
fetitence du co n fu l, portant interdiction dé tout
commerce contre les marchands & négocians de
la nation , qui défavpuent leurs marchés , ou qui
refufent de payer leurs dettes. Cette interdiction eft
li rigide , qu’il n’eft pas même permis à ceux contre
qui elle eft prononcée, d’intenter aucune aérien pour
le paiement de leurs dettes , jufqu’à ce qu ils aient
fatisfait au jugement du conful , & fait lever 1 aba-
telement, en payant & exécutant ce qui y eft contenu.
ABATIS. ( Commerce, des cuirs. ) On appelle
cuirs Yabatis , les peaux de ces animaux encore en
poil & telles que les bouchers les ont levées de
deiïus la bête.
** ABBEVILLE. Les draps & ratines de la manufacture
de cette ville , lont marques par une
lifière bleue à quatre fils aurore , par le nom de
Vanrobès brodé & par deux plombs.
* A.B.C. ( Qu’on nomme aufïlcrorir de pur Dieu. )
Petit livre dans lequel on commence à apprendre a
lire aux enfans. Les A . B . C. font du nombre des
livres qu’il eft permis aux marchands merciers-
grofïiers de vendre , par l’article V. du réglement
<le la librairie & imprimerie de 1713* Les autres
font des almanachs & des petits livres d’heures &
«le prières , imprimés hors de la ville de Paris, dont
les libraires ne fe font pas réfervé le monopole.
ABEL-MOSC. C’eft la femence d’une plante qui
croît en Egypte & dans l’intérieur de l’Afrique.
Cette graine n’eft guèrés plus grofle que la tête
d’une très-grofïè épingle , de la forme d’un petit
.rognon, grifâtre & comme chagrinée par deiïus.
Son principal ufage eft pour la compofition de
la poudre de Chypre. Les parfumeurs Italiens s’en
fervent beaucoup. En France les religieufes & les
-patenôtriers en font des chapelets.
L’ancien Diétionnaire du Commerce la confondent
avec Bambrette de la Martinique & des autres
ailes Antilles , dont elle eft abfolument différente.
ABLAQUE. La foie ablaque n’eft autre chofe
que la foie ardaflîne que l’on tire de Perfe par la
voie de Smyrne. Ce font les François qui lui ont
donné le nom d’ablaque. Elle eft fort belle , mais
ne fouffre pas l’eau chaude ce qui la rend moins
propre aux manufactures.-
** ABONDANCE. Plénitude de biens qui réfulte
d’une très-ample récolte.
Jufqu’à préfent ce mot n’étoit point entré dans
les Dictionnaires de Commerce , on n’avoit pas
obfervé que l’abondance eft la feule caufe des
échanges & la fource de tout négoce.
L’auteur des -Élémens du Commerce & les autres
écrivains, foi-difant politiques , avant ou après lu i,
faifoient naître le trafic, des befoins. Théorie abfo-
iument fauffe. Y2a befoin du pain qui me manque,
vous» avez befoin de vin dont vous manquez. Jamais
il ne réfultera de cette double privation le moindre
commerce entre nous. Mais vous avez trop de bled
parce que les grains font abondans chez vous. J’ai
trop de vin par excès de récolte. C’eft le cas de faire
un échange entre nous, même fans befoin actuel
ni de vin pour vous., ni de bled pour moi ; mais par'
prévoyance pour l’avenir. C’eft ce qu’il auroit fallu
mieux diftinguer que ne l’ont fait ces auteurs. Ce
n’eft même pas à proprement parler le befoin réel 9
qui eft la caufe occafionnelle du commerce. Le
fuperflu dont nous avons envie fans en avoir un
befoin réel, caufe plus des trois quarts des opérations
du commerce. Mais le vrai principe effeérif
de tout échange, de tout trafic, la vraie condition
eiïentielle, c’eft Xabondance. Le commerce va chercher
les denrées & marchandifes où elles abondent,
pour les tranfporter où elles manquent & où elles
font défirées foit par befoin , foit par fantaifie j mais
ce défîr , ce befoin , cette fantaifie ne fuffifent pas ;
il faut de plus qu’il y ait encore une autre abondance
d’argent ou de marchandifes pour les payer, autrement
le commerce n’ira pas fatisfaire le befoin meme
le plus réel. .
Pour fentir d’autant mieux combien il. eft abfurde
de donner aux échanges & trafics , pour fource &
pour principe les befoins , comme on l’a fait dans
les Élémens du Commerce & autres femblables
traités modernes : Suppoféz que dès fléaux naturels
ou faérices détruifent les trois quarts des denrées &
marchandifes dans tous les pays des deux hemifpheres;
il y aura certainement beaucoup plus de befoins ,
que jamais. 11 y aura cependant infiniment moins de
commerce. Et rien n’eft plus évident. Si cette
erreur n’étoit que de théorie encore paiïe. Mais
malheureufement dans la pratique on a vu des
adminiftrations détruire Y abondance , faire naître
des befoins réels & Ce perfuader quelles favorifoieiv
le commerce par ces beaux fyftemes. On en a
vu craindre Y abondance & qui pis eft la rendre
vraiment funefte , par un moyen tres-fimple & tres-
infaillible, en empêchant de vendre les denrees que
la nature avoit prodiguées aux foins St .avances des
producteurs. .
ABORDAGE, RIBODAGE, ou RIBORD AGE.
( Terme de marine, ) qui lignifie le choc de deux
v a iféa ux , que la faute du timonier, ou la force
du vent fait dériver l’un fur l’autre, foit en allant
de compagnie, foit lorfqu’ils fe trouvent en memé
mouillage dans une rade ou dans un port.
