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A Trévoux & jufqu’à Montmerle , 8c de traverfe
jufqu’a S. Trivier, les 100 neuv aines font n i ânéis
de Lyon..
De Montmerle jiifqu’au Brief de Davaunon & à
la traverfe jufqu’à Toiflèÿ. ioo ânées en font 13 6'
de Lyon. .
Au pont de Vefle & de Bâge jufqu’au pont, de
Miaux 100 ânées en font 137’ de Lyon.'
A Mâcon, comme au précédent.
A Tournus :i00 bichets'f o n ^ îo ânées de Lyon.
A Châlons j 00 bichets fo n ts 5 ânées de Lyon.
A Verdun 1 a bicket effc égal à.Yânée de Lyon.
A Baume 100 bichets font-114 ânées de Lyon.
A Seurre ioo bichets ,font 107 ânées de Lyon.
A Nuits ils en font; 110.
Cent hemincs de Saint-Jean de Laune font i l 6
ânées. ;. .
A Auxone zzz 8c à Maxilli V5o.
A Marnaud les i.oo ânées en font m de Lyon.
A Lovaur ido carteaux font 118 ânées de Lyon!
A S. Tjivier 100 bichets font ïz o ânéesAe Lyon*
A Belleville & à Montmerle , Y ânée eft de 17
mefures qui doivent faire à Lyon huit bichets. Ladite
ânée péfe 440 liv. poids de Lyon & poids de
.marc, 404 1.
A n é e . Se dit encore à Lyon d’une certaine quantité
de vin , qui fait la charge qu’un âne peut porter
en un féal voyage. Ceptè ânée eft fixée à quatre-
..vingt pots.
ANEGRAS. ( Mefiire de grain dont on Je fe rt
à Sévi lie & à Cadix en Efpagne.) Quatre anegras
font un cahis :.quatre cahis font le fànega, & 50 fane-
gas font le lart d’Amfterdam.
ANGELIQUE, qu’on appelle auflî ARCHANGELIQUE
ou RACINE DU S.. ESPRIT ; en
latin ange lie a , autrement radix siriaca. Plante
médicale fort eftimée , à eaufe des vertus qu’on lui
croit contre les poifons , qui la fait entrer dans la
.compofition de la thériaque.
Il faut choifir les racines Y angtlique grofTes, longues
& blanches, en dedans 3 quelles ne foient point
vermoulues > de qu’elles évitent rarement quand on
les garde ; & qu’elles ayent une odeur & un goût
agréables & aromatiques , accompagnés d’un peu
d’amertume. Les angéliques que l’on tiré de Bohême',
font meilleures que ceUes qui viennent d’Angleterre
& de Hollande.
H faut fur-tout prendre g a rd e q u e ce ne foit des
racines de me o n , plante qui vient de Bourgogne ;
ce qui fe peut rèeonnoître aifément. Les racines
de Y angélique refïemblant à l’ellebore noir ; & celles
-du meon aux racines du perfil ordinaire.
On fe fert de la graine Xangélique poux faire
des dragées ; & l’on confît au fucrè la racine & les
côtes, quand elles font encore fraîches. Les Anglois
font cas de cette forte de confiture.
Uângeiîque, à qui le ta r if de 1664 a confervé \
fo n n om latin d’angelica, paye de droits d'entrée
en France ,, quarante fo ls du cent péfant.
A N G E L 0 17 ( Monnaie, f o r fra p p é e en j
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A nglete rre ,o ù i l s 'y en vo it encore quelques-uns. )
1Yangelot à été ainfi nommé de la figure d’un a n g i
repréfenté fur l’empreinte d’effigie. J1 eft du poids de
l quatre deniers trébuchans , & tient de fin vingt-trois
carats trois quarts.
Il y a. eu aufli; dès angelots d’or battus en France.
Ceux-ci portoient dans , l’empreinte d’effigie un S.
Michel tenant une épée d’une main , & de •l’autre
| un écu chargé de ; trois -fleurs-de-lvs , un. ferpent
fous fés pieds.
Les angelots d’argent, que les Anglois, maîtres
de Paris fur la fin du régne de Charles VI 8c dans
les commencemens de celui de Charles V I I , y firent
fabriquer , avoient aufli un.ange, mais qui portoit les
écus de France & d’Angleterre ; Henri VI , fe
qualifiant alors de roi de ces deux royaumes. Ils
valoient quinze fols.
Angelot. Eft aufti, une forte de petit fromage
trèsrgras & très - excellent, qui fe fait au pays de
Bray , d’où il eft appellé angelot de B ra y . Cette
efpèce de fromage fe drefle ordinairement dans des
édifies , qui font formées en coeur, ou de figure
q.uarrée. Voy ez fromage.
