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I l y a *de Y antimoine c ru , & de Vdtitimoine
préparé.
l , 3 antimoine cru devroit être Y antimoine tel
qu’il eft tiré de la mine \ mais celui à qui les marchands
droguiftes donnent ce nom, ne le porte
qu’improprement, puifqu’il a été fondu & réduit en
éguilles, plus groflès ou plus petites, fuivant les
provinces d’où il vient : celles de Y antimoine de
Poitou étant belles , longues, larges, blanches &
brillantes, & celles de l’antimoine de Bretagne
étant plus petites, mais très-pures.
L ’antimoine préparé eft celui qui a paffé par les
mains des artiftes poire l’épurer. Quelques auteurs
divifent Y antimoine en mâle & Femelle : mais bien
des connoiffeurs n’y ont pu découvrir cette différence.
L3antimoine eft d’un grand ufage, foit dans la
fonte des métaux , foit dans la médecine, foit dans
les remèdes dont les maréchaux fe fervent.
Les droits d'entrée que Vantimoine paye en
France , fo n t de quinze fo ls par cent péfant pour
Vantimoine cru, & de trois livres pour Vantimoine
préparé avec les nouveaux fo ls pour livre,
ANTIPATHES. ( Nom que Von donne au
çorail n oir). Voyeç corail.'
ANTI-SPODE. Sorte de cendre.ou de calcination
propre à la médecine. Voyeç spcde.
ANTOLFLE DE GIROFLE. On nomme ainfi
les girofles qui reftent par hafard fur les arbres qui
portent le clou de girofle , après que la récolte en
a été faite. Ces fruits ainfî reftés à l’arbre, continuent
de grôflir, & deviennent de la' groflèur du
pouce. On- y trouve une gomme dure & noire,
d’une agréable odeur, d’un goût fort aromatique.
Les Hollandois les nomment clous matrix,
ou mers de. girofle; & les droguiftes François,
antolfle de girofle. Ils font d’un afiez grand ufage
en médecine ; mais les _• apothicaires lui fiibftituent
fouvent le girofle ordinaire^, quoique les vertus &
l’odeur en foient bien différentes. Voye£ girofle.
L'antolfle de girofle paye les droits d’entrée
en France , fu r le pied de fep t livres dix fo ls le
cent péfant avec les fols pour livre.
ANTORA. ( Plante ). C-’eft-une efpèce <Yaco->
7j.it, qui eft néanmoins un contre-poifon. Voyeç
THORA,
A P
APHRONITRE. Efpèoe de fa lpiire naturel,
que l’on nomme communément falpître de roche.
V,oyei SALPÊTRE.
; APOSTILLE.. ( Annotation ) , ou renvoi qu’on
fait à la marge d’un écrit, pour y ajouter quelque
• çhofe qui manque dans le texte § ou pour l’éclaircir
& l’interpréter.
Toutes les apoflilles qui fe mettent fur les aétes
paffés pardevant notaires, doivent être lignées
ou du moins paraphées d’eux & des parties.
On doit obferver.la même chofe dans les aétes
faits, fous, feing - privé, fi les apoflilles font de
çpnféquençe,
A P P
Apostille. En matière d’arbitrage, fignifîe un
écrit fuccincl, que des arbitres mettent à la
marge dun mémoire, ou d’un compte, à côté
des articles qui fo n t en difpute. Les apoflilles
doivent être écrites de la main des arbitres ; & on
les doit regarder comme autant de fentences arbitrales,
■ puifquelles jugent les conteftations qui font
entre les parties.
APOSTILLER. ( Mettre des apoflilles en
marge dun mémoire, d’un compte , dun acte,
dun contrat ). „
APOSTILLÉ. Quand on dit qu'un mémoire,
qu'un compte efl apoflillé des arbitres ; c’eft
dire, qu’il a été réglé & jugé par eux.
APOTHICAIRE. ( Celui qui exerce l'art de
pharmacie ; c’éft-à-dire, cette fécondé partie de
la médecine , qui confifte en l’élection, préparation
, & mixtion des médicamens. )
Les apothicaires font auffi appelles pharmaciens,
. ou phaimacopoles , de la pharmacie dont ils font
profeflion. Ce dernier terme ne fe dit guères qu’en
dérifîon ou en burlefque. La femme d’un apoti-
caire eft nommée apoticareffe ou apoti caire Je.
