que les François
fe font établis dans les ifles Antilles de l’Amérique,
Voyez b o u c a n .
BARBARIE. Grande étendue de pays dans l’Afrique
, affifè le long de la Méditerranée , où les
marchands François, particulièrement les Provençaux
, font un allez grand commerce ; mais ce
commerce n’eft pas libre. Une fociété de marchands
Marfeillois , douée d’un privilège exclufif , qui
porte le nom de compagnie d'Afrique, en a le
monopole. Pour connoître l’état aftuel de cette
fociété , voyei les articles France, & l’article compas
gnies. Nous, nous contenterons de remarquer ic i,
que la compagnie Marfeilloife établie pour commercer
dans les petits états de Maroc , d’Alger &
de Tunis, avoit pris le nom pompeux de compagnie
d'Afrique y pour étendre fon privilège exclufif, fa
elle en avoit eu le pouvoir , fur la totalité de cette
partie du monde. Car l’efprit de conquête & d’en-
vahiffement général n’exifte nulle part dans un degré
au fit éminent, que dans les compagnies mercantiles,
qui ont eu le bonheur d’acheter un bon privilège
exclufif, par quelques facrifices adroitement faits
aux fubalternes des adminiftrations publiques, aux
protecteurs, & fur-tout aux potç&rices, qui trafic
quent de leur crédit, c’eft-à-dire, des propriétés &
des libertés de tous les citoyens, par des marchés d’autant
plus faciles à conclure, que les vrais & feuls
intéreffés n’y font jamais appelles.
BARBE» ( Cheval qu’on tire de Barbarie),
Les chevaux barbes font très-eftimes pour leur
vigueur & leur vîteffe, & peut-être encore plus ,
pour leur rareté. Ils font ordinairement d’une taille ;
menue, & les. jambes fort déchargées. On s’en fert !
également à la felle & au caroffe 3 & l’on en fait
d excellens étalons pour les haras. Pour les faire
reconnoître, on a coutume en France, particuliè-'
rement à ceux de caroffe, de leur pendre au-deffbus'
de la gorge, une efpèce de barbe de crin ordinairement
teinte en rouge.
Les confuls François qui réfident dans les villes
de Barbarie , font allez fouvenc des voitures de
chevaux barbes, ou que des gens de qualité leur
demandent, ou qu’ils envoyait en France pour leur
compte : mais les connoiueurs e f t lm e n t peu ceux
qui viennent par cette voie 5 s’y en trouvant toujours
de rebut, à caufe que les confuls, quelque:
bonnes intentions qu’ils ayent, fe connoiffent ordinairement
beaucoup mieux en tout autre commerce
qu’à celui des chevaux.
Quand le roi veut des barbes pour fes haras ou ;
fes écuries , il en charge quelqu’un de fes écuyers, i
qui pour l’ordinaire paffe pour envoyé auprès des
princes Africains 3 mais qui pour cela n’en paye pas
moins les droits.
Ces droits ne font pas égaux par-tout, 8c fouvent
il fe fait de grandes avanies avant que les chevaux
foient à bord 3 ces Barbares ne cherchant qu’à fur-
prendre les Européens qui trafiquent avec eux. Au
baftion de France on paye 13 piaftres pour les
droits de fortie de chaque cheval 3 fçavoir , 10 au
gouverneur , 2 au capitaine & une au truchement.
Voyei le commerce de Barbarie & du baftion de
France. Voyez aufti l’article d e s c h e v a u x .
BARBE DE RENARD, ou RAME DE BOUC.
( Efpèce de gomme qui vient du levant. ) On la
eonnoît davantage fous le nom à'air a gant h. Voyeç
A D R A G A N T H .
BARBERIE. Nouveau mot qui fignifîe dans les
ftatuts des maîtres chirurgiens jurés de Paris , &
dans ceux des maîtres perruquiers, Y art de faire
& de rafer la barbe & les cheveux. Voyeç c h i r u r g
i e n & P E R R U Q U IE R .