ANGLETERRE. ( E ta t actuel du commerce d ' J
§. I, U An g lete rre contient z 5 cités & 7 5 o grandes
villes appellées M a rket-to w n s . L’air y eft épais ;
les brouillards fréquents & le temps fort variable *
ce qui vient de cè quelle eft environnée de la mer
de toutes parts. .Les pluies & les brouillards y\ en*
tretiennent une agréable v e r d u r e & font quelle
abonde en beaux pâturages. Cette, humidité tempère
les chaleurs de l’été & les froids de l’hiver. Le pays
eft admirable par fa beauté naturelle ; il. eftdécou-*
vert & u n i, à quelques colines près qui ne fervent
u’à en relever la beauté, étant ornées de verdure
urant prefque toute l’année. Une infinité de rivières.
; l’arrofent & lui donnent avec la fertilité, de grandes
: commodités pour le commerce.
L'Angleterre produit fi abondamment du froment
& toute forte de grains , qu’elle s’eft: vue fouvent en
état d’en fournir des quantités confidérables à l’Efpa-<
gnè, au Portugal & même à la France. Les autres
marchandifes au cru de Y An g lete rre , font l’étain ,
le charbon de terre, les laines & quelques autres
articles. L’exportation de la laine en nature eft défendue
, & cette prohibition fait qu’il fe fabrique
dans le royaume une telle quantité de draps 8c
autres étoffes légères & très-propres,, qu’il en paflfe
chez l’étranger pour environ 100000 livres fterlinge
par an. C’eft en apparence un grand profit pour
les 'manufacturiers & les marchands , que celui
d’avoir des laines en.-abondance, & à 4 0 , 50 8c
même, 60 pour cent à meilleur marché que l’étranger
, qualité pour qualité. Mais c’eft une grande
perte pour les fermiers 8c les propriétaires des
terres ; d’ailleurs, les impôts multipliés qui rendent
le prix de la main - d’oeuvre , plus cher fquvent de
.30 p § que chez l’étranger, abforbent en grande
partie ce prétendu bénéfice. Eeurslaines font propres
pouj
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pour là fabrication de toute Force d étoffés, fi I ^ 1
en excepte les.draps les plus fins, que les Anglois. j
ne. peuvent fabriquer fans le., fecours des laines d - I
pagne. Parmi les laines- courtes , les plus belles lont
cenes. de CotefvoLLen Gloceftershire , eftimees es
plus fines d-A n g le te r r e , 8c les plus,approchantes
des laines d’Efpagne ;.celles de Hereford ;, du Wor^
ceftershire;-& de plufieurs autres lieux du royaume.^
Les laines: longues à carder les plus renommées,
font celles de Warwib,' Northampton, Lincoln,
Durham des ■ marais falés de Rumirey ;. mais celles:
du fiid dès marais de Lincoln & Leicefter-, ont la -
vantage fur toutes les autres pour la longueur la
finefïe, la douceur 8c le brillant. Ces laines font
employées concurremment avec celles d Irlande
dans les châlons, ferges ; camelots, 'eallemandes &
autres étoffes’, fans nonibre,. de Norwiçh. On les
emploie encore avec des laines cardeesi dans les-
baies , droguets, flanelles, &c. ;■ on les meleenfin
avec le coton & la foie dans diverfès étoffes, comme
alapéens , bpmbazins, crêpes, &c. Après les fabriques
& les manufactures de laine , viennent, celles de
foie. Les principales étoffes qui en. fortent, font
des moires ondées & tabifees, tant noires qu’en couleur
; dès taffetas de diverfes qualités , des. toiles-
de foie, des bas- de foie, des fatins, damas, velours,
peluches, brocards, & autres étoffes très-recherchées.
U Anglete rre a aufli des manufactures & fabriques
de toiles de différentes fortes, tant de lin
que de chanvre; de cordages, cordes ,• ficelles,
fils , papier, dentelles de fil, &c. ; des imprimeries
de toiles de coton; des. manufactures de cuirs,
peaux, poil d’animaux, parchemin, vélin & cuirs
apprêtés pour toutes fortes d’ufages ; de fourrures,
gants, chapeaux & divers autres articles dont il fe
fait un grand commerce dans le 'royaume. Les manufactures
de quincaillerie de Birmingham & de
plufieurs autres villes font très-connues & eftimées
des.. étrangers. Celles des inftrumens de mathématiques
«^ de lunettes , télefeopes ., microfcopes 8c
furtout celles des glaces , font aujourd’hui en A n gleterre
à un degré de perfection qu'aucune nation
n’a pu furpaffer.