Les apothicaires de Paris ne faifoient autrefois ,
avec les marchands épiciers, qu’une feule & même
communauté , qui eft la dèuxième des fix corps des
marchands. Mais a préfent ils forment un corps fé-
~paré fous le nom de collège de pharmacie.
Par un réglement du 15 o&obre 1631, il eft
défendu aux apothicaires de Paris, de donner aucuns
médicamens aux malades , fi ce n’eft de l’ordre &
confeil d’un médecin de la faculté, ou de quelqu’un
qui en foit approuvé : comme aufïi d’exécuter aucune
ordonnance de qui que ce foit, fe difant médecin
, empirique ou opérateur,
APOTHICAIRERIE. Se dit de la boutique d'un
apothicaire , de l’endroi» où les remèdes fe préparent
& fe vendent. Il fe dit auffi de l’art ou
manière de les bien, préparer : ainfi l’on dit, voila
une belle apothicairerie: ^ il entend bien Y apothicaire
rie. Il y a dés apothicaireries dans toutes les
communautés religiéufes, & fur - tout dans les
hôpitaux.
Chez: les Mofcovites, & dans quelques autres
petits états du nord , Yapotkicairerie eft en privilège
exclufif au profit du fouverain. C’eft fans
doute un des plus dangereux que l’efprit fifcal pue
inventer.
. APPARAUX. ( Ferme de marine), qui fignifîe
la mime chofe qu'agreits, c’eft-à-dire, les voiles,
; cordages,. poulies , & autres uftçnfileç fervant à
équiper un vaifTeau.
L a rtic le V I I I d u titre IV . du liv re I I I de F ô r-
;: d ôm ia n c e d e la m arine de F ra n c » d e 1681, p o rte
; q u e : lorfque Vajfurance efl faite fu r le corps &
quille du vaijfeau 9fes agreits & apparaux, l'efli-
mation en fera faite par police, f a u f à l'affureur;
j en cas de fraude, de faire procéder à nouvelle
ejiimation. V o y e z agreits.
I APPAREIL. ( Terme de 1 carrier $ de tailleur \ . i f
A P P
de pierre ). Cell: il hauteur d’une pierre , ou fon
épaifleur entre deux lits.
On appelle pierre de grand appareil, une pierre
qui eft fort épaiffe ; & au contraire, pierre de
petit aonarcil, celle qui a peu d epaiffeur. Mettre
des pierres de même appareil, c eft les mettre de
même hauteur. . . _ . n
APPAREILLÉ, APPAREILLÉE. ( Ce qui efl
ftmblable , ce qui convient l'un à Vautré ). Ces
foies font bien appareillées , c’eft-à-dire, font bien
affomes. Cette doublure eft parfaitement appareillée
à l’habit, c’eft-à-dire , eft parfaitement de
même couleur , ou du moins d’une couleur aflor-
tiffante, - - ,
Une pierre appareillée y eft une pierre tracée
par l’appareilleur , ou du moins fur fes définis.
Voyez APPAREILLEUR.
APPAREILLER. ( Trouver le pareil a une
chofe, ou ce qui lui efl convenable). Appareiller
des laines , des foies, une doublure : ce terme eft
fort commun dans le commerce de mercerie.
A p p a r e il l e r . ( Terme de marine ). Appareiller
un vaifTeau , c’eft-à-dire, difpofor toutes chofes
pour partir inceftàmment.
A p p a r e il l e r , ( Terme de chapelier 9 q u i
fignifîe faire le mélange des poils ou laines qui
doivent entrer dans la composition des chapeaux9
Juivant la qualité dont on veut qu ils foient
fabriqués.)
A p p a r e il l e r . Eft auffi u n terme de bonnetie
r , qui fignifîe apprêter. Par les réglemens de
la bonneterie , il eft défendu de fe fervir de cardes
de fe r, & de pomelles, pour apprêter & appareille
r les bas , les bonnets, &c.
APPAREILLEUR. Se dit (chei les bonnetiers,)
de l’ouvrier qui apprête les bas , les bonnets, &
autres ouvrages de Bonneterie.
A p p a r e il l e u r . ( March a n d appareilleur ^de
fo i e ) , eft celui qui prépare les foies, pour etre
employées dans la manufacture & fabrique des
étoffes. On le nomme auffi marchand fa ç o n n ie r de
fo i e .