BARBOTINE , ou SEMEN CO NTRA , ( il
faut fous - entendre vermes-, ) Graine qui fert à
faire mourir les vers qui s’engendrent dans le
corps humain, auxquels fur-tout les enfans font fort
fujets.
On l’appelle encore femen fanclum , femtn
fantonicum , femencine., fantoline ou xantoline 3
enfin , poudre à vers.
La plante qui produit cette graine y a les feuilles :
fi petites, qu’à peine peut-on les diftinguer de la ,
graine même. On prétend qu’il en croît en Xain-
to n g e, d’où lui vient un de fes noms : niais celle
que vendent les marchands droguiftes, vient de Perfe
& des confins de la Mofcovie 3 & les François ,
Anglois & Hollandois la tirent d’Alep, d’Alexan-
drette & de Smyme.
Cette graine , pour être bonne, doit être bien
nourrie , verdâtre , d’une odeur agréable & très-
verte , fur-tout prendre garde qu’on ne l’ait point
verdie , ou qu’on ne lui fubftitue de la femence
d’auronne;
Les Anglois & Hollandois fe fervent -de cette
graine pour en faire des dragées, comme on en
fait d’anis.
La barbotine,,ou femen contra, paye en France
de droits d'entrée 5 livres du cent pefant, conformément
au ta r if de 1664, & encore vingt pour
cent de fa valeur, fuivant l'arrêt du confeil du
15 août 168$, comme marchandife venant de
Perfe & du Levant, avec les fo ls pour livre.
BARCALLAO. ( Efpèce de morue tout-à-fait
femblable à celle de Terre-neuve. ) Elle fe trouve
dans plufîeurs endroits de la nier, du fud 5 mais la
plus grande pêche s’en fait- fur les côtes de i’ifle de
Juan-Fernarido, à quatre-vingt lieues à l’oueft de
Valpareflo, fur là côte du royaume de Chily.
Un nommé d’Apremont, François de nation, qui
avoit été garde du corps du roi de France Louis XIV,
fut le premier qui apprit aux Efpagnols du Pérou ,
à pêcher, apprêter & fécher cette morue , vers
l’an 1713.
BARDE. Tranche de lard, large & mince, qu’on
met fiir les chapons, poulets, pigeons & autres
volailles , qu’on veut rôtir & manger fans être lardées.
Les bardes fe font du plus gras & du plus épais
des flèches de lard. Ce font les rôtiffeurs & cuifiniers
qui les taillent & coupent 3 mais ce font les chair-
cuitiers qui vendent le lard, dont ceux-ci les font.
Voyez les articles de ces trois communautés.
BARDEAU. ( Petit ais dont on fe fert au lieu de
tuiles, pour couvrir les maifons. ) C’eft une efpèce
de mairin, débité en morceaux carrés longs , de dix
' à douze pouces de longueur , fur fix à fept de
largeur. On appelle auffi bardeau, de vieilles douves
de futailles, coupées en morceaux, dont on fait des
couvertures aux bâtimens peu confidérables.
Les droits d'entrée & de fortie du bardeau f e
payent à peu près fu r le pied du mairin,
BARDENOCHE. ( Efpèce d'étoffe dont i l eft
parlé dans le ta r if de la douane de Lyon. ) Les
marchands de Paris ne la connoiffent pas , bien
que le tarif marque , qu’il s’en .fabrique dans le
royaume auflî-bien que dans les pays étrangers.
BARDOT. Petit mulet, que Ton employé à
porter le b ag a g e . Voye{ mulet & h a r a s .
BARETZ. Gros bourg de Po itou, où l’on fait
de ces fortes de ferges que l’on appelle boulanger
de camp.
BARFOULS. Sorte d5étoffe qui fe fait dans le
royaume de Cantor , fitué fur les bords de la rivière
de Gambie. Les barfoüls fervent d’habits aux nègres
qui fè nomment des pagnes. Us en font auffi »u