Outre tous ces genres d’înduftrie qui'forment
autant de branches particulières du commerce des
Anglois , cette nation s’eft appliquée depuis longtemps
à la pêche, dont elle n’a pas cependant tiré
tout l’avantage quelle auroit pu. Le faumon de
Berwiek 8c de Neucaftle, les harengs de Yarmouth
8c 4 e Leoftof , font deux articles qui s’exportent
pôur l’étrangër , mais en fi petite quantité que nous
ne pouvons les regarder comme des branches de
commerce intérefiantes. Nous pouvons en dire autant
des produits de la pêche de la baleine , à laquelle
les Anglois fe font adonnés depuis la fin du feiziéme
fiécle.
Tels font les articles principaux des productions
de 1 industrie dé Y A ngleterre ; mais, comme ce
Royaume en a plufieurs autres qu^il tire de fon
pommerce & de fes pofleflioiis en Afie, en Amérique j
Commerce. Tome /•
A N G 73
& en. Afrique, nous .devons, en dire quelque chofe
avant d’entrer dans, le détail de fon commerce1
d’Europe. ^ u
{. II. Le commerce des Anglois. aux Indes
Orientales & en Afie , eft entre les plains d'une
jcompagqie- qui depuis lôngrtémps enva obtenu le
Ipriviiége:' éxclnfif des rois dMyzgie/tmï'Cettercom-
pagnie avoir commencé à fe former dans les der-.
niercs années du. régné d’Élizabeth mais elle ne;
fdevint ftoriffanté que fous celui de Charles I I qui la
i combla de faveurs. Ce prince; lui accorda de grands-
privilèges , & il eft vraifemblable: quelle feroit montée
en peu dè temps a i comblé de grandeur. & de
puiffance od elle eft. parvenue ide nos jours , finis le,
befoin- d’argent où Charles fe: trouvoit fins celle
' ce qui l’obligea fouvent à vendre à desdparticuiiers
;la permifiion de faire le commerce aux Indes , fans
aucune, dépendance de la compagnie, a qui cette
’ concurrence étoit fort préjudiciable. Mais ce qui.
acheva de mettre le commerce de 11.compagnie
furie penchant de faruine , ce fut d une.parti eta-
bliffement d’une nouvelle .compagnie privilégiée. &■
favorifée p a rle parlement, & d une autre part.lcs
: guerres' qu’elle eut à foutenir depuis 168 5 jufqü’ù
165,8 , tantôt contre le Grand-Mogoltantôt contre
les François. Heureufement onpritle-parti de Déformer'
qu’une feule, compagnie dé l’ancienne.& de la
nouvelle ' & c’eft à dater de leur réunion que la
compagnie des Indes Orientales qui fubfifte aujourd’hui
en A n g le te r r e , s’eft élevée graduellement à-
un tel degré de puifiance Se de . fpléndeur ,. qu a
bien des égards elle eft fepérieure à la compagnie
Hollandoife , reconnue autrefois pour la plus con-,
fidérable de toutes celles de l’Europe. Le premier
fonds de cette compagnie fut dé 3 ip fo * livres 5
shillings fterlings , & les-premières actions de 50.
livres fterlings chacune. 3 mais ayant eu en 16 y 6
une répartition conftdetable a faite a fes interefles
au lieu de retirer le profit, elle l’ajouta au principal,
enforte que les - fonds doublèrent ainfi que . les-
aétions , qui dès-lors furent de 100 livres fterlings-
Sa profpénté fut confiante dès lés premières années
de ce fiède ; mais après avoir encore.beaucoup
ajouté à fon fonds , elle a éprouvé de temps eu
temps des viciffitudes ; ,en conicquenee les aftions
ont éprouvé des hauifes & des baifles confidérables
félon les pertes ou gains quelle a faits à différentes
époques. Le détail en feroit inutile quand même il
feroit poffible ; ainfi nous nous .contenterons de remarquer
ici que les prix des aétiohs. roulent aujourd’hui
de 140 à 160 p-f, & que c eft fur ^les variations
continuelles qu’éprouvent ces prix, qu eft fondée
une partie du commerce d aétions qui fait a pre-
fent l’occupation de beaucoup de fpécùlateurs. La
vente dès aétions eft très-fecile ; .elle1 fe fait en
changeant les noms fur les livres de la compagnie,
où l’on met le nom de l’acquéreur de l’aétipn à la
place de celui du vendeur. Pour pouvoir etre membre
de la compagnie , U faut; etre Anglois ou