A p p a r e il l e u r . Se dit encore ( dans les atte-
liers de maçonnerie ) , de celui qui a foin de
choifir- les pierres qui doivent être employées à la
conftruCtion des ouvrages , de les marquer & de
les tracer , ou du moins, de fournir aux tailleurs de
pierre , les patrons & panneaux fur lefquels ils doivent
en faire la taille & la coupe. Voyeç m a ço n .
APPARIER. Se dit prefque dans toutes les
significations d'appareiller , & fignifîe , comme
cet autre verbe , joindre enfemble des chofes qui
fo n t égales ou femblables, ou qui conviennent
... enfemble. Ainfî on dit, cette paire de boeufs, ces
deux chevaux de carroffe, font bien appariés. 11
faut apparier ces bas, ces gants , ces manchettes ,
' c’eft-à-dire , leur chercher leur pareil. Voyeç c i-
dejfus a p p a r e il l e s .
APPARONNÉ. ( Terme de jaugeage dont on
f e fe r t à Bordeaux ). On appelle une barique jau-
Cornmerce. Tome J.
gée & apparonnée, celle qui a été jau^ee & moquée
parles officiers jaugeurs. On le dit auffi des vauleaux.
Les lettres-patentes pour l’établifiement des foues
franches 4 e Bordeaux, portent que les marchands
feront tenus de porter certification meme pendant
lefdites foires , & que les vaiffeaux feront jauges
& apparonnés, dont la connoifTance demeurera aux
maire & jurats > comme auparavant. C’eft une précaution
fifcale pour afîùrer la perception de quelques
petits impôts. . . .
APPEAU. ( Sorte d'étain en fe u ille , qui vient
de Hollande ). Voye{ étain.
A ppeau. ( Terme d'oifelerie ). C eft le fiffletavee
lequel l ’oifelier appelle les oifeaux , pour les faire
donner dans les filets q u il leur a tenaus.
Les appeaux font différens fuivant les oifeaux
qu’on veut appeller, & font tous compofés d un
anche , d’une petite boîte, & d’un petit fac de cuir
en forme de foufflet > qui forment, pa.r le mouvement
qu’on leur donne, un chant ou cri femblable a celui
de l’efpèce d’oifeau qu’on veut attirer.
APPEL, APPELLER. ( Terme de jurifprudence,
mais a[fe{ en ufage dans le commerce parmi les
négocions). C’eft reclamer le tribunal ou l’autorité
d’un juo-e fupérieur légitime & compétent, quand
on fe croit léfé par la fentence d’un juge ou d*iw
tribunal inférieur. Il n’y a rien de plus autorife
dans le droit, foit canonique, foit civil. Oa d it,
çet liomnre a appelle de la fentence des confsls ou
du châtelet, au parlement ; pour marquer qu -1 ne
veut pas fe foumettre à ce qui a été prononc- en
première inftance. C’eft très-fouvent la reflbiuce
prétendue de mauvais plaideurs pour gagner du
tems ; mais pour les punir, Y appel eft très-fouvent
mis au néant, la première fentence confirmée, &
1 l’appellant condamné aux dépens , &c. Il y a un
certain tems limité , différent dans différentes jur;f-
di&ions , pour porter fon appel ; lequel temps
paffé , on n’eft plus recevable. C’eft l’affaire l à
procureur de le fçavoir.
APPERT. Il appert 9 fignifîe i l paraît, i l fe
voit. Les négocians fe fervent fouvent de ce ternie
dans la tenue de leurs livres.
E x e m p l e .
M . Rogerfecrétaire du roi doit donner,
1« Juin. Pour marchandifes, fuivant f a promeje
payable dans trois mois. Appert au
journal de vente. f o l . z fo 40:— 10.
APPETIT. ( Cefl un des noms que Von donne
au hareng fo r ). 11 n’eft guères en ufage que parmi
le menu peuple de Paris. Voyez hareng, vers la
fin de l'article.
APPIETRIR. On dit qu 'une marchandife s'ap-
p ie tr it, lorfque fa bonté , fa qualité & fa valeur diminuent
, foit à caufe qu’elle fe corrompt & fe
aâte , foit parce que la mode ou le débit s’èn paftè,
& qu’il s’en fait de mauvais reftes.
APPIOS. (1Semence). On nomme ainfi la femencô