Les dommages caufés par les abordages font du
nombre des avaries ; ils doivent être fupportes
également, tant par le navire qui^ l’a ƒ ait cjue par
celui qui l’a fouffert, à moins qu il n y eut de la
faute de l’.un des maîtres des vaiiïèaux , auquel cas
le dommage doit être réparé par celui qui 1 a caufe.
Ordonn.de la marine au mois d'août 16 8 19 art'.
10 & 1 1 9 t it .y du liv . 3».
ABOUCOUCHOU. Sorte de drap de laine qui
fe fabrique en France , particulièrement en Provence
, Languedoc & Dauphiné, dont la deftination
eft pour l’Egypte. Voye% drap , où i l e f parlé de
ceux qui Renvoient au Levant par Ja voie de
MarfeilU. ....
ABOUGRï , ou R A B O U G R I . On appeiïe
bois abougri , du bois de mauvaife venue, dont l e
A B R
_ .n. COurt , raboteux , & plein de noeuds.
tr°ABRA. Monnoie d'argent de Pologne. Voye{ la
dan, tous les
états du grand-feigneur & y f B U g g |
du quart d’un aflêlani, ou daller de Hollande.
Ab r é v ia t i o n s . Lettres initiales , oucaraccc
dont fe fervent ordinairement les marchands,
négocians . banquiers , «P teneurs de livres pour
abréger certains termes de négoce , & rendre les
écritures plus courtes.
lignifie.
O. .
C
C
cM
S
L
N
A.
Accept
S.
Accepté S. .
A . P.
P. .
T.RE. I
T.i
Rs. .
R u . .
P». |
N». .
F«. .
R». '.
y » ..
V- ■
W.
FL. ou Fs.
Rx. ou Rle
DAL. ou De
DUC. ou D
M . L.
L . ST.
L. DE . G .
L. ou tt
S. ou 15
D . ou
Hs . . .
M.c on ÎVTs,
ONC . ou
G. , . .
DEN. . .
D». . . .
Dt. . . .
ON
Compte.
Compte ouvert.
Compte coulant. m
Mon compte.
Son compte.
Leur compte.
Notre compte.
Accepté.
Accepté fous proteft.
Accepté fous proteft ,
pour mettre à compte.
A Protefter.
Protefté, ou payé.
Tra ite , ou Traites.
Remifes.
Reçu.
Pour .cent.
Numéro.
Folio,
1 page*
Reéio.
Verfo.
Ecu de foixante fols , ou
de trois livres tournois.
Ecus de foixante fols, ou
de trois livres tournois.
Florins.
Richedale, Rifdale , Rix-
dale, ou Retchedale.
Daller, & Daldre.
Ducat.
Marc Lubs.
Livres Scerlings.
Livres de Gros.
Livres Tournois.
Sous Tournois.
Deniers Tournois.
Livres de poids,
Marcs.
1 Onces.
. -Gros.
, Deniers, ou Gros*
. Dito.
. 1 dit.
A C A 3
les marchands & banquiers Hollandois, ou leurs
caiffiers & teneurs de livres ont coutume de fs
fervir dans leurs comptes.
Abréviations des monhoies de compte en
Hollande.
Toutes les marchandifes qui fe vendent de Hollande
, & particulièrement à Amfterdam, s’y vendent
par livres de gros, par rifdales, par florins d’or ,
par florins , par fous de gros, par fous communs ,
& par deniers de gros. Pour abréger toutes ces mon-.,
noies de compte on fe fert des caractères fuivans.
en François, & LvLs. en Ho U
|F. d’or en Francois , »s en Hol.
F.
WÊ111 S. en Francois, & ft t . en Hol.
I l
Livres de gros
Rifdales
Florins d’or
Florins
Sous de gros
Sous communs
Deniers de gros
La plupart de ces termes font expliqués en leur
prdre.
En faveur de ceux qui font le commerce en
jFïollande, on va ajouter ici les abréviations dont
Abréviations pour les poids•
Schippont, poids de 3o'o liv. *\Schipp.t
Lifpont, poids de 15 liv. /L . p.c
Quintal, poids de 100 liv. ou ®*’
La livre de z marcs ou 16 onces k
Sceen, ou Pierre, poids de 8 liv.jStz.
ABROHANI, ou MALLEMQLLE. On appelle
ainfi une certaine mouiïèline , ou toile de coton
blanche, claire & fine , qui eft . apportée des Indes
orientales , particulièrement de Bengale , dont la
pièce a feize aunes de long fur trois quarts , à cinq
huit de large.
ABUCCO , ABOCCO ou ABOÇCHI. Poids
dont on fe fert dans le royaume de Pegu.
Un abucco eft de douze ttccalis & demi. Deur
abuccos font l’agito , qu’on nomme auffi giro.
Deux giri font une demie , & la biza pelé c eut
teccalis. Voye^la..table des poids.
ABUKESB. C’eft ainfi que les Arabes & les Turcs
habitués au Caire , aufli-bien que le refte des négocians
des villes marchandes d Egypte , appellent le
daller ou écu de Hollande , qu’à Smyrne , à Conf-
tantinople & dans les autres Echelles du Levant on
nomme Aslani. "
Cette différente dénomination vient de l’empreinte
du lion , qui eft frappée de chaque côté de ces
pièces d’argent, appellé en Turc Aslani, que les
Arabes prennent pour un chien , nomme en leur
langue Abukesb.
Le daller vaut au Caire trente - trois meidins en
change , & trente-huit, quelquefois plus en efpèce,
à raifon de dix-huit deniers de France le meidin ?
ou de trois afpres monnoie de Turquie. On le reçoit:
à peu près fur le même pied à Conftantmople Si
dans le refte de l’empire Turc? Voye[ la tablç
DES MONNOIES? A c
ACACIA VERA? Dans le. commerce des épi-
Ai;